Watchmen avec Schwarzenegger : le film fou de Terry Gilliam qu'on ne verra jamais

Ange Beuque | 13 février 2024 - MAJ : 07/03/2024 00:16
Ange Beuque | 13 février 2024 - MAJ : 07/03/2024 00:16

Œuvre culte s'il en est, le comic book d’Alan Moore et Dave Gibbons s'est longtemps traîné une réputation d'inadaptable. Avant que le Watchmen de Zack Snyder ne vienne prouver le contraire dans un film aussi controversé que passionnant, un certain Terry Gilliam aurait pu lui épargner le development hell dès le début des années 90. Mais le Monty Python a dû jeter l'éponge, nous laissant à jamais fantasmer une proposition qui, de toute évidence, aurait fait sensation.

Prononcez le nom de Snyder, et vous déclencherez des débats d'une intensité égale au crash d'un poulpe géant. Si certains (dont Christopher Nolan) le considèrent comme un remarquable précurseur, d'autres reprochent à son Watchmen d'être trop proche du comic book. Comme si les grammaires du cinéma (constitué, entre autres, de musique, de montage, de jeu d'acteur...) et de la bande dessinée pouvaient si aisément se confondre.

L'existence même du long-métrage de 2009 a peut-être fait oublier à quel point l'oeuvre d'Alan Moore était jugée impossible à transposer sur un écran. Darren Aronofsky et Paul Greengrass, qui s'y sont essayés, peuvent en témoigner. Dense, mature et servi par une narration complexe, Watchmen est un monument dans l'univers des récits super-héroïques : le condenser en un film représente un défi immense. Quinze ans plus tôt, Terry Gilliam semblait pourtant bien parti pour réussir l'exploit.

 

Watchmen : photoL'imaginarium du Dr Manhattan

 

L'arme fatale de Batman

Dès le début de sa publication par DC Comics en 1986, Watchmen fait sensation et devient le premier roman graphique à remporter le Prix Hugo. Le jeune producteur Joel Silver (qui s'apprête à enchaîner L'Arme fatale, Predator et Die Hard) ne s'y trompe pas : conscient de son potentiel hors-norme, et avant même que la fin soit parue, il s'associe à l'homme qui a lancé sa carrière, Lawrence Gordon, afin d'en acquérir les droits pour la 20th Century Fox.

Préfigurant les liaisons orageuses d'Alan Moore avec le cinéma, celui-ci refuse de contribuer à l'écriture. Il conteste jusqu'au principe même de l'adaptation, plastronnant que son histoire est faite pour être consommée dans son support d'origine, "dans un fauteuil, bien au chaud près d'un feu, avec une tasse de café fumant".

Mais le triomphe de Batman dans les salles en 1989 conforte les producteurs dans le potentiel de Watchmen. La responsabilité du scénario échoit finalement à Sam Hamm, un auteur de bande dessinée... qui vient de coécrire le film de Burton.

 

Brazil : Jonathan PryceLe Hibou

 

Pourtant, le projet peine à décoller. En 1991, la Fox se désengage tout en conservant une option sur la distribution. Lawrence Gordon couve les droits via Largo, une société qu'il a fondée deux ans plus tôt avec un partenariat japonais.

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commentaires
Rorov94M
15/02/2024 à 12:39

La version director 'cut agrémenté de l'animé TALES OF THE BLACK FRIGHTNERS est tout simplement un chef-d'œuvre absolu!
Adaptation parfaite.
Je suis fan du roman graphique donc objectif.
Le série HBO est NULLE! Blm étant passé par-là.... très très loin du message anarchiste( de droite?) de Moore et Gibbons

Ankoine
14/02/2024 à 07:20

La version de Snyder me suffit, mais je trouve cela toujours intéressant et fun d'imaginer ce qui aurait pu etre!

Adam
13/02/2024 à 20:43

J’ai aimé Brazil et c’est tout chez ce réalisateur un peu barré. Donc nope pas intéressé par ce qu’il aurait fait de Watchmen. Snyder et la série hbo ont donné chacune approche intéressante et c’est ok.