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Bad Boys : on a classé les films de la saga, du pire au meilleur

Par Geoffrey Crété et Antoine Desrues
8 juin 2024
MAJ : 9 juin 2024
8 commentaires
Bad Boys : on a classé les films de la saga, du pire au meilleur

On a classé la saga des films Bad Boys avec Will Smith et Martin Lawrence, du pire au meilleur.

Le premier film Bad Boys (1995) semble bien loin. C’était le premier grand rôle au cinéma de Will Smith, juste un an avant Independence Day, et ça a lancé sa carrière. C’était le premier film du réalisateur Michael Bay, devenu depuis un des plus grands destructeurs-pyrotechniciens du cinéma hollywoodien avec Rock, Armageddon et Transformers. Et c’était le premier indice que Martin Lawrence allait devenir un grand majeur, ce que Big Mamma, Big Mamma 2 et Big Mamma : De père en fils ont confirmé depuis.

Avec quatre films en une vingtaine années, la franchise Bad Boys n’a pas eu un parcours classique. La sortie de Bad Boys 4, alias Bad Boys : Ride or Die (au cinéma le 5 juin), est l’occasion de revenir sur chaque film, avec l’habituel petit classement de tous les épisodes, du pire au meilleur.

4. BAD BOYS 3

  • Sortie : 2020
  • Durée : 2h04
Dire que Bad Boys 4 Life aurait été un bon titre pour le 4ème

Après 17 ans et beaucoup de difficultés à mettre en chantier cette suite, plus grand monde n’attendait Bad Boys 3. Et ça aurait probablement dû rester ainsi puisque Bad Boys For Life est le pire épisode de la saga (et pas uniquement parce qu’il a relancé la franchise grâce à son succès au box-office). Bad Boys 3 n’y va pas de main morte pour compiler tous les pires clichés. Marcus veut prendre sa retraite pour profiter de sa famille, Mike manque de se faire tuer et découvre que le grand méchant du film est son fils caché, la mort de leur bon vieux capitaine Howard finit par les motiver, et une bande de jeunes flics assiste le duo (mention spéciale à Vanessa Hudgens, dont la présence pour ce rôle sans saveur laisse pantois).

Tout ceci est écrit avec un premier degré formidable, donnant ainsi l’occasion à Will Smith et Martin Lawrence de jouer ces rôles comme une tragédie moderne. C’est évidemment poussif, ringard, téléphoné et interminable avec deux très longues heures pour un scénario cousu de fil blanc.

Que reste-t-il alors de ce Bad Boys For Life ? La mise en scène du duo Adil El Arbi et Bilall Fallah, qui donne parfois quelques couleurs aux scènes d’action très classiques, pas aidées par les innombrables ralentis. C’est bien peu, mais c’est toujours ça de pris dans un film à 90 millions qui se contente de recycler les décors, blagues, seconds rôles et fusillades déjà vus mille fois auparavant. D’où un Bad Boys pas vraiment honteux, mais profondément oubliable. Et oublié.

3. BAD BOYS 4

  • Sortie : 2024
  • Durée : 1h55
On joue à « Où est Michael Bay ? »

Entre Bad Boys 3 et 4, Adil El Arbi et Bilall Fallah étaient lancés sur le fameux projet Batgirl, annulé par Warner. Allez savoir si cette expérience a joué sur le côté plus « énervé » de Bad Boys 4, mais en tout cas, le film se veut plus ramassé et divertissant que son prédécesseur (en particulier pour une séquence de bagarre dans un avion en plein crash qui a le mérite d’amuser).

Malheureusement, quelques plans foufous peuvent difficilement sauver le long-métrage de sa totale vacuité. Le problème de ce Ride or Die, c’est qu’il révèle plus que jamais à quel point la « marque » Bad Boys repose moins sur ses personnages que sur l’esthétique publicitaire wahou et expérimentale de Michael Bay. C’est même sa dimension clinquante qui donnait du sens à ces deux flics surréels, plongés dans le crépuscule permanent de Miami.

Plutôt que d’essayer de trouver leur propre voie, le duo de cinéastes se contente de piller leur modèle, entre son fameux travelling circulaire en contre-plongée, ses couleurs saturées et son montage hyperactif. Pire encore, leur seul élan de modernité consiste à recopier les plans de drones virevoltants que Bay a lui-même sublimés avec Ambulance. Une belle preuve du jeunisme embarrassant de l’ensemble, où Will Smith et Martin Lawrence se croient immortels, et combattent des crises de panique en une gifle et un refoulement des émotions. Quelle ringardise.

2. BAD BOYS

  • Sortie : 1995
  • Durée : 1h59
Le premier travelling circulaire stylé d’une longue lignée

On peut reprocher beaucoup de choses au système de production de Jerry Bruckheimer et de Don Simpson dans les années 80 et 90. Mais ce qui est sûr, c’est qu’ils avaient du flair (et on ne parle pas seulement de cocaïne). En allant chercher Will Smith et Martin Lawrence, stars de sitcom qui allaient devenir des stars de cinéma, il y avait déjà là un high concept suffisant pour empaqueter un buddy movie. Bien sûr, la véritable réussite de Bad Boys, c’est d’avoir confié le bébé au jeune Michael Bay, qui était alors en train de faire ses armes aux côtés de David Fincher à Propaganda Films, haut lieu du clip et de la publicité de l’époque.

Cet œil et cette emphase, capables de faire de chaque image et de chaque raccord un instant irréel suspendu dans le chaos, vont rapidement devenir une marque de fabrique. Pour les fans du cinéaste (c’est-à-dire Antoine), Bad Boys est encore mal dégrossi, mais possède les ingrédients clés du Bayhem (surnom du style tout en délicatesse du réalisateur). Les courses-poursuites n’ont que faire de la lisibilité ou de la direction de l’action. Tout est fragmentation et sensitivité, qui touchent à une forme de sublime lorsque Bay cale au milieu de son montage un Will Smith au ralenti, chemise ouverte, qui court vers l’objectif alors que l’arrière-plan est compressé par la longue focale.

L’acteur a lui-même reconnu que cette image, à elle seule, a façonné sa carrière d’action star. C’est dire le pouvoir d’attraction de Bay, qui navigue avec ce scénario quelconque en le transcendant à maintes reprises. Son célèbre travelling circulaire sur les héros qui se relèvent au ralenti est devenu un symbole mythique de son cinéma (et de la saga), et l’explosion finale du hangar comme acmé de pyrotechnie tient au fait que le cinéaste a investi une partie de son salaire pour tourner cette séquence. Et l’air de rien, c’est de tous les épisodes celui où on croit le plus à l’amitié indéfectible entre Mike Lowrey et Marcus Burnett.

1. BAD BOYS 2

  • Sortie : 2003
  • Durée : 2h27
Décadence : The Movie

Bad Boys 2 ne peut avoir que deux camps. D’abord, ceux qui y voient un gâchis de temps et d’argent total, misogyne, raciste, homophobe et plus généralement de très TRÈS mauvais goût. Et puis, ceux qui voient dans ce sommet de nihilisme libertaire un chef-d’œuvre de décadence, un blockbuster dont la misanthropie reste encore aujourd’hui totalement inespérée. Forcément, notre côté sale gosse a envie de pencher pour la seconde catégorie, surtout lorsque le Michael Bay-zouze de la rédaction y voit l’une des œuvres terminales du réalisateur.

Véritable exutoire stylistique après l’échec de Pearl Harbor, Bad Boys 2 se définit par le trop-plein qu’y instigue Bay, que ce soit par la vulgarité crasse de ses deux héros ou par sa manière de laisser sa caméra emplir le moindre centimètre carré dans des angles improbables. On a beaucoup parlé du travelling circulaire qui s’amuse à passer entre deux pièces par des impacts de balle, mais il définit cette porosité des matières, cette soif d’expérimentation qui abat toutes les barrières. Résultat, on est régulièrement bouche bée devant les money shots ahurissants du cinéaste (cette course-poursuite sur l’autoroute, où la Ferrari de Mike esquive les voitures lâchées depuis un camion).

Le scénario est encore une fois foutraque, mais Bay y raconte quelque chose de ses deux héros machos, violents, et irresponsables. Dans cette vulgarité totale (on ne s’est jamais remis de cet insert sur deux rats qui forniquent), ils sont la version exacerbée de cow-boys modernes, une certaine idée d’une Amérique individualiste qui bande les muscles. Mais en plus, Bay permet quand même à deux Afro-américains de jouer avec cette imagerie, et de se réapproprier une histoire jusque-là contrôlée par les Blancs, ponctuée par cette introduction dans les rangs du Ku Klux Klan, où Will Smith enlève sa toge pour se transformer en figure christique armée derrière une croix en flammes. Tout un symbole, aussi chargé que le reste de ce film pété du bulbe.

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Flo1

4 – « Bad Boys »…
En 1995, c’était surtout un espèce de téléfilm clipesque, au scénario faiblard, semblant s’être monté non seulement à partir d’un article de presse (une spécialité des producteurs Simpson et Bruckheimer), de la chanson Bad Boys de la fameuse émission immersive putassière… et peut-être même des rediffs tv du « Flic de Beverly Hills » et de « L’Arme Fatale » – leur deuxième épisode en particuliers, plus racés et bourrés ras la gueule de gros mots.
Ainsi que d’une petite partie de « Speed » (très important pour le futur) dans l’idée d’un film qui va très vite, et ne se pose aucune limite. D’où Mark Mancina à la musique, peut-être.
En bref, pour son premier film Michael Bay se croit encore sur un petit écran, a droit à quelques fulgurances (la scène du sbire en flammes et propulsé, qu’il a payé de sa propre poche) et suit la même formule héritée de Tony Scott, dont il ne sera jamais qu’une sous-version à chaque fois qu’on voudra bêtement les comparer – ils n’ont pas la même vision des choses, et d’ailleurs Bay gagnera plus de batailles que lui, surtout au niveau technique.

Au moins, Will Smith et Martin Lawrence y déployaient leur meilleure énergie, celle de la jeunesse. L’un était en quête de virilité, l’autre était plus une petite teigne au sale caractère… Mais niveau caractère, Smith s’y contente de se caler sur son partenaire et y va à fond dans la caricature bête et méchante, pour se détacher de l’image toute douce du « Prince de Bel-Air » – et dire que ces deux personnages vont devenir le mètre étalon de Bay dans la représentation des noirs…
Tandis que Téa Leoni représente l’archétype de l’héroïne Bayenne – super belle, yeux d’un bleu acier, répartie sarcastique qui tient la dragée haute aux mecs et les envoie sur les roses.
Et que Tchéky Karyo lui symbolise les échecs récurrents de Michael Bay pour créer des méchants anthologiques – bah, il est un peu vicieux, c’est déjà ça.
Ça sera la seule et unique fois qu’on aura ce format d’écran, cette VF, ce look à la Tony Scott…
Puis, comme pour « L’Arme Fatale », les suites sont destinées à devenir des machins plus axés sur la Famille, avec des vieux un peu bouffis (et même rond, dans le cas de Lawrence) qui blablatent beaucoup, mais toujours avec ce côté explosif et ordurier.

3 – « Bad Boys : Ride or die »…
Le quatrième épisode, par les mêmes réalisateurs, n’ajoute pas grand chose de plus par rapport au précédent, et décide de continuer sur sa lancée, d’enfoncer le clou et être un film de transition… fini à la va-vite (4 mois avant sa sortie – il y avait sûrement des gens qui bossaient sur le montage pendant les grèves). 
Quitte à radoter, avec des tas de scènes familières à la saga (l’épicerie, un mariage improbable, le retour de Fletcher – mais en évitant tout crossover avec la série « Los Angeles : Bad Girls »…). Ou bien avec des idées correctes, mais qui n’ont pas beaucoup d’originalité (complots, ralentis, caméras volantes et FPS, chute libre en hélicoptère, Ioan Gruffudd, crocodile en vadrouille).
Et de développer tout ce qui avait été laissé de côté dans le précédent épisode, sur un modèle proche des « Fast and Furious » – famille cachée, vengeances, rédemptions, se rapprocher de la « ligne d’arrivée ». En moins aseptisé, toujours avec l’identité noire mise en avant. 

Problématique aussi est la présence d’encore plus d’acteurs gravitant autour du duo, certains s’en trouvant sous-écrits et seulement au service du scénario.
Eric Dane, impitoyable, aurait pû être aussi impérial que lorsque il jouait dans la série « The Last Ship » (produite en partie par Michael Bay)… Malheureusement il s’agit à nouveau d’un méchant trop basique, limite transparent.
Quant aux personnages féminins, elles n’évoluent que par rapport aux agissements des personnages principaux – Rhea Seehorn et Paola Núñez méritent mieux que ça.
Il y a aussi la petite déception de voir le récit se refaçonner à chaque nouvelle attaque des ennemis, sans avoir plus de temps pour approfondir une situation prometteuse – le premier tiers du film qui a une chasse aux ripous… le deuxième, où le duo se transforme en trio, avec l’inclusion d’un Armando qui fonctionne plus au premier degré et apporte du contraste… et le final qui vire au gros ramdam collectif, mais dans un mouchoir de poche.

Et pourtant, pourquoi ça reste encore plaisant ?
Parce que on rit toujours devant le comique pleurnichard de Martin Lawrence, roi de l’auto humiliation depuis des années, complètement perché…
Parce que Will Smith a beau être en pleine contrition (question d’image publique), il nous rappelle qu’on l’aime bien quand il assume lui-même d’être une tête à claque, émotionnellement fragile…
Parce que confronter à nouveau les héros à la mort etc, c’est pas dégueu comme thématique. En attendant le moment, semblant être l’idée directrice des réalisateurs, où le rideau sera tiré définitivement, dans le sang et les larmes…
Parce que ici le caméo de Michael Bay raconte quelque chose de son cinéma (oui il ne sait pas freiner, et souvent c’est une qualité – « Ambulance » est exceptionnel)…
Parce que il y aura toujours suffisamment de rythme et quelques scènes d’action qui foutent la patate, comme celle où Armando (personnage Œdipien étonnant) casse des têtes avec des poids d’haltérophilie, avant d’avoir une lueur d’humanité. Ou bien un ennemi qui se fait dégommer par rien de moins que l’hélice d’un avion qui s’écrase.

Et puis le gendre Reggie, jadis au centre d’une des scènes les plus tordante du deuxième film, et qui a maintenant droit à son heure de gloire. C’est même sur lui qu’on finira, comme si El Arbi et Fallah avaient décidé qu’il était le reflet du public, et que donc chaque nouveau retour au sein de cette famille de dingues était un plaisir caché… allant jusqu’à nous faire croire qu’on pourrait même y participer.
Le salut que Smith et Lawrence lui adressent, c’est à nous qu’ils le font… 

Merci pour eux !

2 – « Bad Boys 2″…
Pour le deuxième film, Bay, frustré des critiques sur son « Pearl Harbor », renie presque le premier épisode (plus de thèmes musicaux de Mancina, plus de photo orangée), se prépare à s’exflitrer du système Bruckheimer, et pousse les curseurs plus loin.
Au point que beaucoup d’analystes y prônent l’avènement de l’auteur via un style déviant et furieux…
Il faut d’urgence leur remettre les pieds sur terre, parce que si le film a bien une identité assez tarée, trash et anarchique pour vous ouvrir les sphincters, celle-ci ne se développe pas au sein d’une structure solide qui permettrait de tout contenir.
Déjà c’est un film qui bégaye (défaut régulier de Bay), en mettant deux fois les mêmes idées, plutôt que d’en choisir une version et basta.
La scène de poursuite auto où on balance des trucs ? Faite une fois avec des bagnoles (où les protagonistes commentent l’action au lieu de pleinement la vivre), puis encore une fois avec des cadavres.
La scène gag et « cul » dans le magasin télé (où il ne devraient Pas se trouver, puisqu’ils examinent une preuve) ? Là ce sont deux conneries qui se suivent l’une derrière l’autre. Et on sait à quel point il ne faut pas faire ça en comédie si on n’a pas le rythme adéquat.
Pire encore, même les mauvaises idées se dupliquent, comme ce méchant encore plus nul et pas mémorable (normal, c’est Jordi Mollà), et derrière il nous rajoute Peter Stormare en méchant bis… qui ne sert à rien, à part pour créer artificiellement une diversion, sans le faire exprès.

En attendant cette suite était annonciatrice des gros problèmes narratifs que vont se payer les films hollywoodiens modernes, à savoir l’amoncellement de séquences contenant des idées intéressantes ou amusantes (voir même les deux)… mais qui ne s’amalgament pas au sein d’une même histoire, sont destinés à être visibles indépendamment sur Youtube, et n’aident pas le récit à avancer : ici on se fiche bien de l’enquête, de plus en plus, alors que ce n’est Pas censé être une parodie… mais on se fiche aussi des arcs narratifs de chaque personnages principaux, tel la sœur de Marcus (Gabrielle Union aura 10 fois plus à défendre dans sa propre série dérivée) etc… Tout est exposé, rien n’est construit, donc aucun attachement envers les personnages n’y émerge.
Faites le test : repassez-vous le film, et rendez-vous compte que le gag culte avec Reggie n’intervient que dans le dernier tiers. Alors que c’est clairement quelque chose pompé sur « L’Arme Fatale 2 », avec Murtaugh qui menace le petit ami de sa fille… mais au début, histoire ne pas être empêtré par la suite dans le quotidien de cette famille.
Et là, à quoi sert Reggie ? À ce que Marcus redevienne complice avec Mike, et refuse donc sa demande de mutation. Vous aviez loupé cette mini intrigue avec lui ? Ça n’est pas avec cette résolution expéditive qu’on va s’y intéresser.
Ne reste que le plaisir déviant, mais dans un opus qui ressemble moins à un film qu’à une compilation.

1 – « Bad Boys for life »…
OK, « Bad Boys » ce sont des films qui ne créaient rien du tout (un paquet de scènes piquées à « Police Story » ou « La Relève). Et surtout, qui ne racontaient Rien du Tout – défaut récurrent de la majorité de la filmo de Bay, qui n’arrive pas à utiliser la Forme (foisonnante) pour générer du Fond. Auteur oui, mais raté la moitié du temps.
En dehors des moments d’action désaxés, la seule chose que le public retient des films, ce sont les personnages principaux (plutôt Bad Cops, sans la corruption).
Définitivement des idiots amusants, des clowns : l’Auguste (Lawrence), imbécile dont chaque nouvelle lubie, chaque pensée philosophique, vire à la catastrophe… Et le Blanc (sans jeu de mot – Smith), se croyant plus élégant, digne et sérieux. On les croirait calqués sur Buzz l’Éclair et Woody.
Pas toujours besoin de Michael Bay (qui peut trop laisser ses acteurs en roue libre)… plutôt besoin d’un vrai scénario ?
La reprise par les sympathiques artisans belges Adil El Arbi et Bilall Fallah, pour un troisième film, a remédié à ça.
Un peu, n’exagérons rien.

Où l’on voit que les « épisodes 3 » portent chance à Will Smith – enfin, « Men in Black 3 » est le seul exemple. Mais un exemple similaire, puisque dans « BB3 » il s’agit là aussi d’explorer l’Héritage que laisse les héros.
Ainsi aussi que leur Vieillesse (beaucoup de « vieilles sagas le font), le prix de la Violence, et surtout leur Vulnérabilité. Sur ces points combinés, on peut même faire le parallèle avec la série dérivée « Los Angeles Bad Girls »…
Et aussi le récent « Gemini Man », mais ici sans se cacher derrière une quelconque technique cinématographique pseudo révolutionnaire.

Car si « BB3 » n’est pas un film visuellement renversant, les réalisateurs Adil El Arbi et Bilall Fallah soignent assez bien son esthétisme et ses moments d’action… Le fait qu’il a cette fois un « vrai » scénario, avec des rebondissements étonnants, vient compenser largement le tout.
Entre deux scènes d’action cools et avec un peu de trash, on se retrouve avec un volet contenant les meilleurs antagonistes de la saga (facile), quelques électrochocs (la mort du capitaine Howard)… et avant tout une ambiance flirtant avec le morbide, puisque les héros y méditent sur leur héritage et leur mortalité. D’autant qu’il s’agit aussi de deux acteurs américains parmis les plus pénibles qui soient, n’ayant pas une aura très éclatante au fur et à mesure qu’ils avancent en âge… Indirectement, ce film traite de la confiance qu’on continue malgré tout à garder envers eux, en se demandant si ça n’est pas une question de nostalgie mal placée.

Selon le point de vue où on se place, il peut représenter le meilleur volet de la saga, tout comme il peut être le plus faible, celui qui se la raconte trop.
Qu’on se rassure, les moments de gags bien débiles et vulgaires sont toujours là, en particulier chez le très « kitsch » Martin Lawrence. Avec juste cette touche de distance qui fait que ce n’est pas trop putassier, qu’il y a du coeur et de l’énergie derrière ça, et une agréable galerie de personnages secondaires et d’antagonistes puissants.
Grâce en soit surement rendu à Joe Carnahan – qui devait le réaliser, et dont il reste la trace visible dans le scénario.
Ce n’est pas un film qui s’endort trop sur ses lauriers, peut-être parce que ce n’est pas vraiment une « vraie » Franchise, vu le temps passé entre chaque épisode.
Un Temps utilisé à son avantage dans la narration, et avec la complicité du public.

Super !

Un article sur la dernière superbe saison de Star Trek Discovery serait mieux venue qu’un classement inutile de seulement 4 films oubliables.

zakmack

Pour moi Bad boys 2, c’est non seulement le meilleur des Bad boys, mais aussi le meilleur film de Michael Bay. Après il n’a plus jamais réussi à se hisser à ce niveau. Votre analyse du film est très pertinente, et je la rejoins à 100% Je trouve ça dommage qu’il ait perdu autant de temps à faire des transformers ultranazes.

Marc en RAGE

BAD BOYS 4 est vraiment le pire. BAD BOYS, BAD BOYS.

Nico1

Bad Boys 2 est l’un des films les plus hallucinant et improbable de ces vingt dernières années, je suis fan!

Supernaz

J’avais pas foncièrement détesté le 3.
Je pense que le 4 est pire.

Teaspoon

J’ai trouvé le 4eme pire que le 3eme.
Une belle daube