Gaston Lagaffe, Spirou, Christ(off)... les plus gros bides du cinéma français en 2018

La Rédaction | 8 janvier 2019 - MAJ : 09/03/2021 15:58
La Rédaction | 8 janvier 2019 - MAJ : 09/03/2021 15:58

Quels sont les plus gros flops du cinéma français en 2018 ?

Après Mortal Engines, Robin des Bois ou encore Solo : A Star Wars Story du côté des superproductions hollywoodiennes, comme évoqué dans un dossier, place aux équivalents français.

Quels sont les plus gros échecs du cinéma français en 2018 ?

 

photo, Taron Egerton Du bonheur de ne pas se savoir seul

 

LES AVENTURES DE SPIROU ET FANTASIO

Budget : environ 15 millions d'euros

Box-office : 237 846 entrées

Rentabilité (selon JPBox-office) : 10%

Quelques mois après Le Petit Spirou, le revoilà. Plus grand à l'écran et niveau budget (deux fois plus élevé), mais pas du tout dans les salles. Avec moins de 238 000 entrées, loin des 463 000 de la précédente adaptation, le film d'Alexandre Coffre s'est vautré. La critique n'a pas aimé, le public non plus.

Selon JPBox-office, le film a terminé avec un taux de rentabilité de 10%. Aie.

 

Photo Thomas Solivéres Thomas Solivéres, Spirou zéro

 

GASTON LAGAFFE

Budget : plus de 18 millions d'euros

Box-office : 536 558 entrées

Rentabilité : 19%

La mode des adaptations neuneu va t-elle enfin s'arrêter ? Celle de Pierre-François Martin-Laval n'a pas spécialement convaincu non plus, et même si c'est moins spectaculaire que Les Aventures de Spirou et Fantasio, ça n'en reste pas moins mauvais. Vu le très gros budget (l'un des plus gros de l'année), c'est suffisamment remarquable pour être noté.

 

Photo Pierre-François Martin-Laval, Théo Fernandez Quand le cynisme te pète à la tronche

 

BÉCASSINE 

Budget : 4,3 millions d'euros

Box-office : 225 887 entrées 

Rentabilité : 39%

Avec Bruno Podalydès à la barre, il y avait déjà plus de chance que le film soit moins un pur produit sans âme. La critique l'a d'ailleurs confirmé. Néanmoins, le public n'a pas suivi. Avec moins de 226 000 entrées, et malgré un budget très nettement inférieur à Gaston Lagaffe et Les Aventures de Spirou et Fantasio (qui ont coûté plus de 4 fois plus cher), Bécassine n'a pourtant pas rencontré son public.

 

photo Emeline Bayart Ecouter aux portes du succès (hors de portée)

 

TAMARA VOL. 2

Budget : 6,2 millions d'euros

Box-office : 427 466 entrées environ

Rentabilité : 45%

Douche froide. Après le succès-surprise du premier Tamara (plus de 792 000 entrées), tout le monde a rempilé pour cette suite. Tout le monde, sauf le public. Pour un budget similaire, quasiment deux fois moins de spectateurs.

Là encore, pièce à conviction dans l'argument "les adaptations de BD ne sont pas un gage de succès".

 

photo, Heloise Martin Se refaire une beauté pour effacer le drame

 

BUDAPEST

Budget : 6 millions d'euros

Box-office : 200 000 entrées

Rentabilité : 22%

Quand un film fait plus parler de lui parce que Monsieur Poulpe râle sur Twitter face aux mauvais résultats, avec un tâcle à peine assumé au public qui ne s'est pas déplacé en salles, c'est qu'il y a un réel problème.

La comédie de Xavier Gens, qui est visiblement condamné à voir ça sortir en France plutôt que Cold Skin ou The Divide, a attiré dans les 200 000 spectateurs, malgré la formule à la Very Bad Trip et Manu Payet au casting. Vu la drôlerie du film, on a envie de dire que c'est déjà trop.

 

photo, Manu Payet, Jonathan Cohen, Monsieur Poulpe Un Poulpe qui l'a un peu cherché

 

ABDEL ET LA COMTESSE 

Budget : 4,7 millions d'euros

Box-office : 172 662 spectateurs 

Rentabilité : 24%

Le titre est probablement plus drôle que le film lui-même, énième variation sur le choc des cultures et civilisationsCharlotte de Turckheim est donc une comtesse et Amir El Kacem, un jeune de cité, qui vont se rencontrer et s'éduquer mutuellement sur la vie. Il va apprendre à manger et parler correctement, elle va apprendre à porter une casquette et dire peau de couille.

La recette TF1 n'a dupé personne. Abdel et la Comtesse a donc été un gros bide.

 

Affiche L'affiche de l'année

 

L'EXTRAORDINAIRE VOYAGE DU FAKIR 

Budget : 11,4 millions

Box-office : 148 000 entrées

Rentabilité : 8%

Gros, gros flop pour cette superproduction internationale, menée par Dhanush. Adapté du roman de Romain Puertolas, réalisé par Ken Scott (Starbuck), avec quelques stars françaises au casting (Bérénice BejoGérard Jugnot), L'Extraordinaire Voyage du fakir n'a absolument pas intéressé le public français.

 

Photo Dhanush, Bérénice Bejo Le style Bollywood ne prend pas en France

 

CHRIST(OFF)

Budget : environ 7 millions d'euros

Box-office : à peine 103 971 entrées

Michaël Youn dans la peau d'un loser qui se fait passer pour un membre de clergé pour qu'un Père récolte des fonds pour construire un hôpital pour les enfants. On comprendra à la fois l'attrait des producteurs, et le désintérêt du public, qui a fait de Christ(Off) l'un des gros échecs de 2018.

 

photo, Michaël Youn Sans commentaire

 

INTERRAIL 

Budget : 1,4 million

Box-office : 11 490 entrées

Rentabilité : 5%

Un flop d'une tout autre nature. Premier film de Carmen Alessandrin, porté par un casting de quasi inconnus, Interrail raconte le voyage d'un groupe d'amis à travers l'Europe, et n'a rien d'un produit cynique conçu par et pour une chaîne de télévision.

Sorti discrètement le 11 juillet face à SkyscraperDogmanL'École est finie (autre flop) et Christ(Off) (tiens tiens), ce petit film n'a pas trouvé son public, en partie parce que peu de monde en a entendu parler, et qu'il est sorti sur peu d'écrans.

 

Affiche officielle

 

BONHOMME 

Budget : 3,4 millions d'euros

Box-office : 43 496 entrées

Rentabilité : 8%

Le film de Marion Vernoux a été médiatisé lorsque Sara Forestier l'a quitté en plein tournage, autour de rumeurs sur des mésententes et problèmes sur le plateau. Il est passé inaperçu en salles, à la fin de l'été.

 

photo, Nicolas Duvauchelle, Ana Girardot Nicolas Duvauchelle

 

L'ÉCOLE EST FINIE 

Budget : 6,3 millions

Box-office : 119 376 entrées

Rentabilité : 12%

Et encore un film qui semble avoir été assemblé pour toutes les mauvaises raisons. Avec une recette désormais bien connue, le film d'Anne Depetrini raconte l'aventure d'une parisienne mutée en province. Voilà pour le pitch. Bérengère Krief mène la danse, avec Grégory Fitoussi et Marilou Berry.

Le film a coûté plus de 6 millions tout de même, et n'a même pas attiré 120 000 spectateurs. Bravo.

 

Affiche officielleCe moment où ton pitch tient sur l'affiche

 

UN PEUPLE ET SON ROI 

Budget : 16,9 millions d'euros

Box-office : 322 495 entrées

Rentabilité : 13%

Ecran Large pleure sur ce cas. Ce film ambitieux de Pierre Schöller, déjà très remarqué avec L'Exercice de l'État en 2011, revient sur la Révolution française, avec un vrai souffle de cinéma. Le casting quatre étoiles (Gaspard UllielAdèle HaenelLaurent LafitteLouis GarrelCéline SalletteDenis LavantNiels SchneiderIzia HigelinOlivier GourmetNoémie Lvovsky) devait par ailleurs lui assurer une vraie visibilité.

Hélas, Un peuple et son roi n'a absolument pas intéressé le public. C'est d'autant plus triste qu'un tel alignement (ce sujet, ce casting, ce budget) n'a rien d'ordinaire, et ne se reproduira visiblement pas de sitôt.

 

photo, Laurent Lafitte La sentence est irrévocable : c'est un bide

 

LES FILLES DU SOLEIL 

Budget : ?

Box-office : 30 878 entrées

Le budget du film d'Eva Husson n'est pas connu, mais difficile de ne pas penser qu'avec moins de 31 000 entrées, Les Filles du soleil est un échec en salles. Présentée en compétition à Cannes, cette histoire de femmes combattantes au Kurdistan, qui luttent pour libérer leur ville sous les yeux d'une journaliste française, a en plus été détruit par la critique.

C'est à peine mieux que Bang Gang (une histoire d'amour moderne), le précédent film d'Eva Husson qui n'avait pas atteint les 30 000 entrées - mais avait certainement coûté moins cher.

 

photo les filles du soleilGolshifteh Farahani

 

JOUEURS

Budget : environ 3 millions d'euros

Box-office : 27 968 entrées

Encore un cas de petit film parfaitement boudé par le public. Portée par Tahar Rahim et Stacy Martin, cette noire histoire d'amour et de jeu, présentée à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes, n'a pas enchanté grand monde.

 

photo, Stacy Martin, Tahar Rahim Tahar Rahim et Stacy Martin

 

LA MONNAIE DE LEUR PIECE 

Budget : 4,8 millions d'euros

Box-office : 62 476 entrées

Rentabilité : 9%

Là encore, celui qui conspue un certain cinéma français devrait être ravi de voir le film d'Anne Le Ny se planter. Avec son pitch de comédie de boulevard (une famille pensait hériter de leur vieille tante, mais celle-ci a tout légué à une cousine chargée de les aider), et un casting qui devrait exaspérer pas mal d'esprits (Julia PiatonBaptiste Lecaplain, Anémone et malheureusement pour elles, Miou-Miou et Alice Belaïdi), La Monnaie de leur pièce avait tout d'un succès garanti. Ou d'un film sans intérêt dont tout le monde se fout.

 

Affiche Sur le podium

 

J'AI PERDU ALBERT 

Budget : ?

Box-office : 61 070 entrées

Budget inconnu mais bide à peu près certain pour cette affreuse comédie avec Stéphane Plaza et Julie Ferrier, qui remporte probablement la palme du pire pitch de l'année : une medium habitée par l'esprit d'Albert Einstein doit coller aux basques d'un dépressif, devenu le nouvel hôte de l'esprit du génie.

C'est une horreur qu'il est difficile de voir et surmonter. Heureusement, relativement peu de spectateurs ont osé s'y aventurer.

 

Affiche officielle

 

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commentaires
Philip
06/01/2020 à 02:32

Concernant le film "Les Filles du soleil", j'ai apprécié la critique de Simon Riaux. Le film a été unanimement fustigé par la critique et à fort juste titre. .

titi75
06/05/2019 à 14:57

Des bides qui embarrassent peu les réalisateurs, comédiens et producteurs vu qu'ils sont tournés principalement grace à la rente dont bénéficie le cinéma en France (chaines de télé, subventions gouvernementales).

Dario De Palma
19/01/2019 à 18:25

Geoffrey Crété:

"Avec 11 millions de budget et dans les 256 000 entrées, le film n'a pas été à la hauteur, et n'a pas atteint l'objectif que l'équipe disait le minimum. Reste que Dans la brume a forcément dû bien se vendre à l'étranger, et limiter la casse. Mais ce n'est pas un bon signal pour le film de genre en France..."

En effet le film de genre français n'a pas fait vraiment recette en 2018, voir les bides d ""un couteau dans le coeur" (3 400 000 euros de budget pour à peine 50 000 entrées malgré Cannes et les entrées à tarif réduit de la fête du cinéma!), "Climax", "Revenge", "les garçons sauvages", "la nuit a dévoré le monde", "l'empereur de Paris"... en espérant que le plutôt sympathique "dans la brume" ait bien marché en ce qui concerne les ventes internationales...car 256 506 entrées France pour un budget de 11 millions d'euros ce n'est pas glorieux ( 22% de "rentabilité" d'après le site jpbox office )

Simon Riaux
16/01/2019 à 17:50

@Dirty Harry

Bah du coup il ne vous reste plus qu'à respirer un grand coup, relire ma réponse, revoir le film, éventuellement lire une ou deux interviews du réal, et vous sentir un peu embarrassé.

Dirty Harry
16/01/2019 à 17:45

Encore une fois Simon Riaux encore à coté de la plaque en Histoire : donc je n'ai pas dit extreme gauche (sinon oui il y aurait eu une haine déraisonnée du Roi) mais PS. Pourquoi ai je dit cela ? Très bien rentrons dans le vif : parce que le PS a abandonné toute politique de défense du peuple français dés le virage de 83 (vous savez ce peuple qui se réveille en jaune fluo car personne ne le voyait depuis plein d'années) pour la défense des droits des minorités et ainsi faire une division raciale, sexuelle parmi les gens, parasitant la lutte des classes (et ainsi ne pas gêner l'oligarchie car elle garde le contrôle du socio économique). Cette sanctification des droits propre au PS et sa vision morale de la chose est montrée dans le film avec des gens du peuple réclamant des "droits". Or c'est complètement faux : cette revendication n'est dans AUCUNE doléance (mais alors aucune et je vous invite à chercher) mais ces droits de l'homme sont une invention des bourgeois qui souhaitent un idéal terrien, loin des prérogatives du ciel, qui semblaient pesantes à leurs yeux de douillets (bien qu'on attende encore en quoi "avoir des droits" permet de rendre heureux : "avoir" n'est pas "être"). Voilà de rien et à la prochaine.

Geoffrey Crété - Rédaction
16/01/2019 à 11:05

@mikegyver

On parle ici de bide financier, pas de qualité de film.

(Et Dans la brume et Au poste valent mille fois mieux que Budapest pour nous. Bisous de la rédac)

mikegyver
16/01/2019 à 11:00

Budapest etait excellentissimme !!! Jonathan cohen et Mr Poulpe au sommet !!!

Par contre, dans bide et daube intersiderale, y'a le fameux AU POSTE, qui est incomprehensible, inutile, long, ennuyeux, tu te demande le pourquoi du film.

DANS LA BRUME, ben le pitch etait allechant, le film se passe, passe et soudainement clap de fin !?!? rien, le vide, pas d'histoire, ca mene nulel part, bref une enorme deception.

Chabada
12/01/2019 à 21:05

Je pense qu'il n'y a pas le choix. Il faut que le cinéma meure un bon coup pour que cette accointance, cet entre-soi, ce copinage entre profiteurs dégage et laisse place aux vrais talents. Ceux qui ont systématiquement écartés parce qu'il n'ont pas le bon réseaux, pas la bonne filiation, pas la bonne idéologie.
Il y à surement des talents dans tous ça mais ils n'ont aucune marge de manœuvre dans cet océan de médiocrité.
Depuis au moins deux décennie le cinéma Français est, en majorité, à vomir d'imbécilité, d'idéologie condescendante et de soumissions à de fausses valeurs.

En attendant que cela change je m’abstiens de manger du caca.

Simon Riaux
11/01/2019 à 12:08

@Dirty Harry

Le film traitant avec beaucoup d'empathie et d'emphase la figure du roi, il est très éloigné de la vision "PS" de la révolution.

Il est même franchement aux antipodes.

Dirty Harry
11/01/2019 à 11:29

Il y a eu du bon cette année en cinema français de qualité : Au Poste, dans la brume, Climax, I Feel Good, the Sisters Brothers (bon par contre tous ces titres en anglais c'est vraiment de la soumission...). Quant aux trucs payés par la TV pour fournir de la comédie de Prime inoffensive bon ben le système continue sa tare originelle depuis que les financements TV sont devenus proéminents. Dommage pour le Audiard que peu de gens se soient déplacés mais je ne doute pas qu'il vieillisse bien et gagne en affection avec le temps car ce film a un coeur insoupçonné, de bons personnages et ça joue en sa faveur. "Un Peuple et son Roi" c'est bien fait pour lui : lorsqu'on ment à ce point là et ne produit qu'une vision digne du Parti socialiste des années 80 de cet événement ben on passe à la trape immédiatement.

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