Super-héros malgré lui, Red Rocket... les nouveautés cinéma du 2 février

La Rédaction | 2 février 2022 - MAJ : 23/08/2023 10:08
La Rédaction | 2 février 2022 - MAJ : 23/08/2023 10:08

Super-héros malgré lui, Red Rocket, Les jeunes amants... quelles sont les sorties cinéma de la semaine du 2 février 2022 ?

Chaque semaine, Écran Large fait son marché dans les salles de cinéma, et sélectionne quelques sorties et films incontournables (pour de bonnes ou mauvaises raisons).

Avec les Avengers de Philippe Lacheau, Julie en deux chapitres, la vie demi-molle d'un acteur porno, un écrivain en herbe, un film d'animation déjanté, un départ pour Shanghaï et du cinéma d'auteur sud-coréen.

 

Super-héros malgré lui : photo, Elodie Fontan, Philippe Lacheau, Tarek Boudali, Julien ArrutiLes reshoots de Justice League

 

LES SORTIES QU'ON CONSEILLE

 

THE SOUVENIR PART I ET II

Durée : 1h59 et 1h47

 

 

De quoi ça parle : Dans les années 80, une jeune étudiante en cinéma qui se cherche encore tombe amoureuse d'Anthony, un homme aussi élégant que mystérieux qui cache une terrible addiction.

Pourquoi il faut les voir : Avant tout, il faut surtout dire que The Souvenir Part I est indissociable de The Souvenir Part II, et réciproquement (la bande-annonce mêle d'ailleurs sciemment les deux films). Joanna Hogg est une réalisatrice encore méconnue en France, aucun de ses films n'ayant eu les honneurs d'une sortie en salles avant la fin d'année 2021 (Condor s'étant occupé de sortir ses précédents films pour les fêtes). Pourtant, la cinéaste britannique a une vision assez fascinante du cinéma et notamment avec son double programme The Souvenir mené par Honor Swinton Byrne (fille dans le film et dans la vie de Tilda Swinton).

À travers les deux longs-métrages, Joanna Hogg propose une véritable expérience de cinéma. Si l'ensemble n'est pas à la portée de tout le monde, tant la narration est âpre et brumeuse dans le premier long-métrage, il est important d'avoir en tête que la deuxième partie est un guide apportant les réponses du premier chapitre. Car le deuxième film répond au premier dans une suite logique meta particulièrement stimulante et vient alors révéler l'importance, la singularité, la puissance, du premier volet.

Ainsi, alors qu'on attendait The Souvenir Part I depuis 2019 (date de sa sortie outre-Atlantique), le voir débarquer dans nos salles seulement trois ans plus tard, le même jour que sa Part II, est presque une bénédiction pour sa survie tant l'expérience prendra tout son sens en visionnant les deux métrages d'affilée (à quelques heures, jours ou semaines près). Alors même si c'est long et assez exigeant, ce double programme est peut-être l'une des plus belles choses que vous verrez en 2022 au cinéma.

La note d'Écran Large : 4/5

 

red rocket

Durée : 2h08

 

 

De quoi ça parle : De Mikey Saber, un acteur porno paumé et fauché, qui revient dans sa petite ville natale du Texas. Sans argent, sans emploi, sans amis, il s'impose chez son ex-femme et sa belle-mère pour essayer de se refaire une santé. Et espérer un nouveau départ.

Pourquoi il faut le voir : Parce que c'est le nouveau film de Sean Baker, très remarqué avec Tangerine en 2015, et The Florida Project en 2017. Attaché à cette Amérique profonde, qui s'agite et transpire et se débat dans tous les sens pour exister et survivre, il a posé sa caméra au Texas, parfaite carte postale du white trash. Sans surprise, Baker filme ses personnages avec un amour incroyable, que ce soit les acteurs établis (Simon Rex, formidable) ou les talents repérés dans la rue (notamment Brenda Deiss, la belle-mère, et Ethan Darbone, le voisin).

Après les rues du tapin de Los Angeles et l'horizon illusoire de Disney World, c'est une nouvelle fable sur l'american dream devenu une farce (ce n'est pas un hasard si Bye Bye Bye des NSYNC hante le film), qui met encore une fois en jeu le rapport au sexe, aux corps et à la liberté - de rêver, de tomber, de se battre. Red Rocket est certainement trop long pour son propre bien, mais il y a beaucoup trop de scènes, de gueules et d'énergie de cinéma, que ce serait bien triste de passer à côté. 

La note d'Écran Large : 3,5/5

 

LES VOISINS DE MES VOISINS SONT MES VOISINS

Durée : 1h30

 

 

De quoi ça parle : Dans un immeuble, les destins entremêlés de dix voisins aux prises avec les drames, les plaisirs, les surprises et les hasards de la vie quotidienne.

Pourquoi il faut le voir : Parce que le cinéma d’animation français est plein de bonnes surprises, preuve il y a encore peu avec le conte vintage d’Ankama Princesse Dragon. Et Les Voisins de mes voisins sont mes voisins va encore plus loin dans l’originalité. Après s’être perfectionnés sur plusieurs courts-métrages, les co-réalisateurs Anne-Laure Daffis et Léo Marchand ont signé leur premier long-métrage en gardant leur style singulier.

Loin des standards plus lisses et perfectionnistes des films d’animation grand public, celui-ci multiplie les techniques d'animation entre papiers découpés, dessins, images d’archives et collages, pour un visuel détonnant, artisanal et inventif. Le scénario livre quant à lui des tranches de vie loufoques, un humour grinçant et des personnages survoltés. Soit autant de bonnes raisons de suivre les débuts sur grand écran du duo.

La note d'Écran Large : 3,5/5

  

LES FILMS QU'ON N'A PAS VUS, MAIS QU'ON VA RATTRAPER 

 

arthur rambo

Durée : 1h27

 

 

De quoi ça parle : Karim D. est un jeune écrivain engagé à succès, mais lorsque des messages haineux qu'il avait postés sur les réseaux sociaux avec son pseudonyme Arthur Rambo refont surface, sa popularité va très vite en prendre un coup.

Pourquoi il faut le voirArthur Rambo n'est pas spécialement bien réputé, lui qui a été zappé par Cannes et Venise en 2021, et n'a pu intégrer que les sélections de Toronto et San Sebastian (sans faire plus de bruit que ça) lors des festivals de fin d'été. Toutefois, il s'agit du nouveau film de Laurent Cantet, Palme d'or pour Entre les murs en 2007, et forcément, il y a donc de quoi être intrigué par son nouveau film. D'autant plus que justement, en s'étant inspiré de l'affaire Mehdi Meklat pour son Arthur Rambo, le cinéaste français continue à mêler le documentaire et la fiction.

Le moyen malin d'explorer des thématiques au coeur des débats de société actuels entre la liberté d'expression et les débordements causés par les réseaux sociaux, tout autant que des sujets plus intimes comme la solitude, les paradoxes de la célébrité, les erreurs du passé... Reste à savoir si Laurent Cantet parvient à offrir une vision profonde de la société ou s'il tombe dans la grosse réflexion lourdingue. Une chose est sûre, on ne doute pas que Rabah Naït Oufella est excellent.

La note d'Écran Large : Entre passable - et bien +/20

 

Super-héros malgré luI

Durée : 1h22

 

 

De quoi ça parle : Apprenti comédien en galère, Cédric décroche enfin son premier rôle dans un film de super-héros. Un soir, alors qu'il emprunte la voiture de tournage, il est victime d'un accident qui lui fait perdre la mémoire. À son réveil, vêtu de son costume de justicier et au milieu des accessoires du film, il est persuadé d'être devenu le personnage du film avec une mission périlleuse à accomplir.

Pourquoi il faut le voir : Parce qu'on n’a pas assez de super-héros francophones à l'écran. Si on plisse suffisamment les yeux, on aura peut-être avec Super-héros malgré lui une réminiscence de Comment je suis devenu super-héros. Et si Philippe Lacheau n'a pas l'ambition de redéfinir le super-héros dans une itération tricolore, il nous promet au moins une bonne tranche de rire.

Pour l'occasion, il réunit sa bande, déjà présente dans Nicky Larson et le Parfum de Cupidon. Les amateurs de Tarek Boudali ou encore Julien Arruti apprécieront de voir des têtes connues. Et si on est les premiers à avoir envie de faire les difficiles, on avoue bien volontiers avoir eu un petit rictus lors de la bande-annonce (qui oscillait entre le faux raccord et le vraiment racoleur), qui se jouait avec un humour lourdingue des tropes habituels du film Marvel.

La note d'Écran Large : Seulement avec des bières et des copains/20

 

H6

Durée : 1h54

 

 

De quoi ça parle : De cinq familles dans l'hôpital 6 de Shanghaï.

Pourquoi il faut le voir : En ces temps où l'hôpital se réinvite dans les conversations, où son importance est martelée perpétuellement, alors qu'il est redevenu l'un des principaux enjeux politiques, le cinéma s'organise pour le décrire à sa manière, à savoir en en faisant le symbole de toute une organisation sociale, dont il est le garant. En France, La Fracture s'en était chargé avec brio. La cinéaste Yé Yé part du même postulat, en l'appliquant - exercice périlleux - au documentaire avec H6.

Autrefois chargée des plans "réels" d'une série télévisée hospitalière (ER), elle a pris conscience avant la pandémie de la portée symbolique du lieu : "Immergée au coeur de cet hôpital, j’ai eu l’impression de plonger littéralement dans les entrailles de mon pays, de ressentir son pouls, d’entendre son coeur battre, son corps vibrer". Projeté à Cannes en 2021 et plébiscité par la critique pour son sens de la nuance, H6 pourrait bien être reconnu denrée essentielle.

La note d'Écran Large : SAMU/20

 

Introduction

Durée : 1h06

 

 

De quoi ça parle : Youngho aimerait devenir acteur, malgré la pression de ses parents. Quand sa petite amie déménage à Berlin, il en profite pour faire le point.

Pourquoi il faut le voir : Le prolifique (il sort parfois plusieurs films par an) cinéaste Hong Sang-soo est de retour avec une nouvelle petite pastille dont le format est particulièrement adapté à son style minimaliste : Introduction. Comme dans La Femme qui s'est enfuie, Le Jour d'Après (la version sans tsunami) ou Seule sur la plage la nuit, il est question d'un départ et du vide existentiel que les personnages laissent derrière eux. Une véritable obsession pour le réalisateur et scénariste.

Les allergiques au cinéma d'auteur qui prend son temps ne seront toujours pas convaincus : les images dévoilées collent à ses habitudes, avec en plus un retour au noir et blanc de Hotel by the River. Mais les curieux de tous bords sont les bienvenus : le film pourrait bien faire figure... d'introduction à son cinéma. Et au pire, ce n'est qu'une heure de perdue.

La note d'Écran Large : Balades sur la plage/20

Tout savoir sur Super-héros malgré lui

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commentaires
Nicococo
02/02/2022 à 12:35

Super héro malgré lui = 1h22 avec générique..... c'est un court métrage ? Mdr