"Créer le Multivers" de Across the Spider-Verse a été "très dur", selon le superviseur VFX du film

Adrien Roche | 18 janvier 2024
Adrien Roche | 18 janvier 2024

Spider-Man : Across the Spider-Verse a, comme son prédécesseur, été vécu comme une révolution du cinéma d'animation. Le superviseur VFX explique ce phénomène.

Même si l'on sait que Spider-Man : Across the Spider-Verse a été un enfer pour les artistes, difficile de mesurer la quantité de travail astronomique nécessaire pour faire un tel film. Le long-métrage de Joaquim Dos Santos, Justin K. Thompson et Kemp Powers a rencontré un succès critique et commercial largement mérité, remettant l'homme-araignée à l'honneur après l'échec critique relatif de la trilogie de Tom Holland.

Au box-office américain, Spider-Verse 2 a été un immense carton. C'était prévisible après le premier film, mais nécessaire pour Sony, qui avait mis les bouchées doubles pour nous livrer un spectacle encore plus complet. Le film a d'ailleurs été tellement modifié que de nombreuses scènes ont été repensées pendant son exploitation. Résultat, Accross the Spider-Verse a eu des versions différentes au cinéma et en VOD. Le superviseur des effets visuels, Michael Lasker, est revenu sur la difficulté de mettre au point un tel spectacle à l'écran.

 

 

Painting the Spider-verse

Dans un article de The Hollywood Reporter, Michael Lasker, le superviseur des effets visuels d'Accross The Spider-Verse, a parlé de la difficulté de créer un tel film, et de la coordination nécessaire pour parvenir à l'extraordinaire résultat du film :

"[Il y a environ 3000 plans individuels]. C'est comme 3000 peintures faites par 1000 artistes, qui ont tous un type de travail différent, qu'il s'agisse d'animateurs, de peintres de texture, d'artistes ou de développeurs. C'est toute une équipe qui a travaillé très dur pour le film."

Et pour créer ce spectacle visuel multicolore, il a fallu redoubler d'imagination. Mettre au monde cette euphorie visuelle constante et ces univers avec différentes pattes graphiques a demandé une multiplication des techniques :

"Créer le Multivers a été une expérience folle. Le monde de Miles servait de référence, mais nous avions cinq autres univers à créer, inspirés par des artistes différents aux techniques différentes. [Le monde de Gwen était le plus dur]. C'était basé sur de l'aquarelle et des dessins de Jason Latour [auteur et artistes de plusieurs comics, dont Spider-Gwe, ndlr]. Il y avait des zones sans peinture, toutes blanches, parce que le monde de Gwen servait à refléter ses émotions. Chaque plan montrait son humeur, alors l'éclairage et les couleurs devaient changer."

 

Spider-Man : Across the Spider-Verse : photoÇa a en effet dû être sportif d'animer The Spot

 

De nouveaux outils ont donc été utilisés, notamment pour éclairer les plans un par un. Il était impossible d'éclairer toute une séquence puis de l'animer, car chaque plan était bien trop riche pour ça. "Nous peignions d'abord le tableau, et l'architecture, et ensuite nous mettions les personnages dessus", a-t-il confié. Difficile d'imaginer la quantité de travail et de précision nécessaire pour un tel résultat, mais une chose est sûre : il y aura un après Spider-Verse. Le premier opus avait déjà influencé de nombreux films après lui (Le Chat Potté 2, Les Mitchell contre les machines, Ninja Turtles : Teenage Years).

En tout cas, Accross The Spider-Verse pourrait un peu plus marquer l'histoire du cinéma d'animation en étant nommé pour les meilleurs effets visuels aux prochains Oscars. Jusqu'ici, les seuls films d'animation à avoir été nommés pour ce prix sont L'Étrange Noël de monsieur Jack (1994) et Kubo et l'armure magique (2016). Une performance qui confirme bien le poids du film dans l'industrie du cinéma d'animation. Le troisième film de la trilogie, Beyond The Spider-Verse, n'a pas encore de date de sortie. Il ne devrait pas arriver avant 2025... ou 2026. Patience donc.

Tout savoir sur Spider-Man : Across the Spider-Verse

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commentaires

19/01/2024 à 17:18

L'animation de ce across décollerait même la rétine de Salvador Dali. Dommage effectivement qu'au montage ils aient un peu oublié l'adage "le mieux est l'ennemi du bien" (cette course poursuite interminable par exemple). Cf. le vlog de Durendal avec qui je suis tout à fait d'accord pour une fois.

BATMALIEN
18/01/2024 à 22:05

J'ai justement vu "Puss in Boots: The Last Wish" vite fait hier soir et j'ai tout de suite pensé aux films Spider-Verse. C'est visuellement époustouflant à chaque fois et on sent qu'il y a énormément de boulot derrière mais j'accroche pas au montage cocaïné.

Je materai quand même le 3ème pour la claque visuelle. J'espère qu'en coulisse les animateurs ne seront pas encore traités en esclaves avec du crunch à gogo. Qu'ils prennent leur temps, 2026 c'est très bien.

Shuntoyz
18/01/2024 à 21:47

@ camenbert: Elles sont peut-être virtuelles mais les caméras sont utilisées dans à peu près tous les logiciels d'animation, 2D ou 3D. On peut cadrer, simuler des mouvements d'appareil, choisir la focale... Et avant l'air numérique, les caméras étaient montées sur un banc titre pour filmer les cellulo ou les effets visuels.

Marc à menbert
18/01/2024 à 21:06

Y'a pas de cam c'est de l'animation

Marc en RAGE
18/01/2024 à 18:25

SPIDER-MAN ACROSS THE SPIDER-VERSE une bombe atomique graphique.
Oui on imagine très bien le travail hallucinant des graphistes . Il y a des plans d'une tel complexité où on vois toute les versions de Spider Man. La scnéne que je préfére GWEN et son père quand elle le prend dans ces bras les couleurs deviennent plus chaude c'est sublime.

Oliviou
18/01/2024 à 18:05

C'est dommage qu'ils aient gâché tout ce superbe travail avec un montage stroboscopique et une caméra surexcitée.