Presse cinéma : petit état des lieux

Nicolas Thys | 19 septembre 2008
Nicolas Thys | 19 septembre 2008

Ceux qui s'intéressent à l'actualité le savent bien, la presse papier quotidienne française va mal depuis quelques années. Libération, Le Monde, les Echos, France Soir, de nombreux grands titres sont déficitaires, disparaissent ou parviennent à être rachetés par de grands groupes financiers qui risquent de menacer leur indépendance.

 

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Au sein de cette ambiance morose la presse cinématographique ne fait pas exception, loin s'en faut. Avant-hier le groupe Express-Roularta annonçait encore la disparition de deux titres phares qui fusionneront pour revenir, chacun l'espère, en meilleure forme d'ici 2009 : Studio, qui a fêté ces 20 ans en 2007 et CinéLive qui vient de fêter ses 11 années d'existence. Le plus gros titre grand public, Première, voit quant à lui, depuis un an, son nombre d'abonnés baisser de près de 15% et son tirage passer de 187 000 exemplaires à 127 000 (Sources Ozap et Ecran Noir).

 

   

 

C'est plus ou moins la même histoire pour Les Cahiers du cinéma, le plus ancien mensuel consacré au cinéma encore en activité en France avec 57 ans de bons et loyaux services. Le groupe La Vie-Le Monde, auquel appartient le titre par l'intermédiaire de sa filiale Les Editions de l'étoile, a décidé voici quelques mois de le mettre en vente. Une vingtaine d'acquéreurs ont proposé des projets, dont une reprise interne, et d'autres lancés par les éditeurs P.O.L, Phaïdon, les Inrockuptibles ou Les éditions Vilo avec Antoine de Baecque, ancien rédacteur en chef, en porte drapeau. Figurent également les candidatures de Pascal Cocheteux (producteur d'Arnaud Despleschin) ou d'Alain Kruger, ancien collaborateur de Première. Leur sort devrait être décidé sous peu mais la situation n'est guère brillante.

 

  

 

Sans compter les revues à parution trimestrielle ou semestrielle, la situation devient houleuse. Désormais les titres de presse mensuelle spécialisée uniquement dans le cinéma ne se comptent plus que sur les doigts d'une main : Brazil, Positif qui survit car, militante depuis ses débuts en 1952 (les rédacteurs ne sont pas payés) et les titres branchés horreur dites de niche : Mad Movies et L'Ecran Fantastique (dont l'éditeur a été mis en liquidation judiciaire en 2007). Mais pour combien de temps encore ?

 

 

 

Afin d'assurer leur survie la plupart des mag' papier semblent lancés sur la piste de la diversification à tendance culturelle. Première, Les Inrocks, mais aussi l'un des projets de reprise des Cahiers vont dans ce sens.

 

   

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