Mad Max : on a classé les films, du pire (moins bon) au meilleur (absolu chef-d'œuvre)

La Rédaction | 21 avril 2024
La Rédaction | 21 avril 2024

La sortie imminente de Furiosa, l'apocalypse écologique à venir... Toutes les occasions sont bonnes pour revenir sur la saga Mad Max, à travers un classement.

Grâce au triomphe critique de Fury RoadGeorge Miller a enfin repris le contrôle de la saga qui l'a fait connaître : Mad Max. Le cinéaste australien à la carrière aussi accidentée que passionnante racontera la jeunesse et les batailles de son héroïne (autrefois campée par Charlize Theron et désormais pilotée par Anya Taylor-Joy) dans Furiosa : Une saga Mad Max à partir du 22 mai prochain. Et à la rédaction d'Ecran Large, certains frétillent d'impatience.

Car la saga n'est pas uniquement un moyen pour Miller et Mel Gibson de s'incruster à Hollywood ou une simple licence de studio. C'est un terrain d'expérimentation assez unique dans l'histoire du cinéma, du film d'auteur punk au grand spectacle populaire. Notre classement réserve peu de surprises, mais constitue surtout un excellent prétexte pour revenir sur chaque volet, du pire au meilleur (du sympathique à l'excellentissime).

 

Mad Max : photo, Mel GibsonDur à cuir

 

4. Mad Max 3 : Au-delà du Dôme du Tonnerre

  • Sortie : 1985
  • Durée : 1h47

 

Mad Max au-delà du Dôme du Tonnerre : Photo Mel Gibson, Tina TurnerBetter than all the rest

L'infâme ville de Bartertown, la charismatique Entité (jouée par Tina Turner), le pitoyable Maître Bombe ou encore le fameux Dôme du Tonnerre et ses combats aériens... Le troisième volet de la saga a beau être dernier de ce classement, il ne manque pas d'images fortes et de concepts marquants pour autant. L'idée de dérouler une partie de l'intrigue dans les sous-terrains sombres et crasseux n'était pas non plus dénuée d'intérêt, surtout pour rendre l'extérieur plus viable et moins hostile en comparaison. 

Il en va de même pour le fait de montrer la gestation d'une nouvelle civilisation qui reconquiert ses mégalopoles abandonnées après avoir présenté une société au bord du gouffre et exilée dans le désert dans le premier volet. Comme le dit Entité : "Il y avait le désert, il y a une ville. Le commerce remplace le vol. Il y avait le désespoir, maintenant l'espoir et la civilisation".

Mais cette nouvelle civilisation se bâtit sur le sang, la domination et une réindustrialisation nocive qui ne ferait que relancer le compte à rebours de l'extinction. 

 

Mad Max au-delà du Dôme du Tonnerre : Photo Tina TurnerCourse à la mort

 

Toutefois, si le film a toujours des moments de sadisme et d'étrangeté bienvenus, il est fatalement contraint à plus de compromis, et donc à moins de radicalité avec sa troupe d'enfants perdus et candides qui n'ont pas connu le monde d'avant, et ne sont donc pas prisonniers d'un ancien mode de vie mortifère.

S'il n'est pas mauvais en soi, disons que l'espoir et la confiance siéent moins bien à Mad Max que le cynisme et la désolation

 

3. MAD MAX

  • Sortie : 1979
  • Durée : 1h28

 

Mad Max : photoPoor lonesome cop

 

Si la saga Mad Max est l'une des pierres angulaires intouchables du genre post-apocalyptique, on oublie souvent que son premier épisode ne faisait qu'y tremper le petit orteil. C'est au fond ce qui fait la grande réussite du coup d'essai de George Miller. L'époque n'est pas vraiment déterminée, et le territoire désertique que le film explore est encore muni de routes, de bâtiments et d'un semblant de société. Chaque plan a des allures de page blanche striée par l'horizon, pour mieux cerner la crainte intangible d'un monde au bord du gouffre.

Ce bouillonnement, d'abord enfoui, explique sans doute la fascination de Mad Max pour une violence insoutenable, qui ramène l'être humain à sa barbarie dès lors que le vent est en train de tourner. Moins fantasque ses suites, le film est avant tout une pure tragédie, où le parfum de mort finit de dessiner la silhouette de son anti-héros, et de sa voiture comme fidèle destrier chevaleresque et vengeur.

 

Mad Max : photo, Mel Gibson*musique de K 2000*

 

Bien sûr, on peut appréhender ce premier volet pour sa nature de brouillon des ambitions de Miller (un brouillon vertigineux, entendons-nous bien) ou encore pour sa réception inaugurale, outrée face à sa violence. Mais cette approche oublie sans doute à quel point le cinéma de George Miller était déjà en train de bouleverser le champ des possibles d'un point de vue du montage.

Images subliminales, raccords parfaits, symboles lourds de sens (cette balle et cette chaussure qui tombent au moment où le fils de Max se fait écraser), tout est fait pour signifier par l'assemblage des plans le choc, le crash, et la symbiose de l'homme avec la machine par la vitesse.

 

2. MAD MAX 2 : le défi

  • Sortie : 1981
  • Durée : 1h35

 

Mad Max 2 : Le Défi : photoEt des cascades toujours aussi impressionnantes

 

Bien que le premier volet fut un monumental carton, c'est bien sa suite qui a théorisé l'esthétique de la science-fiction post-apocalyptique au cinéma, telle qu'elle a persisté dans l'imaginaire populaire.

Le désert à perte de vue, les batailles à mort pour un fond de jerrican, les visages labourés par la survie, les campements de bric et de broc, les hordes de bandits en tenue SM, les poursuites motorisées et le guerrier de la route solitaire, cynique...  Tout est déjà dans Mad Max 2 : Le Défi, oeuvre de pop-culture démiurge qui pousse dans ses retranchements la misanthropie du premier film. L'humanité est réduite à un contingent d'illuminés s'écharpant pour le liquide qui a causé sa perte. Il s'agit rééllement de son râle d'agonie, alors qu'elle se raccroche aux dernières reliques de l'industrie automobile dans un monde où la nature a péri en premier.

 

Mad Max 2 : Le Défi : photo, Mel GibsonA Star is Born

 

Mais ce qui fait du Défi le premier vrai chef-d'oeuvre de George Miller, c'est bien entendu sa mise en scène. Le cinéaste s'inspire de la structure simple du western pour concevoir un espace cinématographique à la fois extrêmemment ouvert et strictement cloisonné, où cohabitent l'étendue désertique et la pression des fous furieux qui la peuplent.

Du moins jusqu'à l'invitable confrontation, poursuite de près de 15 minutes ahurissante de lisibilité, qui clot des sous-intrigues au sein même du chaos et des flammes. Chaque plan enclenche le suivant dans une mécanique paramétrée au millimètre. A la fin, il ne reste que la tôle froissée et l'impossibilité de faire mieux... Sauf pour George Miller lui-même.

 

1. MAD MAX : Fury Road

  • Sortie : 2015
  • Durée : 2h00

 

Mad Max : Fury Road : photo, Tom HardyUne gestion des effets pratiques et numériques qui a fait date

 

Après des décennies de faux départs et de galères, Mad Max : Fury Road est né dans la douleur. Il fallait bien ça pour atteindre l'acmé du programme esthétique Mad Max. Mieux : sa supercompilation orgasmique.

De la description d'un futur suspendu aux relents industriels (les mots-valises) à l'héritage de Buster Keaton, ici d'autant plus flagrant que le scénario reprend le modèle du Mécano de la Générale, les ambitions de Miller se concrétisent dans un festin visuel et auditif tel qu'Hollywood n'en a pas connu depuis des lustres, voire depuis toujours.

À contre-courant de la dictature des "fans" alors en train de diriger Hollywood droit dans le mur (on est la même année que Star Wars 7 et Jurassic World), le metteur en scène redéfinit son univers sans s'encombrer de la moindre chronologie et en même temps l'affine jusqu'à atteindre sa thématique essentielle : le mouvement. Ce qui l'intéresse, ce n'est pas une quelconque nostalgie, mais bien la puissance cinétique, qui permet de raconter une histoire sans même faire parler ses personnages, si bien d'ailleurs que Max est muselé pendant toute la première demi-heure, bête sauvage (Tom Hardy au sommet de sa carrière) sur le point de tout dévaster.

 

Mad Max : Fury Road : photo, Charlize TheronEt Charlize Theron, impériale impératrice

 

En dehors de l'action qui occupe de toute manière la majeure partie du long-métrage, les paroles sont rares et simples. Dans l'action, elles sont quasi inexistantes. Pourtant, des liens se tissent, au détour d'un raccord regard, au gré d'une baston sur le capot ou sur une perche-métronome lancée à toute vitesse dans le désert.

Fury Road ne raconte pas, il montre. Il montre une triple quête d'émancipation transformée malgré elle en revanche triomphante, un fond d'humanité vacillant au milieu du chaos. Il montre que le cinéma américain grand public peut encore revendiquer la suprématie de la mise en scène.

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commentaires
Nordine
28/04/2024 à 14:39

Mad max 2 : le défi en 1er et de loin.
Mad max 1
Mad max fury road
Mad max 3

sylvinception
24/04/2024 à 13:18

Les places 1 et 2 doivent êtres inversées, un peu de sérieux svp les gars!! ;-)

Pat Rick
24/04/2024 à 12:04

Aucun des films de la saga n'est mauvais, le 3 est le moins réussi mais il débute très bien. C'est avec l'arrivée des gosses que ça devient moins passionnant et le final bien que spectaculaire reprend le schéma du 2.
Sinon Fury road je ne l'ai pas revu depuis sa sortie en salles, je l'avais bien aimé mais il faudrait que je le retente.

Boustos
24/04/2024 à 08:43

Nono Gibson a tout dit.
MadMax = Mel Gibson
Fury Road est génial mais ce n'est plus la même chose

Nono Gibson
24/04/2024 à 07:42

Mad Max = Mel Gibson. Même pour Miller, revoyez chaque plan qu'il compose sur sa gueule, sa silhouette. Il l'aime.
Top 2-1-3, mais le 2 fonctionne tellement à mort à la suite du 1 que je peine à les dissocier.
Fury Road est un cartoon délirant, oui, mais qui m'implique moins. On bascule davantage dans le film monde que le film personnage, le charisme de Hardy n'est pas le même.

Jayjay
23/04/2024 à 17:37

Suis content de voir que Fury Road perd de sa superbe avec les années quand je lis les coms, c'est devenu juste un divertissement haut en couleurs(! ), sans queue ni tête comme tout bon blockbuster moderne. Le prochain ne m'intéresse pas du tout.
Sinon la trilogie, oui comme tout le monde : 2-1-3 mais bof quoi.

Mikou
23/04/2024 à 15:55

Aucun opus n'égale l'intensité brutale et cruelle du premier film précisément parceque c'est une tragédie dans laquelle l'histoire est aussi forte que l'action. Mel Gibson y incarne de façon puissante et magistrale un personnage qu'on voit se transformer au fur et à mesure du développement tragique de l'histoire. Un pur chef d'oeuvre

Mich-24
23/04/2024 à 04:24

Je suis vraiment pas d'accord.
Les meilleurs Mad Max, c'est avec Mel Gibson.
Après c'est vraiment pas terrible.
Fury road, je l'ai vu une fous sa ma suffit.
Je pense même que le prochain je ne vais pas le regarder même par curiosité.

Vince72
23/04/2024 à 00:32

Je n'arrive pas à comprendre l'engouement du Mad max fury road. Ce film m'a ennuyé depuis le début de son visionnage en salle quand il est sortit. Je suis sortit de la salle en me disant bof .... Je l'ai revu depuis et oui ce n'est pas un mauvais film mais il est loin de pouvoir trôner en 1ère place.

Classement perso : 1 Mad max 2
2 Mad max
3 Le dôme du tonnerre et 4 Fury road

Faurefrc
22/04/2024 à 23:39

@kiwil
Merci de me rappeler cet excellent souvenir que fut la lecture du « combattant de l’autoroute ». Il doit d’ailleurs être rangé quelque part au fin fond d’une de mes bibliothèques.

Sinon plutot raccord avec le classement d’EL, même si mon cœur balance pour la première place… MAD max 2 étant la pierre angulaire cinématographique du genre post apocalyptique et le Max de Gibson bien plus marquant que l’interprétation de Hardy.

MAD Max 3 ne vaut vraiment le coup que pour la poursuite finale assez spectaculaire

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