High School Musical - Le phénomène

Lucile Bellan | 18 octobre 2008
Lucile Bellan | 18 octobre 2008

A l'orée de la sortie dans les salles du troisième volet de la série High School Musical, le seul à bénéficier d'une sortie au cinéma, il convenait de revenir sur les films cultes de toute une génération. Pourquoi ? Comment ? Grâce à qui ? Et surtout quand la mode va-t-elle s'arrêter ? Retour sur une recette qui fonctionne et sur les conséquences de ce succès sur la nouvelle génération.

 

 

 

De décennies en décennies, chaque génération a eu sa comédie musicale, ou son film musical, culte. De Grease en passant par Dirty Dancing, Héroïnes pour la France à la fin des années 90, High School Musical dès sa sortie en 2004 ne répond donc sur le papier qu'à une demande naturelle de la part des jeunes, le film dont on apprend les chansons et les chorégraphies par cœur et qu'on voit et revoit pendant les soirées entre filles. Plus léger cependant dans le fond, gnangnan pourrait-on dire même, il s'adresse surtout à une population plus jeune, de ceux que les commerciaux et publicitaires souhaitent alpaguer autant pour leur argent de poche en essor perpétuel que pour leur demande de cadeaux auprès de la famille. Il est donc possible de lancer toute une ligne de produits dérivés, des T-shirts, aux tasses à l'effigie des protagonistes, aux sets de fournitures scolaires, ainsi que des jeux vidéo et même une série de livres. Pour Disney, le compte est bon et la machine est prête à être lancée. Calibrée exactement pour plaire aux préados, (histoire d'amour, chansons entraînantes, starification)  comme aux parents (pas de sexe, pas de violence, culte de la performance scolaire, sportive et artistique), derrière High School Musical se cache surtout une équipe bien rodée à l'exercice.

 

 

 

En éminence grise des trois films, Kenny Ortega, réalisateur et chorégraphe dont les faits de gloire passés sont quand même les chorégraphies de Dirty Dancing et de La folle journée de Ferris Bueller. Aujourd'hui, fort de son succès avec la trilogie, il s'apprête à réaliser le remake de Footloose avec Zac Efron dans le rôle principal. Sur l'écran aussi, le casting d' High School Musical est composé de valeurs sûres de l'écurie Disney, à la filmographie ou aux talents les plus fournis. L'alchimie entre l'expérience des techniciens et la fougue de la jeunesse est totale ce qui explique aussi le succès de la série de films.

 

 

 

 

 

La saga High School Musical est aussi une histoire qui dure. Presque 3 ans se sont écoulés entre la diffusion du premier et la sortie du troisième, suivant les spectatrices de l'enfance des débuts, la rencontre romantique et chaste entre Troy et Gabriella, aux portes de l'adolescence et des premiers émois sexuels et amoureux. Même à l'écran, Zac Efron passe d'un visage aux traits encore poupon à un torse aux muscles bien dessinés et à une attitude plus masculine. Même la garde robe des acteurs change, toujours intemporelle cependant pour une meilleure identification, devenant plus glamour et sexy au fur et à mesure des épisodes. Malgré l'aspect pur et chaste des relations d'High School Musical, le public visé commence donc naturellement à voir les acteurs de façon différente, et en particulier grâce à un coup de pub involontaire de la part de la jeune Vanessa Hudgens dont des photos dénudées prises au téléphone portable ont été dévoilées au public. Le scandale éclate bien que la liaison de la jeune femme avec son co-star Zac Efron soit de notoriété publique mais Disney décide contre toute attente de garder la comédienne pour le troisième épisode. High School Musical réussit donc encore le pari de plaire aux parents, qui, même bousculés par la polémique continuent d'apprécier la pureté des personnages, et des ados, pas dupes de la sexualité sous jacente entre les acteurs d'abord et entre leurs personnages.

 

 

 

 

Enfin, Après le succès mondial des deux téléfilms, diffusés en France d'abord sur Disney Channel mais surtout ensuite sur M6 en prime time, Disney a choisi de reconduire cette formule gagnante. Avec une suite, un High School Musical 4, dont une partie du nouveau casting est présentée dans le volume 3, ou d'autres séries sur le même schéma. La série télévisée musicale Hanna Montana, dans un registre plus rock, a propulsé la jeune Miley Cyrus au rang de star à tout juste 14 ans et la série plus récente Camp Rock proposait même aux spectateurs talentueux de passer un casting pour jouer dans la série. Tous deux jouent sur la même corde qu'High School Musical le rêve qui subsiste en chaque préado et ado aujourd'hui, celui de devenir une star, et surtout très facilement. Difficile de ne pas adorer alors Troy, le sportif qui dès qu'il prend un micro chante comme une popstar ou encore toute l'école qui transforme un simple spectacle de fin d'année en superproduction de Broadway. Tous, dansent, chantent, composent, chorégraphient avec une facilité déconcertante, touchant ainsi le cœur de la génération Star Academy, qui n'imagine pas une seconde les années d'efforts et de privations qu'il a fallu pour en arriver là.

 

 

 

 

On peut bien sûr s'interroger sur les conséquences de la passion dévorante que portent certains jeunes au phénomène, que ce soit pour High School Musical ou ses émules, mais il ne faut pas oublier que chaque génération, et chaque jeune, a besoin d'engouements forts pour des modes très vite oubliées dans un souci d'appartenance à un groupe. On se souviendra ainsi des phénomènes de boy's band, girl's band et des groupes de rock gothiques allemands, dont les conséquences pour les jeunes fans ont été particulièrement inexistantes, hormis peut être une légère honte après coup. C'est tout le mal qu'on souhaite aux fans d'High School Musical.

 

 

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