Netflix et Amazon sont "corrompus par l'argent et la coke", selon le réalisateur de Drive

Mathieu Victor-Pujebet | 2 septembre 2023
Mathieu Victor-Pujebet | 2 septembre 2023

Nicolas Winding Refn, le réalisateur de Drive, accuse Netflix et Amazon d'être "corrompus par l'argent et la cocaïne".

Depuis 2016 et la sortie de The Neon Demon, Nicolas Winding Refn n'a pas réalisé, seul, de nouveau long-métrage. Le cinéaste s'est fait sa place dans le monde de la série et du streaming, d'abord avec l'inégale Too Old to Die Young, diffusée sur Amazon Prime, puis avec l'illuminée Copenhagen Cowboy, sur Netflix. Cette année, le bonhomme est de retour avec une coréalisation pour Travis Scott, Circus Maximus, aux côtés de Gaspar Noé et de Harmony Korine.

 

Copenhagen Cowboy : Photo Angela BundalovicBroken Flowers

 

Netflix Cowboy

Présent à la 80e édition de la Mostra de Venise pour rendre hommage à Ruggero Deodato, le réalisateur de Cannibal Holocaust, Nicolas Winding Refn a participé à une masterclass où il en a profité pour s'exprimer sur la situation actuelle à Hollywood et pour déclarer sa flamme aux géants du streaming :

"[Les streamers] sont corrompus et pourris par l'argent et la cocaïne. [Les streamers] ont, en quelque sorte, tout saturé et ont dévalorisé les contenus pour faire du clic. C'est incroyablement triste et terrifiant parce que l'art est en réalité la seule chose (avec, pour le coup, le sex, l'eau et le bonheur) qui nous fait exister. Si j'ai pensé que le cinéma allait mourir il y a quelques années, il s'est finalement changé en quelque chose pour lequel nous devons nous battre. Les films de cinéma font partie de ce qui nous rend humains et nous permettent d'expérimenter la créativité."

 

Copenhagen Cowboy : photoBrûler Hollywood (et le streaming)

 

Au cours de sa masterclass, Nicolas Winding Refn s'est également indigné de la place de l'intelligence artificielle dans l'industrie hollywoodienne. "L'IA n'est pas un artiste. L'IA est un produit." Pour rappel, Nicolas Winding Refn a créé sa version du Club des Cinq, réalisée par Bill Eagles (Gotham, 12 Monkeys), Asim Abbasi (Cake, Churails) et Tim Kirkby (FleabagWaldo, détective privé).

On retrouvera au casting de la série, entre autres, Jack Gleeson (Batman Begins, Game of Thrones), James Lance (Bronson, Bel Ami), Diana Quick (Les Duellistes, La Mort de Staline) et Elliott Rose (The Northman). Si aucune date de sortie n'a encore été dévoilée pour cette version du Club des Cinq, notons que la série sera diffusée en France sur TF1.

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commentaires
Franken
05/09/2023 à 21:35

Incroyable !
Un jour, on va découvrir que tous ces gens, à Hollywood (et ailleurs), répondent à des questions absurdes de manière parfaitement frivole, sans réflexion, sans besoin, sans conséquences, parce que ces questions n’ont aucun autre but que de créer du titre.

Heureusement, il y a des gens qui (eux) n'existent que pour débattre ! :D

Morcar
04/09/2023 à 10:20

J'ai du mal à voir si c'est une accusation, une critique ou plutôt un compliment de la part du gars. Je n'ai pas l'impression qu'il dise ce qu'il dit en mal. Du coup, j'ai l'impression que le titre de l'article n'est pas vraiment juste, qu'il s'agit d'une interprétation de la rédaction sans avoir la certitude que c'est bien ce que voulait dire le gars.
A titre personnel, je ne vois pas en quoi les plateformes seraient différentes d'Hollywoood, comme le dit @Leduk. Ca fait un moment qu'Hollywood produit du contenu en quantité aussi, quand on voit le nombre de sorties cinéma qu'il y a chaque semaine. Je ne vois pas trop la différence avec les plateformes ces dernières années.

Leduk
04/09/2023 à 07:44

Mouais. Son avis me laise de glace je ne pense pas avoir vu un de ses films, mais jai du mal a croire que netflix soit différent de hollywood.
Et les séries a chier sont plus vieille que le streaming..

Morgane Lafé•e
04/09/2023 à 03:48

@Faurefrc : excellent, votre commentaire ! :)))

Faurefrc
03/09/2023 à 11:31

Il devait en avoir plein le nez pour oser une telle sortie sur ces employeurs :)

Time is Short, Now
03/09/2023 à 11:29

Retablissons les Choses dans leur Ordre, le voulez vous?
ce n'est pas que :
"les streamers] soient/sont corrompus et pourris par l'argent et la cocaïne. Les streamers ont, en quelque sorte, tout saturé et ont dévalorisé les contenus pour faire du clic.

mais qu'etant spirituellement "Wicked"( ceux de la Bible de KJV) ...
la consequence est qu'ils sont pris par le fric et la Coke et un contenu en chute libre
CQFD

Sanchooz
03/09/2023 à 07:28

J'ai vraiment du mal avec NWR, il est tellement fan de lui même.

Morgane Lafé•e
03/09/2023 à 05:06

Parce que les studios hollywoodiens traditionnels ne sont pas corrompus par le fric et la cocaïne ? Ah non pardon, ils sont à la méthamphétamine...

Wooster
02/09/2023 à 22:57

@Cinegood.
Quelques éléments de réflexion, quitte à te lasser.
- Les derniers blockbusters ont presque tous perdu de l’argent. Ça va poser un problème aux grands studios qui ont bâti leur modèle économique sur ces “tent poles”. Ils vont devoir se réinventer en produisant des films moins chers, parce que les supers héros, les franchises et les live-actions ne sont plus des succès garantis. Est-ce que les spectateurs suivront, c’est à dire est ce qu’ils auront envie de dépenser le prix d’une place pour un film qui n’est pas très spectaculaire ? On n’en sait rien.
- le cinéma est concurrencé par le streaming, non seulement du côté de la demande (les spectateurs n’ont pas un temps de loisirs ni un budget infinis) mais également du côté de l’offre (les producteurs préfèrent souvent sortir directement le film sur une plateforme plutôt que d’assumer des frais de distribution en salle).
- la différence de qualité entre voir un film en salle et le voir chez soi est devenue moindre : avec la 4k, le Dolby atmos, les grands ecrans… les conditions de visionnage d’un film sont devenues excellentes chez soi pour un budget raisonnable.
Peut être que le cinéma survivra, mais pour ma part je serais assez prudent sur ce pronostic.

Cinégood
02/09/2023 à 22:17

@Redwan78

Ce vieux fantasme de la "mort du cinéma" que certains ressassent inlassablement en prenant le prrétexe de l'avènement du streaming, puis de la crise Covid, s'en est usant.
Les chiffres ne mentent pas et prouvent le contraire. Entre 2017 et 2019 : moyenne d'entrées salles en france : 207 millions/an
2023, de janvier à juillet nous sommes déjà à 110 millions. Malgré le report de grosses sorties en fin d'année à cause des grèves US, 2023 devrait revenir au niveau des années pré-covid. (Source Boxoffice)
Non, le cinéma n'est pas mort, même pas malade (en terme d'entrées). Pour le reste, c'est juste votre avis et vos goûts.

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