Netflix : que vaut le teen-movie gore Massacre au pensionnat ?

La Rédaction | 21 janvier 2022 - MAJ : 21/01/2022 18:12
La Rédaction | 21 janvier 2022 - MAJ : 21/01/2022 18:12

Massacre au pensionnat, aka Slaughterhouse Rulez, débarque sur Netflix. Est-ce que ça vaut le coup ?

On connait la capacité de la plateforme à transformer des oeuvres passées sous les radars ou purement et simplement oubliées en énormes succès, à leur accorder une seconde vie. Sort que pourrait bien connaître Slaughterhouse Rulez, sorti en France sous le titre Massacre au pensionnat, directement en VOD, très discrètement, en 2019. Ce vendredi 21 janvier, Netflix sort le film de son côté, avec pour objectif de le faire découvrir à un public bien plus large.

 

 

Lamb to the slaughter

Un choix de programmation malin, puisque le long-métrage réalisé par Crispian Mills embarquait plusieurs comédiens indissociables pour beaucoup des séries du service, dans des rôles principaux. Le héros est par exemple campé par Jassa Ahluwalia, apparu dans Peaky Blinders sous les traits de Dimitri, et son acolyte par Asa Butterfield, enfant devenu vedette grâce à Martin Scorsese et son sublime Hugo Cabret, puis vu dans La Stratégie Ender et Miss Peregrine et les enfants particuliers avant de mener la distribution de Sex Education.

Plus globalement, le casting est extrêmement populaire, puisqu'il comprend de jeunes acteurs et actrices passés par de grosses productions, comme Finn Cole (lui aussi dans Peaky Blinders) ou Hermione Corfield (Mission : Impossible - Rogue Nation), mais également de vieilles ganaches sympathiques à même de draguer les amateurs de comédies d'horreur. Le génial Michael Sheen s'y amuse comme un petit fou en principal cupide, tandis que Simon Pegg et Nick Frost, duo inoubliable de la trilogie Cornetto, s'y retrouvent. Et n'oublions pas bien sûr le caméo de Margot Robbie, qui joue... l'ex de Simon Pegg. Oui.

 

Massacre au pensionnat : photoRéunion de production

 

C'est cette distribution de luxe, couplée à la promesse de monstres bien méchants et d'un humour bien anglais, qui avait fait du long-métrage une priorité pour bien des cinéphiles, nostalgiques de l'âge d'or de la comédie d'horreur grand public. La bande-annonce avait fait son petit effet et nous attendions tous sa sortie avec impatience... Jusqu'à ce qu'il ne fasse plus trop parler de lui, et qu'il soit distribué en catimini un peu partout. Que s'est-il passé ?

 

Massacre au pensionnat : photo, Michael SheenMichael Sheen s'éclate 

 

Un massacre ?

Sa réception n'a pas dû aider. Très attendu, Slaughterhouse Rulez a majoritairement déçu, la faute à un humour timide, un scénario assez prévisible et surtout à un choix narratif assez osé : celui d'attendre bien 50 minutes avant de dévoiler les bestioles en question et de vraiment faire basculer l'intrigue dans le fantastique. Les ingrédients sont là - l'accent english, la légèreté, les couleurs pop, l'implication des acteurs, la romance -, mais la sauce ne prend jamais vraiment, du moins jamais assez pour marcher dans les traces de Shaun of the dead et autres Attack the Block.

Une déception pour les fans de genre, qui pourrait cependant séduire un tout autre public sur Netflix, moins chauffé par une bande-annonce un peu trop ambitieuse. Un public, qui, un dimanche soir, cliquera sur le visuel proposé par son algorithme, sans trop se préoccuper de ses promesses, de ses références, et passera une soirée agréable. Car c'est aussi la raison pour laquelle le film n'a pas eu les honneurs d'une critique sur notre site. Outre le fait qu'il soit déjà techniquement sorti, il n'est jamais honteux non plus, et inspire au pire un ennui poli, au mieux quelques sourires vite oubliés. Inutile de vider un chargeur sur une ambulance bien inoffensive.

 

Massacre au pensionnat : photo, Jassa AhluwaliaLa red faction

 

D'autant que le long-métrage a bien quelques qualités. Si beaucoup de ses blagues tombent à l'eau, les quelques références à la culture populaire sont moins lourdingues qu'à l'accoutumée (Le Seigneur des Anneaux, Freaks, 50 Nuances de Grey...), dans la bouche d'adolescents imprudents. Quant à la fameuse lenteur du récit, elle s'explique très simplement. En repoussant l'arrivée des bestioles, les scénaristes s'aménagent la place de rendre un hommage au célèbre et punk If... de Lindsay Anderson, cité directement au début. Maladroitement, il parodie sa vision d'une éducation belliciste et dangereuse, pour finalement semer le chaos avec des monstres.

Quelques idées à sauver dans un film finalement bien à sa place sur la plateforme, quand bien même il rate souvent ce qu'il entreprend. Il n'y sera jamais vraiment détesté et ça lui suffit amplement.

Tout savoir sur Massacre au pensionnat

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commentaires
Nosgoth
22/01/2022 à 20:57

Hurufus trop blanc?? Développé stp

Chris11
22/01/2022 à 11:54

Merci pour cet article, j'avais raté la sortie de ce film (fut-elle en VOD) et si ce n'est pas un chef d'oeuvre, je me suis bien marré. Bon après dès qu'il y a Simon Pegg ou Michael Sheen, je suis généralement bien.

Hurufus
22/01/2022 à 04:23

Film trop "blanc" pour moi, je passe.