Lord of War : et si c'était le dernier grand rôle de Nicolas Cage ?

Gaël Delachapelle | 20 novembre 2021
Gaël Delachapelle | 20 novembre 2021

En 2005, entre Benjamin Gates et Ghost Rider, Nicolas Cage incarne un pur antihéros dans Lord of War. Et si c'était son dernier grand rôle ?

Sur un sol criblé de balles, Nicolas Cage se tient debout, face à la caméra, dans un costume trois-pièces, portant un attaché-case et s’adressant directement au spectateur en brisant le quatrième mur. Il lui pose alors cette question :"1 personne sur 12 est armée dans le monde. Comment faire pour armer les 11 autres ?" Une image et une phrase d'accroche assez connue aujourd’hui, mais qui détonne dans la carrière de l’acteur en 2005.

Après une décennie prestigieuse, où il a joué pour les plus grands (David Lynch, Martin Scorsese, Brian De Palma, John Woo), Nicolas Cage (auréolé d’un Oscar) est sur le point d’enchaîner sur une longue, mais passionnante décadence hollywoodienne, au début des années 2000. Une dérive ponctuée de performances fulgurantes (Adaptation, Les Associés, Bad Lieutenant), au milieu de produits hollywoodiens plus insipides les uns les autres (Benjamin Gates, Ghost Rider, Bangkok Dangerous).

Et Lord of War tient une place particulière dans cet entre-deux, avec un rôle presque dangereux pour son acteur, qui n’était pas encore devenu aussi fou que dans les dernières séries bis de sa filmo (Mandy, Color Out of Space). Une satire sur le trafic d’armes signée Andrew Niccol (Bienvenue à Gattaca), où l’acteur incarne le pire visage de l’Amérique, dans un de ses derniers grands rôles (si ce n’est LE dernier).

 

Photo Nicolas Cage, Jared LetoNicolas Cage est l'Amérique (et il y a Jared Leto aussi)

 

Blood Diamonds

Après son introduction en costume d’homme d’affaires impitoyable, le trafiquant d’armes fictif Yuri Orlov laisse place à un générique d’ouverture anthologique, surnommé Life of a Bullet. Un générique glaçant, de par son sujet (la trajectoire d’une balle, de l’usine de fabrication jusqu’au gun barrel très bondien d’une arme visant la tête d’un enfant soldat), mais qui résume la comédie noire qu’est Lord of War.

Une séquence rythmée, au son de For What It’s Worth, chanson pacifiste de Buffalo Springfield et véritable emblème de la contre-culture hippie, ayant servi de chant protestant contre la Guerre du Vietnam. Un détournement assez malin pour un générique qui pose le ton du métrage, pouvant même être mis en parallèle avec l’ascension fulgurante de son personnage, qui vampirise la narration, avec sa noirceur et son ironie.

Présentant l’histoire de Yuri Orlov comme une caricature du film de mafieux, Andrew Niccol emprunte autant au ton grinçant d’un Scorsese qu’il le parodie (au point de faire passer ses Affranchis pour une tragédie grecque). À travers l’introduction d’une famille ukrainienne ayant fui l’URSS pour se réfugier en Amérique, en se faisant passer pour des juifs (un compromis plutôt paradoxal, comme le relève Yuri en voix off), il construit une structure assez classique, propre au film de gangsters ; un immigré qui débarque en Amérique pour prospérer et accéder au rêve américain. Rien de très original jusqu’ici, si ce n’est le ton satirique avec lequel il traite le genre.

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commentaires
Mon nom est tout le monde
23/11/2021 à 18:44

Quel film.
Un très grand Cage.

Numberz
21/11/2021 à 11:36

Avant pig peut être?

Et j'ai aimé sa performance dans Joe personnellement.

Ethan
20/11/2021 à 19:30

Il faudrait le revoir dans ce style

Ethan
20/11/2021 à 19:28

Pas vu
Nicolas Cage a la classe en costume

alulu
20/11/2021 à 15:31

C'est vrai que depuis Lord of War, Andrew Niccol ce n'est pas top même si j'aime bien finalement son Bonnie and Clyde du futur. Anon, pas pu le finir parce que vraiment bof.

Ray Peterson
20/11/2021 à 14:18

Un film exceptionnel et un grand Cage. Peut-être effectivement le dernier grand rôle de Cage mais surement le dernier grand film d'Andrew Niccol malheureusement.

Kyle Reese
20/11/2021 à 11:29

Très grand film politique. J'avais adoré et Cage est parfait. Mais Cage ne peut être que parfait, déjà par sa simple présence. ;)
Pas d'accord avec Anon, je l'ai trouvé extrêmement froid mais pas si mal, pour amateur de concept SF averti.