Marie-Antoinette : non, le Sofia Coppola ne méritait (vraiment) pas tant de haine
Hué à l'issue de sa diffusion au Festival de Cannes en 2006, le Marie-Antoinette de Sofia Coppola dissimule pourtant derrière son apparente vacuité une belle substance.
Dix ans après Jane Campion et sa Leçon de piano, Sofia Coppola est devenue en 2003 la troisième femme a être nommée aux Oscars dans la catégorie meilleur.e réalisateur.ice. Et si la célèbre statuette a finalement été attribuée à Peter Jackson, l'héritière de Francis Ford Coppola a malgré tout décroché l'Oscar du meilleur scénario original... ainsi que trois Golden Globes, et pléthore d'autres récompenses pour son Lost in Translation.
Avec un précédent succès aussi retentissant, c'est sans trop réfléchir que le Festival de Cannes a décidé d'accueillir trois ans plus tard le nouveau film de Sofia Coppola en compétition officielle. Dans le jargon, il existe une expression pour ce genre de situation : le début de la fin. Hué suite à sa projection, Marie-Antoinette accuse une réception désastreuse – pour le dire poliment. Moult critiques ont notablement argué que l'esthétique du projet n'avait d'égal que sa vacuité. En proposant un film superficiel, la cinéaste a pourtant proposé l'une de ses oeuvres les plus complexes, et les plus fascinantes.
Plus complexe que la tapisserie
Crime et châtiment
Initialement inspirée par le roman Marie-Antoinette : la Dernière Reine de l'historienne française Évelyne Lever, c'est finalement celui de la Britannique Dame Antonia Fraser, Marie Antoinette : The Journey qu'a choisi de transposer à l'écran Sofia Coppola. Celle-ci est alors séduite par la caractérisation de feu la reine, non seulement décrite comme une personne plutôt qu'un personnage historique, mais surtout, comme l'adolescente qu'elle a été – après tout, Marie-Antoinette d'Autriche n'avait que quatorze ans lors de son entrée à la cour royale de France.
Selon l'autrice et sa propre préface, il était question de "relater le drame de Marie-Antoinette sans trop précipiter son dénouement difficile. [...] L'élégie se devait d'occuper tout autant d'espace que la tragédie ; les fleurs et la musique, autant que la Révolution".
La maîtresse du Haut Château
Une démarche qu'a bien entendu souhaité réemployer Coppola, attachée à l'idée de rendre à « Madame Déficit » un semblant d'innocence, voire, de juvénilité. À l'occasion d'un entretien accordé à Vogue en 2021, la cinéaste a ainsi confié :
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13/06/2023 à 23:29
@vive sophia | n’étant pas une grande fan de Somewhere (et encore moins des œuvres suivantes), je plussoie de bon coeur
13/06/2023 à 17:13
Ce film est excellent avec le recul ; probablement le dernier grand film de son auteur(e)
12/06/2023 à 19:19
oups, je voulais bien dire "Somewhere" mes plus plates excuses....
11/06/2023 à 21:38
Vive la Reine ! Toujours fan de cette période de Sofia Coppola qui s"achèvera avec "Nowhere" où comment émanciper des figures féminines dans des contextes hostiles. Pas d'accord sur le terme de trilologie officieuse qu'achèverait ce film.
A part ça, clin d'oeil à Phoenix, très bon groupe français qu'on voit le temps d'un trip musical avec la Reine (put... de scène qui fait la vraie sève du film en dehors de son apparat historique finalement superflu) et qu'on retrouve en bande son du suivant (tiens, tiens).
A part ça, ce film a emm... votre prof d' Histoire? Bah, il ravira tous les autres, sensible à la cause d'un cinéma organique attaché à raconter l'histoire de ses personnages avant l'Histoire.