Suite à quelques désaccords avec Warner Bros., il semblerait que la société Legendary Pictures souhaite changer de crèmerie.
La relation entre Legendary Pictures et Warner Bros. n’est pas sans rappeler celle de deux individus un peu toxiques l’un pour l’autre qui ne savent pas trop s’ils doivent rompre une bonne fois pour toutes ou se laisser une énième seconde chance. En 2005, soit cinq ans après la création de Legendary, la société de production signe un premier partenariat sur sept ans avec la Warner.
En 2013, la collaboration entre les deux studios prend fin, et Legendary s’en va plutôt signer un nouveau partenariat avec Universal Pictures. Néanmoins, suite à plusieurs échecs commerciaux (Skyscraper et Crimson Peak, pour n’en citer que quelques-uns), l’accord de distribution entre Universal et Legendary prend fin, et en 2019, une nouvelle collaboration est entendue avec Warner Bros. Et c’est à ce moment-là que la romance tourne au vinaigre.
Dès décembre 2020, la presse américaine rapporte que les deux sociétés multiplient les désaccords. Legendary aurait par exemple menacé d’entamer des procédures légales à l’encontre de WarnerMedia, après que la firme ait manqué de transparence vis-à-vis des plans de sortie réservés aux films Dune et Godzilla vs. Kong.
WarnerMedia aurait ainsi omis de communiquer à la firme son intention de diffuser l’intégralité de son calendrier des sorties 2021 (ce qui inclut les deux films précédemment mentionnés) simultanément en salle et sur leur propre service de SVoD, HBO Max, afin d’amortir les retombées du contexte pandémique.
Pourtant, les deux métrages ont été très largement cofinancés par Legendary : selon un rapport de Deadline, la société aurait financé 75% des 165 millions de dollars alloués à la production de Dune, ainsi qu’un pourcentage similaire au budget de Godzilla vs. Kong, lequel s’élèverait à 200 millions.
Fatalement, suite à pareille déconvenue, Legendary aurait décidé de ne pas renouveler son partenariat avec la Warner, et de s’en aller chercher de plus verts pâturages (ce qui, au vu de l’énorme bordel qui se déroule en trame de fond depuis la fusion entre Warner Bros et Discovery Inc., semble plus judicieux de toute façon).
Toujours selon Deadline, la firme serait donc occupée à considérer une collaboration avec les studios Sony ou Paramount. Si changement il y a, cela impliquerait un changement de distributeur pour la suite à venir du film de Denis Villeneuve, Dune 2, et celle du Monsterverse de Legendary (une suite à Godzilla vs. Kong serait actuellement en tournage en Australie). Affaire à suivre, donc.
@gtb
Un est un crack en production,tu m’a même pris des choses ,je te remerci bien
Là où je suis pas d’accord avec toi
Si mes souvenirs sont bon,c’est Legendary qui a racheté les droit de DUNE ,non la Warner
Les c’est vrai que c’est compliqué,toutes c’est boîtes de production puis ses petites boîtes de production qui appartiennent à d’autre boîte de production.
Je t’avoue que des fois ,je mis perd dans toutes ses boîtes …
Merci encore pour toutes ses infos
Tout comme @Pierre de Bamako
@boxoffice story
Ok ok… Dingue, car après vous avoir lu, ce qui semble évident (et logique au vue des dates) c’est que c’est le rachat chinois de Legendary qui a poussé Nolan à partir… ?
Encore une fois, je n’ai pas le souvenir d’avoir vu la presse traiter cette information sous cet angle alors que cela semble être la pièce maîtresse de son départ.
En fait ça m’intéresse beaucoup, car j’attribuais à la Warner le mérite de produire des « blockbusters d’auteur » là où les autres studios sont beaucoup plus frileux.
Mais je constate aujourd’hui qu’un produit estampillé Warner n’est pas forcément un produit au Warner… Comme l’a dit un peu plus bas @gtb pour Netflix.
L’actualité cinéma c’est mon canard quotidien, sujet passionnant donc, car je découvre quelque chose de nouveau pour moi ^^
J’y connais rien en production mais je me souviens que Legendary a été fondé par Tomas Tull une sorte de Elon Musk de la Silicon Valley un peu après la création de Dreamworks. On se souvient que Dreamworks a connu une heure de gloire avec des mega blockbusters comme Shrek, d’abord distribué par Paramount leurs films ont été distribués par la Fox, puis Dreamworks a été racheté par Comcast et l’animation est désormais distribué par Universal.
Chez Legendary un partenariat a été noué avec Warner et bien sûr des projets de films de super héros ont fleuri (Tull est fan de super héros)avec quelques magnifiques succès comme les Darknight de Nolan via sa propre société de production dont j’ai oublié le nom d’ailleurs, ah oui, syncopy cela me revient…Donc syncopy produit pour Legendary qui produit pour Warner…bien sur les recettes salles et video ruisselant avec bénéfices (parfois mais pas toujours) sur tout ce beau Monde…
Puis Thomas Tull et Legendary se font racheter par Wanda une société chinoise. Il part contre un gros chèque, ce qui n’est pas grave car c’est un investisseur comme Elon Musk, il a juste placé ses fonds dans d’autres boites d’intelligence artificielle. Résultat pas de man of steel 2 dont le premier était une production Nolan réalisée par Snyder pour Legendary… Wanda et Legendary produisent d’autres franchises pour Warner dont les King Kong par exemple mais aussi c’est bien pratique d’avoir un partenaire chinois pour distribuer les films en Chine (Batman a pu sortir en salles chinoises tout comme le Kong V Godzilla bien sûr). Nolan est parti chez Universal pour son prochain film sous sa bannière Syncopy.
Le gros problème de Warner rachetée pour la 150ème fois est un problème que Disney évite en sortant le chéquier. Disney a racheté Lucasfilms,Marvel Pixar,et la Fox donc ses studios partenaires lui appartiennent ainsi que tous les droits sur le merchandising. Cela a couté très cher mais au moins tout leur revient (une fois financé ses boites).
Warner qui appartient à Discovery et Legendary vont se regarder en chiens de faïence… Alors oui Legendary peut intéresser ce qui reste de majors comme Sony, Paramount et Universal y a personne d’autre à moins que Amazon ou Netflix se lancent dans la distribution mondiale de films mais j’y crois pas des masses. Ou alors Legendary noue des partenariats pour chacun de ses films, pourquoi pas…. Mais il reste à Warner de très belles cartouches : Les super héros DC mais aussi l’univers des magiciens qu’elle va surement faire fructifier.
Mais c’est bien sûr assez passionnant.
@Pierre de Bamako> Il est normal que la presse simplifie les choses et parle des films sous la bannière de leur distributeur. Comme je le disais, le distributeur a un rôle important et est identifiable par le public. S’il fallait rentrer dans le détails à chaque fois, ça serait vite la confusion pour le lecteur vu le côté tentaculaire. Et honnêtement c’est pas indispensable.
Après, en fonction du sujet de l’article, la presse peut alors évoquer les autres entités liées au film.
Il faut aussi comprendre que s’il y a un schéma général assez classique, il y a énormément de variantes selon les films, les contrats, le nombre de partenaires, la répartition des droits etc…et des personnalités de chacun. Certains producteurs cherchent les bons filons rentables, d’autres cherchent à permettre à de nouveaux talents de s’exprimer. Certains suivre de très près la production, d’autres délèguent etc…
C’est parfaitement normal de ne pas rentrer dans le détail à chaque fois. Et même Durendal, s’il est au courant du fonctionnement global, peut se laisser aller à la simplification. Par ex pour The Trial of the Chicago 7, partant de ses apriori sur les plateformes, il expliquait qu’on voyait très bien que c’était un film Netflix à économie de budget parce qu’il y avait essentiellement un décor principale (le tribunal). Or, s’il y avait regardé d’un peu plus près il aurait vu que le film bénéficiait de 35 millions de $ de budget ce qui est tout à fait honnête pour le genre « procès » et que le rôle de Netflix se limitait uniquement à la distribution. C’est un film destiné à la salle à l’origine, produit par la Paramount/Cross Creak/Dreamworks et d’autres, qui a entièrement été écrit, financé et tourné sans aucun lien avec Netflix. Période covid oblige, les ayant-droits ont tout simplement vendu à la dernière minute le film à Netflix.
Bref Durendal s’est limité à la bannière « Netflix ». C’est commun qu’on se limite au principal logo associé aux films.
Le cas Netflix est assez parlant dans la mesure où les originals sont composés de prod’ propres, de commandes, de rachats et de simples distributions. Le logo Netflix n’est donc représentatif de rien en soi (ce qui explique les énormes variations de qualité), il faut regarder derrière qui a fait le film pour avoir une idée de ce que ça pourra donner comme qualité.
Parfois certains noms peuvent également être associés aux films dans la com’. Essentiellement des noms d’acteurs (parfaitement identifiés par le public), parfois le réalisateur, et parfois encore les producteurs comme Jerry Bruckheimer, JJ Abrams ou genre « par les producteurs d’Avatar ». Les scénaristes, eux, sont rarement sous les feux des projecteurs (alors que c’est pas du tout anodin comme poste).
Et de plus en plus, c’est le nom d’une licence qui intéresse la com’ et le public.
@gtb
Je suis un peu choqué par cette information car la presse fait souvent l’amalgame, sans doute par volonté de vulgarisation ce qui est compréhensible, mais tout de même.
Dans une vidéo Durandal émettait l’idée d’expliquer le rôle des différents acteurs autour d’un film mais je crois qu’il ne l’a pas encore fait (par exemple c’est quoi la différence entre le studio producteur et le producteur la personne, est-ce que ce dernier a aussi amené des millions ?)
C’est pas important en soi, mais c’est des choses qu’on découvre quand il y a des scandales (preuve que tous ces détails sont un peu relégués sous le tapis)
Je pense que les producteurs restent volontairement dans l’ombre alors qu’ils ont beaucoup plus d’impact et de responsabilité sur le film. Car en cas d’échec être clairement identifié n’est pas bon en terme de communication. Mieux vaut un bouc émissaire tel que le réalisateur ou le distributeur donc !
Je serai vigilant sur les « second » logo désormais car je viens de découvrir tous le passif entre Legendary et Warner et je pense que c’est un paramètre sous estimé quand on analyse la création d’un film. Surtout en terme de recettes et d’orientation.
Mais bon je suis pas sûr que ça intéresse grand monde à part moi lol.
Au vu des propos de David Zaslav sur les intentions futures de Warner de vouloir revenir aux fondamentaux de Warner qui ont fait sa renommé par des blockbusters et des franchises de qualité, je pense que ça va finir avec un nouvel accord entre Warner et Legendary.
Zaslav va pas s’assoir sur 2 franchises qui rapportent, et plus encore Dune vu que Villeneuve aimerait aussi adapter Le Messie De Dune, qu’il y a une série en cours de prod pour HBOmax, et qu’ils ont moyen d’explorer encore plus le lore.
sinon, si aucun accord n’est possible, je préfèrerais que Legendary aille du côté de Paramount plutôt que Sony tant que Tom Rothman est aux commandes
@Pierre de Bamako > Les raisons sont multiples. Une entité est plus identifiable que 50. Certains films sont produits par 5 ou 6 boites et une dizaine de producteurs; c’est bien plus facile de dire « film Warner ». Ensuite, le rôle du distributeur est tout sauf secondaire. C’est lui qui vend (budget com/promo etc…) et vient servir le film au spectateur (la distribution en salles ça coûte une blinde), donc il est à la fois l’entité que le public va reconnaître, et l’entité qui permet aux films de trouver son public. Il est le lien entre les 2.
Il peut aussi avoir un rôle assez important dans la direction d’un film, en fonction du contrat et du moment où il intervient.
Bref, pour résumer les choses: financer, faire et diffuser un film c’est (très) complexe et ça demande à ce que différentes entités avec chacune son rôle soient partenaires; c’est collectif (et assez tentaculaire même). Le cerveau humain et le marketing aiment les choses simples, donc on met une belle bannière facilement identifiable sur les films. Un film Warner, un film A24, Disney/Universal/Paramount/Netflix/Amazon etc…La tambouille interne c’est pour les 10min de générique que peu prennent le temps de parcourir.
En fait je comprends pas la mise en avant du distributeur au lieu du producteur alors ?
Et soyons honnêtes, même la presse se focalise sur le distributeur « belle recette pour la Warner » « des résultats qui ne vont pas aider la Warner » Warner dépasse le milliard au box office cette année » c’est littéralement faux puisqu’il ont a peine produits (voir pas du tout) certains films, j’imagine qu’ils touchent pas 100 % de bénéfices sur un film produit à 75 % par quelqu’un d’autre…
Il doit y avoir une raison à tout ça mais je sais pas encore laquelle.
@的时候水电费水电费水电费水电费是的 le dimanche Obama court
C’est fou, pour moi Legendary a non seulement un logo important dans mon inconscient mais il est quand même en tête de gondole pour beaucoup de Nolan, de films sympatoche en terme de fantastique, de Watchmen aussi si je ne m’abuse.
Bref pour moi, c’est un partenaire indissociable de WB.
Bon okay, il l’est aussi de certains Dwayne Johnson movie et jurassic World. Mais tout le monde peut faire des bêtises.
Pour moi, si Legendary se barre, au même titre que Syncopy de Nolan, c’est un nouveau coup dur pour la firme au château d’eau
@Pierre de Bamako> « Attendez une minute… Legendary pour le spectateur lambda c’est un peu le second logo qui sert à rien au début du film. […]Les articles de presse, c’est, « la Warner a acheté les droits de Dune » »
Effectivement, le public en général cerne assez mal à quoi correspondent tous ces logos en début de film, et le fonctionnement concret des choses. En général, le logo qu’on retient est celui par qui passe la com (le distributeur en général). Mais le distributeur n’a pas forcément produit le film, et leurs droits peuvent se limiter à la simple exploitation.
Par exemple, Knives Out (A Couteaux Tirés) a été distribué sous la bannière Liongate. Mais c’est T-Street (le logo dont tout le monde se fout en début de film), société de production de R. Johnson, qui a fait/produit/financé le film. Et la licence appartenait à T-Street, pas à Liongate.
Autre exemple : les 007 Daniel Craig. C’est la MGM et Eon Prod (que personne ne connaît alors que ça fait 50ans qu’ils font des James Bond) qui ont les droits et produisent les films. Jusqu’à Spectre c’est Sony Pictures qui distribuait. No Time To Die c’est Universal; mais toujours possédé et produit par la MGM et Eon. MGM qui ont été racheté par Amazon, il me semble.
Bon, après faut rajouter la couche de bordel sur les financements divers des films et la répartition des différents droits.