Aliens, Terminator, Avatar... James Cameron avoue avoir été un tyran sur ses tournages

Raphaël Iggui | 29 juin 2021 - MAJ : 29/06/2021 17:24
Raphaël Iggui | 29 juin 2021 - MAJ : 29/06/2021 17:24

À l'occasion d'une masterclass en ligne,  James Cameron est revenu sur son comportement lors des tournages, et il est vraiment, mais vraiment désolé.

Faire un film, c'est toujours une sacrée épopée où les ego s'entrechoquent pour un maximum d'étincelles. L'histoire du cinéma a connu de nombreux despotes de la pellicule, et autres réalisateurs-phagocyteurs de l'extrême. Shelley Duvall en avait fait les frais sur le tournage de Shining où la rigueur maladive de Stanley Kubrick la poussait à refaire les prises parfois 34 fois d'affilée. Idem pour un réalisateur comme Francis Ford Coppola qui a bourré la gueule de Martin Sheen plusieurs jours d'affilée et jusqu'à la crise cardiaque sur le plateau d'Apocalypse Now.

Et James Cameron est un de ces réalisateurs-dictateur d'élite, du genre à se faire virer de son propre film, Aliens, le retourpar sa productrice (et femme de l'époque) Gale Anne Hurd parce qu'il se comporte de manière inhumaine avec son équipe et ses comédiens. Son investissement à 3000% sur les tournages force l'admiration, mais son absence absolue de tact et son empathie proche du négatif ont achevé de lui attribuer une réputation de castrateur psychologique.

 

Photo James Cameron, Kate Winslet, Leonardo DiCaprio"L'iceberg a bougé, on fait une 44e prise"

 

À l'occasion d'une masterclass sur la réalisation donnée en ligne par Cameron, le média Slashfilm a relevé quelques éléments abordés par le cinéaste. Ainsi, il a notamment évoqué le regard qu'il portait sur ses précédentes expériences de tournage. Ce dernier a admis avoir eu un comportement autocratique à de multiples reprises, se qualifiant lui-même de "dictateur de pacotille". Il a également dit que, s'il pouvait remonter le temps et offrir aux équipes de tournage, comme au casting, un meilleur environnement de travail, il le ferait.

Le monsieur a surtout confié qu'il avait été inspiré par un de ses comparses : Ron Howard. En visite sur un de ses plateaux de tournage, il s'est dit surpris de l'ambiance qui y régnait, notamment par rapport aux compliments répétés par l'ensemble des équipes à l'encontre de Howard :

"J'aurais dû écouter plus. J'aurais dû être moins autocratique. Je n'aurais pas du faire passer le film avant les rapports humains avec l'équipe. J'aspire, encore aujourd'hui, à être mon Ron Howard intérieur."

 

Avatar"Alors comme ça on aime pas mes méthodes ?

 

On demandera juste à James Cameron de ne pas l'activer trop souvent, ou juste de lui emprunter sa gentillesse en lui laissant son style. Mais il est à la fois étonnant et plaisant de voir un tel monstre sacré s'excuser d'avoir été monstrueux. Un tel mea culpa permet de rappeler la difficulté qu'il est de monter un film, et ce que ça exige en énergie de fédérer autant de dynamiques différentes. Bref, le spectre des termes managériaux plane sur cette phrase, on va donc s'arrêter là et conclure que, le cinéma, c'est quand même une belle aventure humaine.

Si vous êtes curieux de savoir quelle nouvelle équipe James Cameron a traumatisé récemment, on vous invite à regarder les derniers art-works d'Avatar 2 où vous pouvez entendre les lamentations des techniciens qui hantent encore Pandora.

Tout savoir sur James Cameron

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commentaires
Marty
30/06/2021 à 19:02

Oui bon, il vieillis, il devient un peu candide le James, c'est pas très étonnant .

Ce qui compte c'est qu'Avatar 2 soit dément, et ca j'en doute pas .

alulu
30/06/2021 à 17:24

Il me semble si je ne dis pas de connerie, des personnes avaient floqué sur des t-shirt "j'ai survécu à un tournage de James Cameron" ou un truc dans le genre.

Cinégood
30/06/2021 à 11:06

Penser qu'être exigeant, voir perfectionniste rime avec tyrannie est un peu naïf.
On peut être l'un sans être l'autre. On peut être ferme dans un gant de velours.
La seule excuse qu'on peut lui trouver c'est évidemment son talent, parce que le pire dans tout ça, ce n'est pas James Cameron, mais des réalisateurs sans talents qui usent de leur tyrannie pour camoufler leur incompétence et leur absence de vision (ils sont nombreux, particulièrement dans le cinéma français) Ceux qui bossent sur des tournages le savent.

Manu21
30/06/2021 à 10:41

Ce qui est sûr c'est que ce n'est plus le même James Cameron de l'époque Terminator, Aliens, Abyss... il s'est au fil des années ramollit et va même maintenant jusqu'à s'excuser alors que c'est sûrement à cause de ce comportement acharné / perfectionniste qu'il a une telle filmo. Il est bien ancré dans notre époque de bobo progressiste où il faut s'excuser pour tout et rien. ça me rassure encore moins pour ses suites de Avatar.

Nyl
30/06/2021 à 09:16

Et je pense qu'il ne changera pas, malgré son mea culpa.

Ça fait parti de lui et de sa légende. Par contre, parfois, oui, ça va trop loin. Je pense surtout au tournage de Abyss et je ne serai pas étonné qu'il ait eu cette même exigence pour les scènes sous marines du 2. On verra

Birdy'n jungle
30/06/2021 à 07:58

Et bien sûr le système est ainsi fait qu'il protège les puissants, comme d'hab. Ça n'aide pas à se comporter en gentleman en toutes circonstances.

Birdy'n jungle
30/06/2021 à 07:56

Inarritu est du même accabi. Friedkin aussi. Spielberg a du mettre de l'eau dans son vin et adapter son comportement devenu excessif. Coppola, Fincher, Kechiche, De Funes, Brando, Delon, furent des leaders sans concession.
Megalo, torturé, sadique, obsessionnel, maniaque, dépressif, carnassier, tyrannique, visionnaire, despote... Un éalisateur est un dictateur autorisé, donc le comportement finira par tomber dans ses excès sous la pression. Etant tout puissant, peu de mnde autour et au dessus pourront canaliser ces deviances parfois nécessaires à l'artiste pour s'exprimer totalement.
C'est parfois bon pour le film. Parfois pas. C'est inhumain pour certains, souvent inacceptable pour ceux qui n'ont jamais été dans ses situations.
Perso je ne sais pas. Scorsese se détruisait lui même dans la drogue, combien d'artistes torturés de la chanson vivent mal la célébrité, l'attente, la pression de devoir etre génial, et se suicident...
Une chose est sûre, sans ces excès destructeurs, peu de grandes œuvres auraient vu le jour. Il faut creuser trop profondément en soi pour ne pas tomber aussi sur la noirceur de l'artiste.

Okay
30/06/2021 à 07:43

Ok James, c’est bien gentil tout ça.
Mais est-ce qu’on peut revenir sur le design des Na’vi? Y avait vraiment rien de mieux?!
À chaque fois ça me choque.

Xbad
30/06/2021 à 06:55

A la manière d'un jk Simons dans whiplash

Marvelleux
30/06/2021 à 00:49

Tyran, méchant, non. Exigeant, oui, nuance

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