Invisible Man : le réalisateur pointe du doigt le gros problème des monstres cultes d'Universal

Déborah Lechner | 26 février 2020 - MAJ : 26/02/2020 09:44
Déborah Lechner | 26 février 2020 - MAJ : 26/02/2020 09:44

Si Universal s'est fait un nom dans l'industrie, c'est en partie grâce à ses monstres classiques qui lui donnent aujourd'hui plus de fil à retordre. 

Ça doit quand même être très frustrant pour Universal de posséder les monstres les plus emblématiques du cinéma d'horreur, mais de ne pas réussir à faire des gros sous avec. Dans les années 30 et 40, la société de production a porté sur grand-écran des personnages aujourd'hui incontournables dans les rayons déguisements au moment d'Halloween, sauf peut-être pour L'Homme invisible.

Que ce soit La MomieDraculaFrankenstein ou Le Loup-garou, tous les classiques ont eu leur lot de suites et remakes plus ou moins cultes, jusqu'à ce qu'Universal ambitionne de créer un univers partagé, le Dark Universe, à l'image du MCU de Marvel où les super-héros laisseraient place à des créatures horrifiques. Mais le projet lancé par La Momie d'Alex Kurtzman ne naissait pas forcément sous les meilleurs auspices avec au préalable l'échec de Dracula Untold de Gary Shore.

 

photo, Sofia BoutellaUn univers qui accueillait les spectateurs à bras ouverts

 

Le film porté par Tom Cruise n'a pas vraiment décollé au box-office (409 millions à l'international pour un budget de 125 millions) et a ne s'est pas non plus rattrapé du côté des critiques. Le Dark Universe (qui n'était donc pas encore un univers) a ainsi été annulé et dans la foulée les films qui devaient suivre, le remake de La Fiancée de Frankenstein avec Angelina Jolie et un film sur l'Homme Invisible campé par Johnny Depp.

C'est pourtant ce dernier qui revient sur le devant de la scène dans Invisible Man de Leigh Whannell, mais avec Elisabeth Moss (The Handmaid’s Tale) comme personnage principal. Le réalisateur s'est récemment entretenu avec Collider pour exprimer son point de vue sur l'état actuel de l'Universal Monsters et la façon de l'améliorer : 

"À mon humble avis, ces personnages doivent revenir à leurs racines. Ils étaient effrayants quand ils sont sortis au cinéma pour la première fois. Et je pense que beaucoup de ces monstres emblématiques sont devenus tellement omniprésents dans la culture pop qu'ils en ont perdu toute leur puissance.

 

photo, Elisabeth MossElisabeth Moss a l'air de le trouver assez effrayant en tout cas

 

Ce que je voudrais voir avec ces personnages, c'est qu'ils redeviennent effrayants, comme Dracula est censé l'être. Maintenant, je regarde des dessins animés où il est interprété par Adam Sandler [ndlr : référence à la trilogie Hôtel Transylvanie de Genndy Tartakovsky]. C'est plus une caricature maintenant avec la cape et une voix connue. Je pense qu'il y a un moyen de rendre ces personnages à nouveau effrayants. Il faut les ramener à leur idée de base pour les rendre terrifiants".

Le réalisateur vise assez juste. Les créatures ont infusé la culture populaire jusqu'à être totalement vidées de leur dimension horrifique, comme Frankenstein ou Dracula qui reviennent souvent dans des programmes pour jeune public. Mais avec une première révision moderne du classique de l'épouvante qui se superpose aux violences conjugales, Universal entend bien relancer quelques projets sur ses monstres cultes en se basant le même schéma novateur, sans pour autant évoquer d'univers étendu.

On attend donc encore Dark Army de Paul FeigThe Invisible Woman d'Elizabeth Banks, une comédie musicale Monster Mash de Matt Stawski et le reboot de La Fiancée de Frankenstein de James Whale, s'il est confirméInvisible Man de Leigh Whannell est en salles depuis ce 26 février et notre critique est déjà disponible de ce côté

 

Affiche française

Tout savoir sur Invisible Man

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.
Vous aimerez aussi
commentaires
funkyben
26/02/2020 à 16:47

Peut-être que l'évolution des effets spéciaux est contre-productive...
On en voit trop (car c'est désormais possible) et du coup ça fait moins peur.

Flo
26/02/2020 à 13:06

...sauf que quand on revoit les films de cette époque, avec un regard contemporain...
Ces monstres ne sont pas plus effrayants non plus.
Alors que dans le "Dracula" de Coppola, ou le "Frankenstein" de Branagh, par exemple...
Et il faut aussi jouer sur l'horreur de leur comportement, de leur psychologie...
Ce qui est suggéré et qui ne se voit pas à l'oeil nu est plus effrayant que ce qui nous est jeté en pleine figure.
L'appréhension peut être la somme de toutes les peurs.

Maided
26/02/2020 à 10:36

En gros ce qu'à fait Moffat pour Jekyll et Dracula...serait peut être temps de s'en rendre compte.

danyy
26/02/2020 à 10:11

Va te faire hank hulé

Cinégood
26/02/2020 à 09:23

@Hank

ça veut dire : "plus jamais Twilight" ! ;-)

Hank Hulé
26/02/2020 à 08:51

"Il faut les ramener à leur idée de base pour les rendre terrifiants" : Hein, kessekessaveudire ?

Gemini
26/02/2020 à 08:22

Il a raison