L'Arme Fatale doit tout à Eddie Murphy et à ce classique qui a réinventé le film policier

Arnold Petit | 22 octobre 2023
Arnold Petit | 22 octobre 2023

Avant que L'Arme Fatale ou Tango et Cash ne débarquent, 48 heures de Walter Hill a posé tous les jalons du genre et révélé une future star, Eddie Murphy.

Peu de films ont eu un impact aussi immédiat dans l'histoire du cinéma américain que 48 Heures. En réalisant ce polar avec Nick Nolte et un jeune humoriste qui faisait ses débuts au cinéma, Walter Hill a renversé Hollywood en propulsant Eddie Murphy au rang de star et en marquant la naissance d'un genre nouveau : le "buddy-movie".

Mais si 48 Heures est un polar qui tient encore très bien la route et qui a clairement influencé L'Arme Fatale, Le Dernier Samaritain, Rush Hour et tous ces films qui l'ont suivi avec leur tandem de flics devenant copains, il n'a pourtant rien d'un vrai buddy-movie. Au contraire.

 

48 heures : photoUn duo de choc

 

DEUX JOURNÉES EN ENFER

Plus qu'un buddy-movie, 48 Heures est avant tout un long-métrage de Walter Hill, et ça se voit. Le cinéaste, disciple de Sam Peckinpah (avec qui il a débuté comme scénariste sur Guet-Apens), est réputé pour son cinéma brut, sans superflu, qui mélange les genres pour aboutir à des films aux allures de westerns urbains.

Avec ce style hybride qu'il a déjà décliné dans Driver ou Les Guerriers de la Nuit, le réalisateur convoque l'esthétique de l'Ouest américain du Gang des frères James dès l'introduction et illustre son amour pour le western en ouvrant le film sur un paysage désertique, un groupe de prisonniers qui montent une voie ferrée et l'évasion brutale des deux antagonistes, Albert Ganz (James Remar) et Billy Bear (Sonny Landham).

Avec cette énergie rudimentaire qui lui est propre, Hill joue la carte du pur film d'action dans un premier temps : alors que l'inspecteur Jack Cates (Nick Nolte) se lance à la poursuite des deux criminels planqués dans un hôtel de San Francisco, deux de ses collègues sont sauvagement abattus dans une fusillade. La violence, sèche et percutante, est filmée avec une certaine fascination par Hill, au ralenti, pour encore mieux capturer l'impact des balles et le sang au milieu des tirs.

 

48 heures : photoSonny Landham, second couteau toujours bien affûté

 

Après cette explosion de violence, 48 Heures enchaîne les poncifs du film policier des années 70, avec sa ville décadente, ses méchants flingueurs, ses flics réacs' et son commissaire noir qui gueule à tout-va, le tout au rythme des percussions délirantes de James Horner (qui s'entraînait pour la musique de Commando).

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commentaires
Galt
24/10/2023 à 10:34

@Magnitude
Cest vrai que le 2 semble très forcé, le passage avec le "Rooooxaaaane" d'Eddie Murphy (un poil bouffi d'ailleurs ici) m'a semblé too much, mais bon ça reste du Walter Hill comme je l'aime :)
Ils ont réédité le diptyque en 4K tiens... :)

TOCAP
24/10/2023 à 10:16

L'image de l'article avec Sonny Landham c'est le même plan que dans Prédator non ?

Mx
23/10/2023 à 09:58

Ray a tout dit ou presque, la suite est en effet nettement en dessous, mais pas si désagréable.

Mais l'original, oui, fun, sec, violent quand il faut, et l'un des poids lourds du genre dans sa catégorie époque 80, et oui quelle zique, bon dieu!!!

Ray Peterson
23/10/2023 à 09:02

Péloche et pas péniche. Sacré correcteur quand tu nous tiens...

Ray Peterson
23/10/2023 à 09:00

Un model du genre bien brassé dans les 80's.
Du Steven E. de Souza au scénario (entre autres), du James Horner à la zique (ce put*** de saxophone), du costume by Armani, du Lawrence Gordon et Joel Silver à la production et des gueules que seul le cinéma US de cette époque là était capable de fournir : Jonathan Banks, Brion James, Frank McRae, James Remar, ce bon fou de Sonny Landham, David Patrick Kelly!!!!
Perso, j'adore le plan séquence dans le commissariat qui suit Nick Nolte à chercher les informations sur les deux truands.
Walter Hill t'as la classe et tu l'auras encore plus avec Extreme Prejudice qui est un sacré bout de péniche aussi!

Magnitude (le vrai)
22/10/2023 à 21:16

Acheté il y a peu, et donc revu. Toujours aussi bon.

Je dirais plus que 48 hrs. a remis le buddy movie au goût du jour, et qu'il a su installer le genre (avec des personnages très opposés (caractères, raciaux)). Le cinéma français (et pas que) s'étant déjà illustré dans ce registre.

48 heures de plus par contre était déjà mauvais à l'époque. Je l'ai revu, et il est d'un ridicule. Rien ne fonctionne, pas même le duo.

Est-ce que l'Arme Fatale lui doit tout ? Je n'irai pas jusque là, mais il est évident que le duo Riggs / Murtaugh fonctionne à merveille. Meilleur buddy movie policier, ensuite Tango et Cash forcément.

Leepifer
22/10/2023 à 19:32

Un pur film qui n'a même pas vieilli dans ses propos.

Leepifer
22/10/2023 à 19:31

Revu il n'y a pas longtemps. Un modèle de film qui tient en haleine, développe ses personnages et leurs relations tout en f