Jack Palance s’est éteint

Stéphane Argentin | 12 novembre 2006
Stéphane Argentin | 12 novembre 2006

Il était ce qu'on appelle « une gueule » du Septième Art, un acteur pas vraiment photogénique au sens « glamour » du terme mais dont la présence à l'écran en imposait. Jack Palance s'est éteint de sa belle mort hier, vendredi 10 novembre 2006.

Né le 18 février 1919 en Pennsylvanie, Jack Palance, de son vrai nom d'origine ukrainienne Vladimir Palaniuk, débuta comme boxeur professionnel dans les années 1930 sous le pseudonyme de Jack Brazzo avant de mettre un pied sur les planches de Broadway en tant que doublure de Marlon Brando dans Un tramway nommé désir puis de débuter ensuite à l'écran avec des rôles dans différentes séries TV au début des années 1950. Dès 1952, il se fait remarquer pour son rôle aux côtés de Joan Crawford dans Le Masque arraché (Sudden fear) réalisé par David Miller. Une composition qui lui vaudra sa première nomination à l'Oscar du Meilleur second rôle masculin. Une performance qu'il réitérera l'année suivante dans L'Homme des vallées perdues (Shane) réalisé par George Stevens.

Jack Palance s'impose dès lors comme « la gueule de l'emploi », le rôle récurent du bad guy de service, notamment dans de nombreux westerns. Un faciès menaçant qu'il doit à de vilaines brûlures après avoir été extrait des décombres d'un B-24 en flammes lors de son enrôlement au cours de la Seconde Guerre Mondiale. Il travaille alors sous la direction de quelques uns des plus grands d'Hollywood : Robert Aldrich (Le Grand couteau, Attaque, Tout près de Satan), Richard Fleischer (Barabbas, Che !), mais aussi d'Europe où il élira par ailleurs domicile (en Suisse plus précisément) de 1957 à 1963 : Jean-Luc Godard (Le Mépris), Sergio Corbucci (Le Mercenaire, Companeros).

Jack Palance devra pourtant attendre ses 72 printemps avant de voir son travail enfin récompensé par ses pairs en acceptant, pour le fun, de tenir le rôle du boss cynique de Billy Crystal dans la comédie western La Vie, l'amour, les vaches (City clikers) réalisé en 1991 par Ron Underwood. Après deux essais manqués, il accède enfin à la consécration en remportant l'Oscar du Meilleur second rôle masculin non sans avoir, deux ans plus tôt, campé le boss d'une autre gueule cynique du Septième Art, Jack Nicholson, dans le Batman de Tim Burton.

Si sa dernière apparition sur grand écran remontait à 1999 avec Treasure island (long-métrage inédit dans les salles françaises), Jack Palance avait néanmoins depuis poursuivi sa carrière par là où il l'avait débuté : sur petit écran dans différents téléfilms et autres séries TV avant de tirer définitivement sa révérence en 2004 avec Back when we were grownups réalisé par Ron Underwood au terme d'une carrière longue de plus d'un demi-siècle et d'une bonne centaine de rôles. Marié à Virginia Baker de 1949 à 1966, comédienne avec laquelle il aura trois enfants (deux filles, Holly et Brooke, et un fils, Cody), Jack Palance était marié à sa seconde épouse, Elaine Rogers, depuis 1987. Jack Palance avait 87 ans.

  

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