Thirteen : avant Twilight, l'anti-teen movie trash

Camille Vignes | 21 octobre 2021 - MAJ : 21/10/2021 17:21
Camille Vignes | 21 octobre 2021 - MAJ : 21/10/2021 17:21

Retour sur Thirteen de Catherine Hardwicke (Twilight), un drame adolescent qui a révélé Evan Rachel Wood.

En 2003, juste avant Les Seigneurs de Dogtown et bien avant de lancer le phénomène Twilight, la réalisatrice Catherine Hardwicke s'intéressait déjà l'adolescence, avec violence mais sans vampire. C'était Thirteen, un film-choc co-écrit par Nikki Reed, à peine âgée de 13 ans à l’époque, et qui a révélé Evan Rachel Wood.

Sujet incontournable, l'adolescence a inspiré des tonnes de films fabuleux et cultes, d'American Graffiti de George Lucas à Breakfast Club de John Hugues, en passant par La Fureur de vivre avec James Dean. Au fil des époques, le teen movie a ainsi imposé, repensé et déconstruit ses identités, dans les personnages comme dans les décors, dans le rire et dans les larmes.

Héritier direct de l’œuvre de Larry Clark (KidsAnother Day in ParadiseBully, Wassup Rockers), notamment dans son intention de réalisme, le premier film de Catherine Hardwicke expose son idée de l’adolescence, quand les modèles et les repères foutent le camp. Il le fait sans concession sur ce que tout ça engendre, sans concession sur le tourbillon de violence qui peut l'accompagner. Et c'est pour ça qu'il reste étonnamment moderne et marquant, des années après, surtout à l'époque d'une série comme Euphoria.

 

photoLa vie, pré-crise 

 

DES MAUX D’ADO

D’aucuns voudraient voir éclore les grandes réussites artistiques dans une adéquation subtile entre le fond et la forme, dans cet interstice compliqué où l’un ne l’emporte jamais sur l’autre, mais ne fait que le servir, voire le sublimer. C’est ce qui fait, par exemple, qu'aujourd'hui, des Euphoria, des We Are Who We Are ou des Sex Education et 13 Reasons Why réussissent, tous dans un style radicalement différent. Parce que ces séries créent un univers à part entière, un univers qui grandit et s’épanouit avec le temps.

Ce n’est peut-être pas un gage de génie, mais c’est au moins la possibilité pour une série, un film, ou toute autre création, de marquer son temps, au moins assez pour traverser quelques époques. Comme dans les séries citées plus haut, et comme dans bien d’autres oeuvres, l’adolescence de Thirteen donne raison à cette idée.

Parce que Thirteen, ce n’est pas simplement la digestion de l’œuvre de Larry Clarke et d’autres teen movies, jusqu’à Sexe Intentions, par Catherine Hardwicke. Ce n’est pas simplement le fruit de la volonté d’une réalisatrice de prendre les troubles d’un âge à bras le corps, et d’en tirer un énième pamphlet.

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commentaires
Cloned Actress who took th e
21/10/2021 à 18:33

Virgin Suicide je prefere de loin, çà me semble trash ce genre "teenexploitation " movie

Brady
21/10/2021 à 17:32

J'ai découvert ce film il y a quelques années, alors que j'avais 22 ans, je ne m'attendais pas à ce qu'une histoire de jeunes filles autodestructrices (pour résumer) me passionne et me déchire autant.
C'est une œuvre quasi documentaire, filmée à l'arrache, interprétée de façon viscérale, tout particulièrement par Evan Rachel Wood, 14 ans au moment du tournage, impressionnante.
La bande-son est superbe. Depuis que je l'ai découvert en avril 2014, je voue un culte à cette œuvre marquante, inoubliable.