Robots : la mécha-claque qui ne mérite pas la casse

Geoffrey Fouillet | 16 juillet 2022
Geoffrey Fouillet | 16 juillet 2022

Avec un peu d'huile de coude et des rouages d'acier, Robots en remontre à toute la production animée de science-fiction. Le nec plus ultra des studios Blue Sky.

Dès 2002, petits et grands découvrent le premier film d'animation des studios Blue Sky, L'Âge de glace. Un véritable phénomène à l'époque qui, comme chacun le sait, engendrera trois suites au premier volet. Co-réalisé par Chris Wedge, lui-même co-fondateur des studios, et son fidèle complice, Carlos Saldanha, ce coup d'essai gagnant leur permet de collaborer à nouveau sur Robots, distribué en salles en 2005.

Durant près de deux décennies, Blue Sky a marqué des générations entières de spectateurs, proposant une réelle alternative aux géants de l'animation tout-public. Puis, du jour au lendemain, l'aventure s'est tristement arrêtée. Suite au rachat par Disney de leur société mère, la 20th Century Fox, les studios deviennent vite dépendants du mastodonte du divertissement, et en 2021, les voilà qu'ils mettent la clé sous la porte. Officiellement, la faute incombe à la pandémie mondiale et à une perte consécutive de 2,8 milliards de dollars pour le groupe aux grandes oreilles. Soit, admettons.

Exit donc l'ère des films Blue Sky, ces rollers-coasters au grand cœur et à l'humour souvent dévastateur. Dans le lot, pourtant, certains n'ont pas eu droit à la même visibilité que d'autres. Robots est de ceux-là, un peu relégué au second plan alors qu'il trône sans mal au panthéon des studios.

 

Robots : photo, Ewan McGregor, Robin WilliamsAssurez-vous d'avoir les boulons bien attachés

 

COPPERBOTT-HOME

Imaginez un monde où les robots seraient leurs propres créateurs, et de fait, le substitut de l'Homme, absent de l'équation. C'est dans ce contexte que Rodney Copperbottom (Ewan McGregor), le héros de l'histoire, vient au monde après avoir été assemblé par ses parents. Chacun de ses anniversaires devient ainsi l'occasion de recevoir de nouvelles pièces détachées en vue d'agrandir sa carcasse métallique. Puis vient le moment de quitter le cocon familial et de vivre son rêve à Robotville, l'eldorado des méchas, tant vanté à la télévision.

En l'espace d'un premier quart d'heure d'une concision exemplaire, Robots introduit son univers à grand renfort d'idées visuelles et narratives. Les pigeons se remontent avec une clé comme une montre à gousset, les haies des propriétés sont constituées d'engrenages à roues dentées, et les clients des restaurants consomment des écrous et d'autres mets croustillants. Autant dire que la déclinaison est savoureuse, quand bien même il ne s'agit que d'éléments de décors. Lorsque cela sert directement le récit, comme la naissance de Rodney ou les déboires de son père sur son lieu de travail, l'ingéniosité déployée se fait plus saisissante encore.

 

Robots : photo, Ewan McGregor, Stanley TucciFaute de frisbee, il reste la vaisselle

 

Ce premier quart d'heure renoue également avec la tradition de l'Americana, propre au cinéma classique hollywoodien, qui s'attache à illustrer le mode de vie rural sur le ton de la chronique familiale. Beaucoup de cinéastes, tels que Clint Eastwood ou Jeff Nichols, s'inscrivent dans cette mouvance, dépeignant des gens simples, s'accommodant de leur modeste quotidien. Ce que Robots convoque à son tour en explorant la petite communauté d'Écrouville, avec ses commerces et ses employés modèles, au four et au moulin, heureux de retrouver leur moitié à la fin de la journée.

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commentaires
Ar Brezeler
20/07/2022 à 17:54

Oh j'ai vu ce film récemment par hasard et j'ai bien aimé aussi. Les ficelles sont un peu visibles maintenant mais le propos social du film reste très actuel. Au niveau du doublage français c'est vraiment très ancré dans les années 2000.

Guihero
17/07/2022 à 12:55

J'ai presque aucun souvenir de ce film, visuellement c'est très beau, propre, mais sinon le film ne me laisse aucun souvenir marquant.
Blue sky n'était plus que l'ombre de lui-même avec les dernières déclinaison de l'âge de glace et les tentatives de s'émanciper de cette saga; et qui n'aura jamais su créer d'autres franchises ou films aussi marquant que leur 1ère production.

Ozymandias
17/07/2022 à 00:36

J'avais également beaucoup apprécié ce film d'animation. J'en garde un bon souvenir, il faudrait que je le remate avec ma fille.

JamesCr
16/07/2022 à 23:35

J'adore ce film.
Je me souviens avoir éclaté de rire de surprise quand Baby One More Time à démarré.

Et on apprendra le mot ...
16/07/2022 à 17:08

Tartine à Gregdevil...

Qui, à plein nez, sent le truc qui parfois, peut ressembler au Nutella

Nico
16/07/2022 à 14:30

J'adore ce film, une belle réussite!

Numberz
16/07/2022 à 12:43

Visuellement je prends toujours un gros plaisir. Les dialogues font mouche et les trouvailles foisonnent. Je souscris à l'amour que vous portez à ce film

Gregdevil
16/07/2022 à 11:45

C'est jolie et c'est tout.
L'histoire est cousu de fil blanc, mes perso caricatural au possible et les péripéties sont aussi mole qu'une que du Nutella en plein soleil.