Ça 2, Captain Marvel, Star Wars... pour Andy Serkis, les effets spéciaux au cinéma soulèvent des questions éthiques
Andy Serkis, qui réalisera Venom 2, s'est exprimé sur les questions d'ordre éthique que soulève l'utilisation croissante des effets spéciaux au cinéma.
Si Andy Serkis est chargé de réaliser Venom 2 pour Sony après un téléfilm et deux longs-métrages, c'est bien devant et non derrière la caméra que le cinéaste a le plus marqué son public. Et malgré sa filmographie assez dense, pour la plupart des fans, il reste l'ignoble, mais emblématique Gollum de la trilogie Seigneur des Anneaux et pour d'autres, le Leader Snoke de la franchise Star Wars ou le chimpanzé Cesar de la saga La Planète des singes.
Andy Serkis dans sa version chimpanzé intelligent
Autant de personnages qui n'auraient jamais pu vivre à l'écran sans quelques bonnes couches d'effets spéciaux en post-production. Andy Serkis a d'autant plus de bouteilles en la matière qu'il a cofondé les studios Imaginarium (boîte spécialisée dans la performance capture).
Alors quand il explique à Screen Daily que cette technologie de plus en plus omniprésente dans les films peut devenir une sérieuse dérive pour les acteurs impliqués et l'éthique, on aurait tort de ne pas tendre l'oreille :
"Si la performance d'un acteur dans un film est réutilisée dans un autre, il y devrait y avoir une rémunération pour cet acteur, ça ne fait aucun doute. C'est leur performance, mais dès qu'elle devient une donnée, elle peut être manipulée, retravaillée, remixée, un peu comme pour les samples en musique. Mais si on peut faire ça, il faut aussi s’interroger sur la propriété intellectuelle. Qui détient les droits de la performance ? Où sont les limites ?"
Andy Serkis dans Black Panther de Ryan Coogler
Le cinéaste a ensuite ciblé quelques exemples précis, notamment le rajeunissement numérique dont les exemples deviennent de plus en plus fréquents. Pour Ça : Chapitre 2, Andrés Muschietti a utilisé cette technologie pour camoufler la puberté de ses jeunes acteurs, Martin Scorsese a enlevé quelques années à Robert De Niro et Al Pacino pour le prochain The Irishman, idem pour Samuel L. Jackson dans Captain Marvel et Will Smith combattra son clone plus jeune dans Gemini Man d'Ang Lee.
Il a également évoqué la participation post-mortem de certains acteurs, comme Carrie Fisher jeune dans Rogue One : A Star Wars Story et a priori plus âgée dans le très attendu Star Wars : L'Ascension de Skywalker. Plus globalement, le réalisateur et acteur n'est pas tellement rassuré par le fait que n'importe qui puisse camper n'importe quel rôle. D'après lui, cette réalité risquerait de mettre fin à la diversité des castings :
Carrie Fisher dans le prochain Star Wars : L'Ascension de Skywalker de J.J. Abrams
"La possibilité de rajeunir numériquement des acteurs ou de les ramener à la vie pour un nouveau rôle, ça soulève des problèmes sérieux. Il serait possible pour un acteur de couleur de jouer Abraham Lincoln et pour moi, un homme blanc, de jouer Martin Luther King. La question est de savoir si c'est éthiquement correct. La diversité est extrêmement importante alors je peux comprendre que le sujet soit sensible."
Mais Andy Serkis a tout de même conclu sur une note plus optimiste en mettant en avant que cette technologie pourrait au contraire apporter plus de diversité, notamment pour les personnes handicapées qui pourraient interpréter des rôles de personnes valides. Le cinéaste sera de retour derrière la caméra pour Venom 2 attendu pour octobre 2020. En attendant, notre critique du premier volet de Ruben Fleischer est juste ici.
19/09/2019 à 10:01
@legender
Ce lapsus des enfers... Merci pour le signalement.
19/09/2019 à 09:57
"Andy Serkis est chargé de réaliser Venom 2 pour la Warner", venom 2 pour la warner, attention ecranlarge Sony peut vous mettre un procès LOL. Mais quand même ecranlarge, melanger Sony et Warner ...........
18/09/2019 à 20:12
Les effets spéciaux gnou vlolent gnotre trawaille !!!
Et les sosies ils ont des droits sur la perf ? Ou les éventuels descendants qui ressemblent aux ascendants ? Si on file un droit à l'image, par exemple sur Andy à lui, puis à sa mort à ses ayants droits, quid des éventuels descendants qui voudraient devenir acteur, vu que Andy à tout cédé, comment ils peuvent travailler ? Ils ne servent à rien. Puis les sosies qui voudraient aussi faire acteur ou qui le sont mais n'ont pas autant percer, du coup si droit, ils se font sucrer car Andy aurait réussi à placer son contrat en 1er. Pas une bonne idée de mettre des droits.
18/09/2019 à 18:52
Serkis doit lire Le Congrès de futurologie ou regarder le congrès de Folman ...