Cannes 2015 : on médite avec Cemetary of Splendour, du réalisateur d'Oncle Boonmee

Chris Huby | 18 mai 2015 - MAJ : 09/03/2021 15:58
Chris Huby | 18 mai 2015 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Après Oncle Boonmee et une palme d’or méritée en 2010, le réalisateur thaïlandais Apichatpong Weerasethakul revient à la Quinzaine des Réalisateurs avec son nouveau film, Cemetary of Splendour.

Jenjira se porte volontaire pour s’occuper de Itt, un soldat qui a subi une mystérieuse épidémie de sommeil avec le reste de son peloton. Rencontrant une jeune médium, elle parvient à entrer en contact avec lui, entre rêves et communication fantomatique.

A l’instar des précédents films de l’auteur, Cemetary of Splendour est d’un abord complexe. Œuvre lente, symbolique, d’une culture qui nous est lointaine, la signification peut nous paraître floue et incertaine. Pourtant, petit à petit, l’histoire se déroule via une écriture poétique et mélancolique. L’héroïne dévoile son histoire avec l’esprit de Itt, solutionnant ses questionnements existentiels et guérissant de ses blessures intimes. Au fond, ce que l’on comprend de cette vision asiatique, c’est qu’il est important d’être en accord avec la nature et les esprits, puisque de toute évidence, ils nous habitent et nous soutiennent sans que nous en ayons conscience.   

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Pour peu que l’on accepte de rentrer dans un univers sans repères, le film peut se révéler passionnant. La mise en scène, discrète, à base de plans fixes, utilise la nature comme élément de l’omniprésence des esprits. Chaque plan nous la fait donc ressentir avec une force incroyable, c’est l’un des grands atouts du réalisateur thaï. En tant que spectateurs, nous voici totalement happés par cette volonté de nous dissoudre au milieu de cet ancien site mythique.

Avec ce nouveau long-métrage, Weerasethakul donne un peu plus de clés à la compréhension de son monde artistique. Plus accessible que ses précédents films, il en garde toutefois le choix d’écriture sans concession et la poésie si particulière. 

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commentaires
Alors donc bon
18/05/2015 à 15:49

Ils vont être obligés de décerner la Palme d'Or à un film d'une section parallèle à ce rythme-là.