Jason Segel (Sans Sarah, rien ne va !)

Jean-Noël Nicolau | 19 juin 2008
Jean-Noël Nicolau | 19 juin 2008

Jusqu'à présent surtout connu des fans de la série How I met your mother, Jason Segel a rejoint en fanfare la tribu de Judd Apatow. Scénariste et star de Sans Sarah, rien ne va, le grand Jason a des tonnes de projets. Cela ne l'empêche pas de revenir longuement sur l'anecdote embarrassante qui est à l'origine du film...

 

 

 


L'histoire du film se base sur votre propre expérience. Vous avez vécu une rupture, nu...

Oui, j'avais la vingtaine. J'avais une copine, et bon, elle n'avait pas prévu que cela se déroule ainsi. C'était sans doute stupide de ma part d'être à poil quand une femme débarque chez moi, mais j'espérais de l'amour, et j'ai obtenu totalement l'inverse.

 

Est-ce que cela s'est passé de la même manière que dans le film ?

Oui, tout à fait. Nous avons coupé un peu dans le scénario, mais voilà ce qui s'est passé dans la réalité. J'ai dit : « Attends une minute, il vaut mieux que j'enfile des fringues. » Et elle m'a répondu : « Oui, tu devrais faire ça. » Je suis revenu dans ma chambre, j'ai commencé à fouiller dans mon placard. Tout ce que je peux vous dire c'est que choisir de quoi s'habiller, à quelques instants d'une séparation, est l'un des choix vestimentaires les plus compliqués de votre existence !

 

Et qu'avez-vous choisi ?

Je suis revenu avec une chemise bleue et des pantalons kaki. Je l'ai regardé et je lui ai dit : « Je porte tes vêtements préférés. »

 

 


 

 

Vous n'aviez vraiment pas envie de vous séparer d'elle ?

Non, vraiment non. Le lendemain je me suis réveillé à 7 heures du matin, en sueur, avec l'impression que je ne lui avais pas dit tout ce que j'avais à lui dire. Je suis allé chez elle, avec des fleurs, et je suis resté devant sa porte en hurlant tous les quarts d'heure : « Je t'en prie, descends. Il faut que je te parle. Je t'en supplie, descends. » Quatre heures plus tard, elle est descendue. Quand j'y réfléchis, avec le recul, son nouveau mec devait être là. Elle est arrivée en pyjama ! Elle m'a demandé : « Jason, qu'est-ce qui se passe ? » Et je lui ai chanté "Ain't too proud to beg", du début à la fin. Elle m'a regardé tristement et elle a dit : « Jason, écoute-moi. C'est fini. Il faut que tu t'en ailles. » C'est très cruel. Elle avait déjà trouvé un remplaçant. Les jolies filles ne sont jamais célibataires plus d'une heure.

 

Vous êtes rentré et vous avez rédigé la scène ?

J'ai écrit « La Rupture à poil » juste après que ce soit arrivé et je savais que cette histoire aurait une grande importance dans le film que j'écrirais un jour. Après j'ai eu l'idée de tomber par hasard sur votre ex, qui se trouve être avec un gars que vous trouvez en tout point meilleur que vous. J'ai commencé à rédiger tout cela et j'ai soufflé l'histoire à Judd Appatow. Il m'a demandé des détails et j'ai soudain eu cette image de moi en train de pleurer devant un coucher de soleil. J'ai trouvé que c'était une scène drôle. Et de là je suis parti vers un « désastre sous les tropiques », en mélangeant la chose la plus déchirante qui soit et les plus beaux décors qui soient.

 

 




Judd Appatow a été impressionné par votre scénario ?

Ce qui est le plus fou c'est que c'est le cas. C'était un risque pour lui, car il s'est investi à fond pour nous. Il est allé voir les studios et leur a dit : « Segel est le bon type. C'est lui qu'il faut engager. Il va écrire le scénario. Il est prêt. » Donc, si je me pointais avec un mauvais script, j'aurais ruiné une amitié. C'était très important pour moi, j'ai bossé comme un dingue pour être certain que ce soit bon !

 

Mettre en scène est la prochaine étape ?

Je dois être très sûr de moi avant de me lancer. J'ai appris ça de mes erreurs, surtout dans mes relations amoureuses. J'ai bien observé Nick Stoller sur ce tournage, il débutait, et cela m'a donné beaucoup de confiance en moi.

 

 


 

Votre prochain film est I love you, man.

C'est un film autour d'une relation platonique entre hommes. C'est l'histoire d'un gars qui s'apprête à se marier, interprété par Paul Rudd, et qui réalise qu'il n'a finalement aucun ami. Il essaie de se trouver un meilleur ami et faire de lui son témoin. Il me rencontre, et ça marche plutôt bien, jusqu'à ce que je commence à me demander quelles sont mes motivations dans l'histoire...

 

Vous allez écrire un nouveau film des Muppets ?

Oui, nous avons proposé une histoire à Disney et ça leur plaît. C'est dans le style des années 80, quand les films Muppets auraient pu être interprétés par des humains. Nous revenons à un concept simple. Les Muppets doivent se reformer pour sauver leur studio, avec un nouveau spectacle.

 

Y aura-t-il des apparitions de Judd, Seth (Rogen), Noah (Hill), etc... ?

Sans doute. C'est peut-être ce qui marchera le mieux, nous avons le même sens de l'humour, très enfantin. Ce ne sera pas aussi hard que nos films, bien sûr ! J'aimerais bien avoir le rôle principal. C'est ce que j'essaie de faire, mais pour l'instant nous n'avons signé que pour le scénario.

 

 

 

 

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