Les Minions 2, The Sadness, Peter von Kant... les nouveautés cinéma du 6 juillet

La Rédaction | 6 juillet 2022 - MAJ : 11/07/2022 11:13
La Rédaction | 6 juillet 2022 - MAJ : 11/07/2022 11:13

Les Minions 2 : Il était une fois Gru, The Sadness, Peter von Kant... quelles sont les sorties cinéma de la semaine du 6 juillet 2022 ?

Chaque semaine, Écran Large fait son marché dans les salles de cinéma, et sélectionne quelques sorties et films incontournables (pour de bonnes ou mauvaises raisons). Avec des bestioles jaunes insupportables, le film le plus trash de l'année, du grand Denis Ménochet, de l'intelligence artificielle et du vieux Alain Delon.

 

Les Minions 2 : Il était une fois Gru : photoL'angoisse

LES SORTIES QU'ON CONSEILLE

Peter von Kant

Durée : 1h25

 

 

De quoi ça parle : Grand cinéaste en panne d'inspiration, Peter Von Kant tombe follement amoureux d'Amir, un mystérieux jeune homme. Le début d'une relation destructrice, où le pouvoir va changer de camp

Pourquoi il faut le voir : Dans l'un de ses premiers films, Gouttes d'eau sur pierres brûlantes, François Ozon mettait en scène son amour pour le réalisateur allemand Rainer Werner Fassbinder, en adaptant une de ses pièces de théâtre inédites. 21 films et 24 ans plus tard, il va encore plus loin pour se confronter directement à son maître : il reprend Les Larmes amères de Petra von Kant, une pièce que Fassbinder avait lui-même adaptée au cinéma, en réécrivant les rôles et en invoquant Hanna Schygulla, son actrice fétiche qui jouait dans le film de 1972.

Chez Ozon, Petra devient Peter, le monde de la mode laisse place à celui du cinéma, et les rôles masculins-féminins sont en partie renversés. Au-delà du plaisir cinéphile et esthétique, avec une ambiance rétro-pop-queer qui rappelle les meilleures heures du cinéaste (8 femmes), Peter von Kant est dans le haut du panier de la filmographie du réalisateur français. Et puis il y a Denis Ménochet, immense, grandiloquent et fou, qui est à lui seul une raison suffisante d'aller voir ce cirque tragi-comique sur les lois terribles du désir.

La note d'Écran Large : 3/5

Notre critique de Peter von Kant

THE SADNESS

Durée : 1h40

 

 

De quoi ça parle : D'un virus qui accentue les pulsions malsaines et transforme une horde de citoyens modèles en bêtes assoiffées de sang, de tripes et de fesses. Au milieu du chaos, un couple va tenter de se retrouver. 

Pourquoi il faut le voir : Parce que c'est l'un des trucs les plus méchants qu'on a vu sur un écran depuis belle lurette. Comme son titre ne l'indique pas, The Sadness est un pur shoot d'horreur quelque part entre le comics Crossed (pour le concept) et la catégorie III hongkongaise (pour la sauvagerie tantôt drôle, tantôt nihiliste), un morceau de bravoure gore qui impressionnera même les habitués du cinéma d'exploitation le plus graphique.

Précédé d'une réputation flatteuse, il se démarque donc des dizaines de séries B trash qui pullulent sur les écrans de festival chaque année en ne se réfugiant jamais dans la gaudriole. Quand bien même il déborde d'humour noir, il ne fait pas de cadeaux et nul doute que les sourires déments des infectés sur le point de démembrer leur voisin d'open-space (ou de métro...) vous hanteront quelques jours après le visionnage. Idéal pour une sortie familiale, en somme.

La note d'Écran Large : 4/5

After Yang

Durée : 1h36

 

 

De quoi ça parle : Dans un futur proche, une famille doit faire face à des questions d'amour, de rapports et de deuil après que leur assistant d'intelligence artificielle soit soudainement tombé en panne.

Pourquoi il faut le voir : Parce que la science-fiction, genre en apparence prisé par les blockbusters hollywoodiens, perd souvent de son âme en se donnant en spectacle. Parce qu'il ne suffit pas d'orchestrer des batailles spatiales ou de nous enivrer de paysages cosmiques pour incarner toutes les richesses de ce genre à part. En effet, c'est d'abord par la richesse de ses concepts, par la puissance des idées auxquelles elle nous confronte, que la SF s'est imposée comme une école à part entière, dont After Yang s'impose comme un des plus dignes représentants.

En effet plutôt que de prendre son récit par un angle simili-technologique, Kogonada préfère explorer quelles sont les conséquences, dans notre quotidien d'innovations technologiques profondes. Ici, l'androïde n'est pas une menace existentielle débile, pas un antagoniste atroce. Non, c'est une forme d'altérité, en partie digérée par la société, que celle-ci doit encore penser. Et justement, comment la cohabitation avec des consciences artificielles affecte-t-elle les fonctionnements d'une famille ? C'est avec une mise en scène à la fois chaleureuse et chirurgicale que le cinéaste explore ces questions, accompagné d'un quatuor de comédiens exceptionnels, qui façonnent avec lui une des plus passionnantes propositions de SF de ces dernières années.

La note d'Écran Large : 4/5

LA SORTIE QU'ON CONSEILLE MOINS

Les Minions 2 : Il était une fois Gru

Durée : 1h28

 

De quoi ça parle : Alors que les années 70 battent leur plein, Gru qui grandit en banlieue au milieu des jeans à pattes d’éléphant et des chevelures en fleur, met sur pied un plan machiavélique à souhait pour réussir à intégrer un groupe célèbre de super méchants, connu sous le nom de Vicious 6, dont il est le plus grand fan.

Pourquoi il faut le voir : Pour certains, Les Minions 2 sera une heure et demie de rires ininterrompus face au côté gaffeur des Minions et au doublage hilarant de Michelle Yeoh et Steve Carell. Pour d'autres, il s'agira de l'allégorie de la vacuité totale d'Hollywood, qui recycle ses phénomènes jusqu'à plus soif, quitte à sous-exploiter le potentiel des studios d'animation.

Nous faisons malheureusement partie de la seconde catégorie, qui voit dans le film un échec scénaristique assumé afin de servir une pelletée de gags dont les meilleurs sont ceux qui ne font pas appel à ces créatures jaunes répugnantes, mais au contraire à la capacité des studios Illumination à proposer un character design loufoque. Une chose est sûre, le succès au box-office sera total, et il y aura des suites, de quoi donner une nouvelle définition de ce qu'on appelle la fièvre jaune à ceux qui voudraient un jour revoir les Lapins crétins.

La note d'Écran Large : 1,5/5, une aspirine, et une playlist entièrement composée de disco.

LA RESSORTIE COOL 

Monsieur Klein 

Durée : 2h03

 

Monsieur Klein : Photo Alain DelonUn anti-héros très discret

 

De quoi ça parle : À Paris en 1942 sous l'occupation, Robert Klein profite des difficultés de la population juive. Il apprend qu'il existe un homonyme, Juif, recherché par les autorités. Celles-ci s'intéressent maintenant aussi à l'affairiste M. Klein.

Pourquoi il faut le voir : Quand un réalisateur américain, inspiré par le puissant documentaire Le chagrin et la pitié, se penche sur la France collaborationniste avec le soutien du légendaire Alain Delon, le résulta a tout du monument. Ou comment un homme insensible et affairiste plus profiteur à sang-froid qu'antisémite impitoyable, découvre la réalité de ses intérêts, sur quoi repose son succès, et entame une progressive descente aux enfers.

Récit au scalpel, étude implacable d'une prise de conscience tardive, Monsieur Klein vaut au moins autant pour sa reconstitution redoutable que pour la mise en scène étouffante de Joseph Losey. Sommet de tragédie intime et de film noir, ce récit forme un dédale ténébreux, qu'il serait regrettable de ne pas redécouvrir à l'occasion de cette ressortie.

La note d'Écran Large : 5/5

Tout savoir sur Les Minions 2 : Il était une fois Gru

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