Spider-Man : que vaut The Spider Within, le film cadeau (et déjà disponible) du Spider-Verse ?

Sony a publié sur Youtube son court-métrage The Spider Within : A Spider-Verse Story, dérivé des films d’animation Spider-Man avec Miles Morales.

“Plonger dans le Multivers, c’est aussi plonger dans la psyché surstimulée de son protagoniste”, écrivions-nous dans notre critique de Spider-Man : Across the Spider-Verse. En mixant de multiples esthétiques (street art, cel-shading, pop-art...) dans un élan d’animation novateur, la saga Spider-Verse n’a pas fait que rappeler la valeur pop-culturelle des super-héros et leur convergence d’influences.

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Cette hybridation s’est associée à une nouvelle représentation des émotions, et plus particulièrement la perte potentielle de leur contrôle dans des mondes oppressants et invasifs. Si les sens de Spider-Man sont accrus par ses pouvoirs, sa charge mentale l’est aussi. L’Homme-Araignée a toujours été cet ado qui doit composer entre son avenir d’individu (ses responsabilités familiales, l’école...) et ses devoirs de justicier, mais les films Spider-Verse l’ont sublimé par leur écriture, et ce plongeon dans un Multivers frénétique.

Arachnophobes s'abstenir

Un grand pouvoir implique une grande anxiété

C’est pourquoi la sortie sur Youtube de The Spider Within : A Spider-Verse Story sonne comme une évidence. Ce court-métrage, mis en ligne gratuitement par Sony, a d’abord été présenté lors du festival d’Annecy 2023.

D’une durée de sept minutes, il a pu voir le jour grâce à la fondation du basketteur Kevin Love, et un nouveau programme de formation de la firme nippone, intitulé Leading and Empowering New Storytellers (LENS), pensé pour permettre à de nouveaux créateurs issus de minorités et de groupes sous-représentés de raconter leurs propres histoires.

Spider-Surmenage

On y suit Miles, qui, de retour chez lui, est atteint d’une crise de panique. Grâce à la direction artistique démente de la saga, le concept trouve un terreau fertile pour se donner une pleine représentation visuelle. Malgré les couleurs affirmées et les effets de style marqués de son environnement, c’est bien de l’intérieur que Miles est attaqué.

Le court-métrage de Jarelle Dampier s'attarde ainsi sur l’impuissance du personnage, pourchassé par ses propres démons et leur matérialisation dans des suites d’images-chocs, où les transitions permises par l’animation s’imbriquent à la manière de poupées gigognes.

encore une réussite spider-man

La mise en scène retranscrit avec un certain talent le cercle vicieux de ce type de troubles, malgré ses emprunts stylistiques assez évidents (Get Out). Pour tous ceux qui ont déjà expérimenté une crise de la sorte, voir le double maléfique de Miles appuyer sa main sur le torse du personnage devrait réveiller quelques mauvais souvenirs.

En bref, The Spider Within est à n’en pas douter un exercice de style pertinent, et totalement en phase avec le potentiel thématique de la franchise.

Spider-Doppelganger

Néanmoins, ses bonnes intentions ne dépassent jamais vraiment cette approche théorique. On aurait aimé assister à un crescendo encore plus intense et cauchemardesque, et la résolution du scénario (bien que logique) nous laisse sur notre faim.

Après, il convient de voir ce brouillon comme une première tentative enthousiasmante d’expérimentation autour du miracle des films Spider-Verse. Et mine de rien, puisqu’il faut attendre Beyond the Spider-Verse pour une durée encore indéterminée, c’est l’occasion de se consoler.