Windtalkers : le grand rendez-vous manqué de John Woo avec un certain classicisme hollywoodien ?

Raphaël Iggui | 27 novembre 2021
Raphaël Iggui | 27 novembre 2021

Giga ratage au box-office, Windtalkers est aussi la rencontre parfaite entre les obsessions de John Woo et un certain classicisme hollywoodien.

En 2002, Windtalkers : Les messagers du vent rentre dans l'histoire du cinéma par les sanitaires en devenant un des plus gros bides de l'histoire, récoltant près de 78 millions de dollars pour un budget d'environ 120 millions. La perte sera estimée à 80 millions de dollars pour la MGM, qui essuiera la même année les bides de Rollerball (70 de budget, 26 au box-office mondial) et Mission Evasion (70 de budget, 33 au box-office mondial).

Tout semblait pourtant bien parti : un cinéaste qui a prouvé sa capacité à ramener des pépettes avec Volte/Face et Mission Impossible II, un Nicolas Cage encore auréolé de ses succès des années 1990 et considéré comme bankable. Un sujet classique maintes fois éprouvé (l'intervention américaine dans l'Océan Pacifique durant la Seconde Guerre mondiale) qui constituait l'écrin idéal pour les valeurs chevaleresques chères au cinéaste hongkongais...

Seulement, cette rencontre entre les obsessions thématiques de John Woo et une véritable institution hollywoodienne (le film de guerre) ressemble plus à un worst-of des deux qu'à une fusion idéale. Non pas que le maître du gunfight ait perdu une quelconque hargne, mais, en passant à côté de son sujet principal pour s'embourber dans un récit classique jusqu'à l'overdose, John Woo parle plus au vent qu'au public. Décryptage d'une belle entreprise ratée. 

 

Windtalkers : Les messagers du vent : photo, Nicolas CageL'oiseau en Cage alias l'araignée au plafond

 

Pearl Har-bored to death

Pendant la campagne du Pacifique, l'État-major américain décide d'employer la langue du peuple amérindien Navajos pour sécuriser les communications radios. Tout un code va donc être établi à partir de cette langue et des Navajos sont recrutés dans l'armée américaine afin de devenir opérateur radio. Ben Yahzee (Adam Beach) et Charlie Whitehorse (Roger Willie), deux soldats navajos, se voient affectés deux anges gardiens chargés de veilleur sur eux, Joe Enders (Nicolas Cage) et "Ox" Henderson (Christian Slater)

En juillet 1944, avec une brochette de marines, ils partiront pour la bataille de l'île de Saipan en juillet 1944. Mais le rôle des anges gardiens ne se limite pas à la protection des opérateurs radio, moins important à protéger que le code tiré de leur langue. Enders et Henderson auront un choix difficile à faire, d'autant plus difficile que des liens vont se créer dans le désert humain du champ de bataille...

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Windtalkers : Les messagers du vent : Photo, Adam Beach, Nicolas CageRetiens tes larmes, Nic

 

Dans un pays aussi disparate que les États-Unis, où Charles Darwin est soit un génie soit un hérétique selon l'état où vous êtes, Hollywood offre les meilleurs outils pour construire un roman national unifié. Et lorsque Hollywood aborde les conflits qui ont jalonné l'Histoire du pays, les films oscillent souvent entre un besoin cathartique (Vietnam, Irak...) et celui de commémorer les victoires sous tous les angles possibles. Il existe évidemment toute une variété de films entre les deux catégories, profitant juste de la guerre comme cadre général pour raconter quelque chose de l'être humain

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commentaires
Pat Rick
28/11/2021 à 19:48

Pour ma part je trouve ce film très bien et certainement le meilleur film américain de Woo.

Big Action Movie from end time hollywood Era
27/11/2021 à 19:47

il ya la riviere dans le film dont ils parlent et qu'on ne voit jamais mdr,
je l'ai vu en dvd a l'époque; et les sequences de bastons sont enormes,y compris pour l'époque, pas de cgi comme on le ferait de nos jours, les trucs explosent en vrai!
le reste fait toc
j'apprecie la vrai pyrotechnie, les decors grandeurs nature qui explosent en vrai,avec de vrais cascades, dangereuse, trop pour les cascadeurs) et pas de doublures cgi toutes pourries, pas de fond vert etc
à l'époque nicolas Cages était encore un Top A Acteur et pouvait enclencher ou tourner dans des prod à + de 100millions de dollars, de nos jours çà ferait un film dans les 190 millions de dollars,un bon budget dcu ou marvel (inflation moyenne, apres suivant les branches economique çà peut être +100+150%)

Marty
27/11/2021 à 18:53

A voir en version longue 153 mn . C'est le vrai film tel que voulu par Woo . Il existe un blu ray import .

Luigi
27/11/2021 à 18:01

Quand tu vois les m...des qui sont édités , réedités en Blu Ray,4k ,ce film mériterai une belle édition ...

alulu
27/11/2021 à 16:32

J'aime bien Windtalkers, pour les batailles c'est un peu le Hacksaw Ridge avant l'heure. Après c'est un peu la honte de la part de la MGM et de John Woo d’utiliser des vieux stockshots de la marine US par moment. Le manque de fric plus le je m'en foutisme à la chinoise ne font pas bon ménage.

Faurefrc
27/11/2021 à 16:17

@rientintinchti
Sur à peu près chaque commentaire que tu postes il y a une référence aux ex-testicules des Wachowski. Je ne sais pas ce que tu refoules mais il serait peut-être temps de te poser des questions

Jayjay
27/11/2021 à 11:31

Tout est too much dans ce nanar mais la musique est superbe c'est déjà ça.

Xbad
27/11/2021 à 11:08

Je l'avais en DVD à l'époque, l'histoire m'avait beaucoup plu et Cage et l'acolyte étaient très convaincants, j'en garde un bon souvenir