POETIQUE DE LA BOUILLABAISSE
« Ça sent le poisson », susurre le personnage d’Angelina Jolie dès l’ouverture de son film. Une réplique qui pourrait être anodine, mais qui fonctionne en fait comme une prophétie, son dernier effort de réalisatrice étant effectivement saturé de poiscailles faisandées. Si elle impressionne toujours dans le rôle du mérou neurasthénique, elle offre à Brad Pitt une belle partition d’étoile de mer cataleptique, sans oublier la partie française de son casting.
Comment ne pas écarquiller les yeux devant Niels Arestrup, formidable en silure ensablé, ou face au jeu tout en neurasthénie d’un Richard Bohringer à peine dessalé ? Les comédiens ne sont pas aidés par un scénario qui nous rappelle avec gravité que même quand on est riches et beaux, la vie c’est dur, mais heureusement la prétention cosmique de l’ensemble et la bêtise transcendantale qui préside à la mise en scène font du tout un improbable gloubi-boulga comique.
UNE FEMME SOUS INFLUENCE
Car si on comprend bien que Jolie a voulu filmer un hommage au cinéma de Nichols (Qui a peur de Virginia Wolfe) mâtiné d’un peu de Cassavetes, elle semble n’y rien comprendre. A l’image de son décor, sorte de Côte d’Azur échappée d’une pub Pernod-Ricard des années 80, tout le métrage se perd dans des intentions datées, jamais véritablement digérées par la réalisatrice, auxquelles manquent une cohérence, une direction, bref, un souffle.
Dès lors, Vue sur Mer se mue en supplice aux relents de caprice absurde. Angelina fait la moue, Brad est méchant, Angelina fait la moue, Brad boit, les mouettes chantent, Mélanie Laurent glousse, Angelina Jolie fait la moue. Voilà pour l’essentiel de l’intrigue, qui évoque plus une thérapie de couple pour milliardaires en mal de bal musette qu’une plongée glamour et introspective dans le délitement d’un couple vivant par et pour le cinéma.
Angelina jolie rhabillée pour l’hiver et c’est le moins qu’on puisse dire !
Heureusement qu’elle est subjective… ça n’existe pas une critique objective, surtout en matière d’art !
Assumer sa subjecivité c’est justement faire preuve d’honnêteté intellectuelle et ne pas se poser dans une posture professorale absurde. D’ailleurs, la seule et première qualité d’une critique c’est son honnêteté intellectuelle. Peu importe qu’on soit d’accord ou pas. Sur EL il y a un paquet de critiques avec lesquelles je suis en désaccord, mais parce que leurs arguments sont assumés, clairs (et souvent amenés avec humour), bah je sais à quoi m’en tenir.
Bizarrement cette critique semble autant subjective qu’utile.
À la fin Angelina Jolie c’est Tyler Durden en fait?
On dirait « le doutage », le sketch parodiant les psalmodies sentimentales du cinéma d’auteur français !
Mé non iya dé mo compliké et dé titres 2 films kon konné pa alor G pa konpri
Merci Ecran Large de nous faire économiser nos précieux euros 🙂
« oué kom d’hab on compren pa » : blague intentionnelle j’espère !
oué kom d’hab on compren pa
comme d’hab chez ecranlarge, quoi….