Wanted : la suite pourrait enfin arriver, mais pas du tout comme prévu

Wanted a joui d'un très beau succès au box-office lors de sa sortie, et le réalisateur Timur Bekmambetov envisage une suite, très étonnante... enfin peut-être pas tant que ça quand on connaît le bonhomme.

Wanted : choisis ton destin s'est librement inspiré de la série de comics éponyme, écrite par Mark Millar et dessinée par J.G. Jones, et a réuni un paquet de spectateurs lors de sa sortie. Avec son budget de 75 millions de dollars, le film en a ramassé 342 dans le monde, succès financier dont Angelina Jolie, James McAvoy et Morgan Freeman ont pu se réjouir, à défaut d'avis spectateurs plus nuancés, et d'une presse mitigée. 

Tirer l'histoire pour en faire une suite semblait donc naturel, si l'on suit la logique des studios, d'autant que le réalisateur Timur Bekmambetov l'envisageait avant même la sortie du premier. Problème majeur : tout le monde est mort à la fin du film, sauf Wesley qui a repris son destin en main. Pas grave, Fox (Angelina Jolie) et l'Exterminateur (Constantin Khabenski) pourraient ressusciter, et l'année même de la sortie, l'équipe se remettait au travail. Sauf que depuis, malgré diverses déclarations, il n'y a rien eu de concret et le projet piétine sans qu'un véritable espoir se dessine.

Un film où les balles ne tournent pas rond

Néanmoins, il pourrait ne pas être enterré si l'on en croit les déclarations de Timur Bekmambetov, qui a expliqué les conditions d'un Wanted 2 auprès de Deadline.

"Peut-être faire une suite en Screenlife [ndlr : à travers un écran comme Unfriended, par exemple]. Je ne peux pas imaginer qu'un assassin dans le monde d'aujourd'hui se batte avec un flingue. Pourquoi ? Parce qu'il utilisera des drones et probablement la technologie informatique. Ce ne sont plus les balles qui doivent avoir des trajectoires incurvées, ce sont les idées.

Pendant cette période dingue de la pandémie, on a tous vécu en mode Screenlife, et il est devenu très naturel de produire des films de cette manière, parce que les gens restent chez eux, en lieu sûr. On vit tous dans des villes différentes, on peut s'enregistrer sur les écrans sans se rencontrer les uns les autres. C'est l'essence de ce langage, de ce format Screenlife, de fonctionner ainsi."

Angelina Jolie en tueuse cascadeuse

Plus qu'une mode, il s'agit d'une révolution esthétique pour Bekmambetov (lancée par Night Watch et Day Watch), dont la boîte de production Bazelevs a fait exister des projets appuyés sur la technologie Screenlife (construire un film autour des écrans d'ordinateurs et de téléphones). Avec Blumhouse, il a produit Unfriended - dont le succès a été époustouflant (pour 1 million d'investis, le film a engrangé 62 millions de recettes dans le monde) et sa suite Unfriended : Dark Web, ainsi que Searching - Portée disparue (sans Blumhouse).

Radical dans sa croyance en cette technologie et son apport à la mise en scène, le cinéaste russe ne s'est pas gêné pour critiquer Hollywood et ses créations qu'il estime plates et attendues. Screenlife représente pour lui l'avenir du cinéma, et le mépris des outils comme les GoPro est une marque régressive d'un certain cinéma dont il ne partage plus l'idéologie. 

Wanted 2 pourrait être centré sur le meurtre par drone et la superposition d'écrans à l'écran, sans qu'on en sache plus. C'est davantage la technique et le langage cinématographique qu'elle implique qui intéressent Bekmambetov, plutôt que le scénario, pour l'instant. 

Pour avoir une idée du chamboulement punk qu'il véhicule, notre critique de Hardcore Henry, film produit par Bazelevs Production. 

Morgan Freeman, prisonnier de la toile