Boogie Nights : le chef-d'œuvre sur le porno que Mark Wahlberg veut oublier

Marvin Montes | 8 février 2023 - MAJ : 08/02/2023 10:49
Marvin Montes | 8 février 2023 - MAJ : 08/02/2023 10:49

Avec son second long-métrage Boogie Nights, PTA inaugure son amour du film choral en plongeant dans les arcanes du porno, de l'ombre à la lumière tamisée.

En 1997, Paul Thomas Anderson n'est pas encore le quasi-monstre sacré du cinéma américain que nous connaissons (et apprécions, la plupart du temps). Ex-assistant de production pour le compte de la télévision, tout juste auréolé d'une petite réputation glanée en festivals après un premier film réussi, le réalisateur prend ses ambitions à bras le corps dès l'étape suivante de sa jeune carrière. Armé d'un budget de 15 millions de dollars et d'un casting d'une rare richesse – du jeune premier Mark Wahlberg à la légende Burt Reynolds – Anderson se réapproprie avec Boogie Nights le récit-choral sans jamais avoir peur de froisser.

Et de l'aplomb, il en fallait un paquet pour s'attaquer frontalement à la structure du Rise And Fall – genre indissociable du cinéma classique américain – au travers du prisme de l'industrie pornographique. Au pays de l'oncle Sam, le rêve prend parfois des chemins détournés, et PTA ne manque pas sa cible en traitant son sujet avec le plus grand des sérieux. À sa sortie, Boogie Nights divise autant la critique qu'une industrie aussi impressionnée que méfiante devant un tel phénomène de vulgarité virtuose. 

 

Boogie Nights : photo, Julianne MooreLes Pornstars s'aiment aussi

 

Lubrique mansion

Selon Paul Thomas Anderson, l'histoire de Boogie Nights débute avec ses propres fantasmes. Fils d'Ernie Anderson, contributeur prolifique de voix off pour la chaine ABC, le futur réalisateur grandit au coeur de la vallée californienne de San Fernando, dans une maison qui voit défiler les amis célèbres de son père. Autour de lui, les symboles de l'âge d'or de la pornographie sont partout: "Il y avait ces bâtiments industriels a chaque coin de rue. Il n'y avait aucune enseigne, mais des gens entraient et sortaient toute la journée. Je devinais ce qu'ils y faisaient."

Très vite, PTA développe un intérêt prononcé pour cette curieuse industrie. Mais là où la plupart de ses camarades s'accordent sur l'aspect lubrique de la chose, Anderson s'interroge avant tout sur les dessous d'un Business si opaque qu'il en devient mystique.

Âgé de 17 ans, PTA écrit et réalise The Dirk Diggler Story, un mockumentaire de 32 minutes grandement influencé par le Spinal Tap de Rob Reiner. Le court métrage relate le quotidien d'une star du porno fictionnelle, incarnée par l'ami d'enfance du réalisateur, Michael Stein. La première pierre vers Boogie Nights est posée. Le premier véritable film d'Anderson sort en 1996, mais Double Mise est autant une satisfaction critique qu'une expérience douloureuse pour son metteur en scène, qui perd durant la production le contrôle du montage et du scénario.

 

Boogie Nights : Photo Mark WahlbergDirk Diggler Origins

 

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commentaires
Neji
13/02/2023 à 00:36

Une petite bombe à l'époque ce film que j'ai toujours dans ma collection en DVD.
Tellement bien réalisé il y a du rythme du son des seconds rôles mortel.

Cinégood
09/02/2023 à 12:40

Un de mes films cultes.
Totalement maîtrisé malgré sa tendance à imiter Scorcese dans la mise en scène (ce qui lui a été reproché), mais qui est fait avec un tel brio qu'on lui pardonne surtout que ce n'est qu'un second film.
Burt Reynolds aussi avait détesté le film et son rôle. Ironiquement, il a remporté un Golden Globe pour celui-ci !

dams50
08/02/2023 à 22:02

Dans la même période, j'ai vu ce film et "Capitaine Orgazmo", et mon cerveau a du coup la fâcheuse tendance à mélanger les deux. Je me demande d'ailleurs dans quelle mesure le second ne fait pas quelques références au 1er (par exemple, le rôle du photographe de plateau).
Et sinon, la scène où Mark Wahlberg revient tout penaud quémander pardon à Burt Reynolds sur le "God only knows" des Beach Boys est juste magnifique.

Stivostine
08/02/2023 à 18:58

Un de mes films préférés........c cosmo, il est chinois, il adore les pétards (*_*)

Kyle Reese
08/02/2023 à 15:01

Une claque ce film à l'époque. Mark W est devenu complètement inintéressant depuis quelques temps.

Guizmo
08/02/2023 à 14:29

Acteurs, musique, mise en scène, j'adore ce film