Samuel L. Jackson

Didier Verdurand | 1 novembre 2004
Didier Verdurand | 1 novembre 2004

Du haut de son 1m 91, Samuel Leroy Jackson est un comédien fort charismatique. Toujours affublé d'une casquette Kangol, il est en pleine promotion et enchaîne rapidement les interviews pour S.W.A.T. , un film d'action réalisé avec énergie par son ami Clark Johnson. Les trois journalistes présents restent sur leurs gardes, car l'ombre de Jules, le tueur à gages de Pulp fiction, plane dans la suite de ce palace parisien, où il nous a reçu sans Bible ni flingue, mais avec un grand sourire. Il a de quoi avoir le moral : S.W.A.T. a cartonné en Amérique du Nord, où il a rapporté 117 millions de dollars.

Vos personnages se retrouvent en général face à des situations pour le moins délicates, voire extrêmes, et vivent des moments difficiles. Vous concernant, y en a-t-il dans votre vie ?
Quand je ne suis pas sur un tournage ! Tourner en rond et me demander quel sera mon prochain film, pour moi c'est très dur.

Comment est l'ambiance sur un plateau avec Colin Farrell, dont on ne cesse de parler dans les rubriques people ? C'est la fête ?
Non, à partir du moment où il doit bosser, il est sérieux. Nous nous sommes bien entendus, il est très professionnel et généreux dans le sens où il donne beaucoup de lui-même. À la fin de la journée, il a raison de profiter des avantages du star système. Il est jeune, il peut boire, sortir avec une jeune femme différente tous les soirs… récupérer, et retourner au boulot ! J'aurais bien aimé vivre cela à son âge !

C'est un rôle très physique. Vous avez subi un entrainement particulier ?
Oui, nous avons été dans une équipe du S.W.A.T. pendant douze jours. Il fallait savoir utiliser toutes les armes disponibles, connaître toutes les procédures de sécurité lors d'un assaut… La crédibilité était notre objectif. J'avais déjà suivi un entrainement très dur à l'occasion de L'Enfer du devoir.

Il n'y a pas de femme, normalement, parmi les membres du S.W.A.T. Quelle est la raison de la présence de Michelle Rodriguez dans le film ?
On ne peut pas dire que ce soit très attractif de ne regarder que des mecs à l'écran, quel que soit le sexe du spectateur ! Michelle n'est pas désagréable à regarder, vous ne trouvez pas ? Les femmes aiment aller voir un film dans lequel le personnage féminin assure autant que la gente masculine. Cela rentrait de plus très bien dans le concept choisi qui était de nous voir former une équipe hors du commun, contre les règles imposées par la hiérarchie.

Vous connaissiez déjà le réalisateur, Clark Johnson ?
Oui, depuis pas mal d'années déjà, à l'époque où il n'était que comédien. Cela lui est d'ailleurs très utile aujourd'hui, et il est très sensible à nos conditions de travail, à ce que nous attendons d'un metteur en scène. Les producteurs s'intéressaient essentiellement aux scènes d'action.

Vous avez signé pour jouer dans la suite de XXX, sans Vin Diesel, qui remplacé par Ice Cube. Vous allez vous retrouver à nouveau avec un rapper, après L.L. Cool J. !
L.L. Cool J. tourne depuis un moment déjà, nous nous étions d'ailleurs rencontrés sur Peur bleue. Ces cinq dernières années, il a fait plus de films que de disques. Ice Cube se trouve dans le même cas, il a eu plus de succès récemment en tant qu'acteur. Il y a quelques années, lorsque je déclarais déplacé que des rappers piquent le boulot de comédiens, je ne pensais pas à ces gens-là, mais à d'autres qui privilégiaient leur carrière de chanteur.

Y a-t-il des rôles que vous aimeriez jouer mais qu'on ne vous propose pas ?
Non, pas vraiment. Jusqu'à présent, je n'avais pas joué dans une comédie romantique, mais finalement j'ai franchi le pas avec Country of my skulls, de John Boorman, avec Juliette Binoche. Le plus dur est de trouver un bon scénario, mais si je tombe dessus, peu importe la nature du personnage. Mais vous n'êtes pas prêts de me voir interpréter un bon père de famille ennuyeux. Si vous voulez voir ce genre de navets, regardez un film avec David Spade ! (Star aux États-Unis, et Dieu merci inconnu ici ! Ndlr)

Propos recueillis par Didier Verdurand en octobre 2003.

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