La Planète des singes 4 : une réussite qu'on n'attendait pas avec Disney

La Rédaction | 9 mai 2024
La Rédaction | 9 mai 2024

Le nouveau volet de La Planète des singes, La Planète des singes : le Nouveau Royaume, ne nous disait rien qui vaille. Nous avions tort.

Ce 8 mai 2024, la célèbre saga d'anticipation est de retour sur nos écrans. Cette fois-ci, César est logiquement absent, puisque les enjeux se situent plusieurs centaines d'années après son règne. Pourquoi perpétuer une trilogie qui s'était si bien terminée ? Car Disney a mis la main sur les franchises de la Fox lors de son acquisition, et que l'ogre du divertissement compte bien profiter de chacune d'entre elles.

Forcément, nous craignions un pur produit mercantile et creux, bien loin des thématiques assez rares à Hollywood développées par Matt Reeves et ses scénaristes. D'autant que le projet a atterri entre les mains de Wes Ball, responsable des Labyrinthe tout juste sorti d'un blockbuster annulé par le même ogre, et qu'il s'agit bien d'une suite qui compte prendre en compte l'héritage de ses prédécesseurs. Bonne nouvelle : le film est une agréable surprise. Petite critique vidéo.

 

 

Il va falloir en profiter : ce n'est pas souvent qu'Ecran Large salue la politique de Disney. Mais il faut reconnaître que jusqu'ici, les licences de la Fox n'ont pas trop souffert de la passation de pouvoir. Bien entendu, le test ultime sera la sortie d'Alien : Romulus, prévue pour le 14 août 2024. Bien entendu, on sera au rendez-vous.

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commentaires
Kyle Reese
14/05/2024 à 14:39

Bonne surprise que ce 4 ème opus de la nouvelle franchise. Techniquement c'est superbe, peut être un tout petit cran en dessous des 2 précédents mais ça se joue à pas grand chose. La DA, la photo sont superbes. Alors c'est évidement moins crépusculaire que ceux de de Reeves mais ça en jette tout de même. L'histoire est intéressante, les persos attachant, l'humaine intrigante, mais tout ça est finalement assez logique, c'est en quelque sorte un belle introduction et mise en place pour la suite. On voit ce qu'il s'est passé chez les singes depuis la chute de l'homme et on voit les prémices de quelque chose. Quelques bémols , un petit peu long, et moins impactant niveau mise en scène que les 2 derniers, n'est pas Reeves qui veut, mais c'est très bien filmé malheureusement sans vraie personnalité, et c'est aussi moins impactant aussi niveau tragique de l'histoire. Là encore c'est logique car on ne pouvait faire mieux qu'avec le 3 ème de toute façon. Donc happy je suis et hâte de voir la suite.

Flo1
13/05/2024 à 14:58

Sûrement que s'il y a beaucoup de mauvais films, il doit y avoir autant de mauvaises analyses et de mauvais lecteurs, car ne sachant plus prendre le temps de regarder et lire - "pavé" , c'est une expression sans intérêt... ce qui compte c'est d'avoir un texte constructif, quelle que soit le nombre de détails qui le compose.

Ceci est un film introductif, mais il ne trahit ni les fondamentaux originaux, ni ceux des films modernes. La façon dont il prend son temps en fait un opus suffisamment (jeune) adulte pour être au dessus du lot des blockbusters modernes. Il suffit d'avoir assez de maturité pour se laisser porter par la narration.
Et puis il y a le personnage que joue Freya Allan :

- Spoiler ! -

L'actrice a ce visage légèrement anguleux, avec de grands yeux, ce qui lui donne un tout petit air préhistorique. Ce qui la rend aussi encore plus crédible quand on l'a découvre en mode primitif...
Mais surtout elle s'inscrit dans la même lignée que certains personnages principaux des films "Planète des Singes", c'est à dire ceux qui créent une rupture de ton au moment où ils réussissent à porter haut leur parole : c'était Taylor dans le film de 1968, avec un refus doublé d'une série d'insultes. C'était César dans les films des années 70 et 2010, avec un refus circonscrit à un simple "Non !" - lequel va créer la légende de ce singe, comme étant le premier à s'opposer aux humains.

Et ici ça ne sera pas "Non !" mais "Noa !", donc un appel à l'aide... mais qui était contraint par les circonstances. Et va amener cette fille à reconquérir son nom : pas "une Nova", mais Mae. Et pas non plus la gentille humaine de service, mais une femme qui a un but précis, lequel a toutes les chances d'être néfaste pour les singes dans un avenir proche... ou pas, ça n'a pas encore été tranché.
Mais cet univers "Planète des singes" ne peut pas se reposer uniquement sur des conflits entre singes, il faut obligatoirement que les humains y mettent leur grain de sel et fassent dangereusement pencher la balance... sinon il n'y aurait plus de film.
Ce n'est pas pour rien si Proximus est ici un adversaire un peu faible... depuis le début, le vrai antagoniste de cette nouvelle trilogie est caché dans un coin.
Et c'est peut-être Mae... malgré elle.

petitbiscuit
12/05/2024 à 01:25

point positif:
- beaucoup de références aux anciens films des 20th siècle
- le poids énorme de la pure réussite artistique de la trilogie précédente a du convaincre de ne pas faire une suite directe. Donc cela pourrait être une déception mais en fait non le réalisateur n'avait pas la carrure pour continuer de façon décente la trilogie. On peut parler de reboot même si l'introduction tente de reprendre la trame générale mais en sautant plusieurs génération il était évident que le petit Cornelius la petite Nova aurait du être traitée.

point négatif:
désolé film trop long pour rien et qui grossièrement t'annonce une suite(s).
personnage et scène sans émotion, on a trop vite créer des liens entre les personnages de Noah, Nova et l'autre chimpanzé dont j'ai oublié le nom.
un grand film réclame un méchant de qualité sauf que là il arrive bien trop tard sans envergure.

Ce film est en dessous de la merveilleuse trilogie développé par Reeves, içi on s'aperçoit bien vite que c'est un film pour Disney et bémol le trailer faisait faussement pensé à une autre histoire.

Je garde une dernière critique pour moi et qui démonterai ce film de façon clair et net.

Jojo
11/05/2024 à 20:55

@Flo1 Pavé Caesar ! Ceux qui n'ont pas lu te saluent !!!

Flo1
10/05/2024 à 11:23

Planet of the Agence Protectrice de l'Environnement ?

Et en préambule, établissons que chaque nouveau film de "La Planète des Singes" s'apparente à un miracle cinématographique : mettre de gros moyens techniques et numériques dans un divertissement sombre et pas du tout clinquant, parlant de communautarisme, de xénophobie, de combat pour les droits civiques, de spécisme, d'écologie, de collapsologie...
Au temps pour tous ceux qui se plaignent que les grosses fictions modernes veuillent nous "imposer" des messages, des idées... puisque dès les années 60-70, c'était déjà le cas. Et ça ne gênait pas grand monde "en ce bon vieux temps".
Risque calculé toutefois, car il s'agit aussi là d'une marque, une franchise très célèbre et culte.

Plus risqué était le projet initial du réalisateur Wes Ball, une adaptation en action réelle et mocap de la Bande-dessinée Mouse Guard/Légende de la Garde... comment faire accepter aux spectateurs un récit d'Heroic Fantasy (genre qui reste très rare sur grand écran, occulté par "LOTR"), avec de petites souris qu'on peut difficilement anthropomorphiser, sous peine de récolter un rendu trop bizarre ? Normal que Disney n'ait pas hésité à mettre ce projet sur la liste de ceux à annuler, au moment de leur reprise en main du studio 20th Century (Fox).
Brillant choix de consolation (et très fair-play), la nomination de Ball à la tête d'une nouvelle Saga Planète des Singes, faisant suite à une trilogie récente incroyable, reboot des films originaux - et pas prequels, car les suites des 70's l'étaient déjà.

Une histoire complète, des épisodes ambitieux et conçus sans pression, un héros formidable à l'évolution tragique... Et mine de rien, une couleur très identifiable pour chacun, comme si on y racontait une saison différente à chaque fois : estivale pour le premier de Rupert Wyatt (reproduisant plus ou moins les couleurs chaudes du chef-d'œuvre de Franklin Schaffner), automnale pour le deuxième par Matt Reeves (brun et gris), hivernale pour le dernier de Reeves et de Andy Serkis (gris, noir et neigeux).
Ici la couleur serait plus printanière (verte et claire), idéale pour un nouveau départ. Commençant par un prologue qui fait directement suite au précédent film "...Suprématie", on pose ici les bases de ce que cette histoire va raconter : quel héritage laissé par César ? Où en sont singes et humains, jadis symboliquement réunis via une petite fille ?

Le résultat est une immersion dans une tribu de fauconniers, qui met une triple claque aux Na'vis trop élégants, trop americanisés sur leur planète bien propre et trop peu sauvage. Le scénariste Josh Friedman (entre autre) a travaillé sur le dernier film "Avatar", et évite de trop bégayer, même si le script repose sur beaucoup de moments typiques... de jeunes chasseurs, un rituel pour passer à l'âge adulte, la présence d'un animal rétif au domptage, l'honneur d'un père, l'invasion du foyer, et de petites séquences du quotidien où il ne se passe pas grand chose. Juste pour prendre le temps de découvrir ce monde alors que le nouveau héros, Noa, va devoir entamer un voyage risqué et, bien évidemment, initiatique.
Un peu comme une version, en moins violente, de "Apocalypto". Beaucoup comme une reprise de l'intrigue du troisième film, la quête de vengeance en moins.

On passe alors une première heure fascinante, à évoluer dans un environnement totalement sens dessus dessous, où ce n'est pas juste le Monde qui a été recouvert par la végétation... C'est la Nature qui a repris ses droits, et le Monde des humains d'être réduit à des groupes faibles et primitifs, et une poignée de souvenirs architecturaux dont on se plaît à identifier les silhouettes, retraçant une sorte de parcours à travers des Etats Unis fantomatiques - bien mieux que "Civil War".
Toute cette moitié du film brasse bien des thèmes intéressants, que ce soit le pouvoir de la connaissance, des noms qu'on fait perdurer avec le temps, de l'interprétation des mythes et des religions qui peut amener à l'émergence de dictatures... Il y a un côté Antique là dedans, voire même Biblique avec l'inclusion dans l'histoire d'un vieux sage, puis d'une sorte de Muse, et avec un personnage central du nom de Noa... donc comme Noé, d'autant que l'Eau va avoir une importance particulière (certains éléments scénaristiques empruntent aussi bien à la version de Tim Burton qu'au film de 1968 et à "La Bataille de la Planète des Singes").

Beau à pleurer, avec plus de scènes d'action que de réflexions politiques. Et maintenant, au moins 95 % de singes à l'écran, ce qui nous permet d'admirer à nouveau le travail des techniciens de Weta Digital, les textures des individus, une harmonisation inouïe entre réel et numérique, au service de personnages intégralement touchants. C'est toujours réussi car c'est concentré sur l'essentiel, sans en rajouter - c'est pas un divertissement super-héroïque rigolo, ne pas confondre.
On en vient à croire qu'on va assister tout du long à un grand film d'aventure classique (toujours grandement inspiré du Western), avec très peu de second degré, célébrant la force des liens entre gens pourtant très différents...
Mais au détour d'une scène aquatique (justement), où un sacrifice passe pour une promesse, là on va bien se rappeller où nous nous trouvons :

C'est la franchise "La Planète des Singes" ! On y parle toujours de nos propres conflits ancestraux par le biais de la Fiction. Ça ne va donc pas se passer de façon optimiste, la noirceur et l'amertume prennent souvent le pas sur la sagesse, et il y a des failles qui semblent en fin de compte impossible à combler.
On arrive face à un antagoniste cupide et populiste, similaire au Roi Louie du "Livre de la Jungle" (mais en bonobo, plutôt macho séducteur). Il a beau faire de la récupération idéologique, déformant le discours de César tout en assénant des vérités dérangeantes, ce vilain reste un peu trop grande gueule - normal, c'est Kevin Durand qui le joue.
On a droit aussi à la sempiternelle vieille ganache, qu'on voit dans chaque films de cette Saga (c'est William H. Macy qui s'y colle, sans trop se forcer)... et la perception du récit change étrangement à ce moment là, l'évolution de l'histoire est le signe que quelque chose de probablement plus dangereux se trame derrière.

Alors, quand on se retrouve également avec des bunkers mystérieux, de la technologie perdue, des mensonges, des volte-face et une héroïne mi-Ève mi-Lilith... mais c'est bien sûr, Wes Ball nous remake aussi ses films du "Labyrinthe". Ce qui n'est pas une mauvaise référence, cette trilogie étant l'un des hauts du panier dans le genre Science Fiction-Young Adult.
Ces thématiques chères au réalisateur s'intègrent finalement bien à "La Planète...", même s'il faudra peut-être un temps d'adaptation pour s'y faire, puisque cette fois les divers volets devraient être planifiés avec beaucoup d'avance.
Certes ce film a quand-même droit à une vraie conclusion, ouf !... Mais il laisse aussi quelques éléments intrigants en suspens (verra-t-on bientôt des astronautes ? et pendant qu'on y est, ira-t-on un jour sur la Côte Est ?).

Et comme dans un Young Adult c'est la jeune fille (indomptable Freya Allan) qui finit par éclipser tout le monde - facile dans une série de films où les humains ont toujours été sous-écrits, à quelques exceptions près.
Un peu aussi détriment de l'interprète de Noa, Owen Teague. Mais c'est normal, l'acteur n'est pas Andy Serkis (ses grands rôles, ses yeux et sa gueule très reconnaissables)... Il débute en rôle principal, mais son personnage gagne en assurance et en pragmatisme, au fur et à mesure qu'il devient un guerrier malgré lui, moins naïf et plus rude (que valent les lois de César quand il faut protéger sa vie ?)... Suffisamment pour qu'on puisse fonder de grands espoirs sur lui.

Tout comme pour l'évolution de cette nouvelle suite de films, aussi épique que prometteuse... Mais qui n'hésite jamais à nous rappeler ce que c'est que deux cultures violemment irréconciliables, chacune ne se résignant pas à être dominée par l'autre.
À moins que peut-être, un jour...

Il suffira d'un singe
Un matin
...
C'est écrit dans nos livres
En latin

Hank Hulé
09/05/2024 à 13:49

j'en attendais rien et mis à part une baisse de rythme en seconde partie, c'est très bien ! Superbe visuellement (sfx au top), histoire simple et persos attachants. l'épilogue est bof par contre...