Good Kill une Drone de critique

Simon Riaux | 22 avril 2015
Simon Riaux | 22 avril 2015

De Bienvenue à Gattaca jusqu’aux Âmes Vagabondes, la filmographie d’Andrew Niccol ressemble à une lente descente aux enfers, seulement retardée par la malice de Time Out. Alors que sort Good Kill dans les salles, on se demande ce que vaut ce nouveau film au sujet à priori pertinent.

Se focaliser sur un thème fort a toujours été le premier atout du cinéma de Niccol. Qu’il s’agisse des errements de l’eugénisme, du trafic d’arme ou de métaphores du libéralisme, le réalisateur a toujours su pointer du doigt des sujets accrocheurs. C’est encore le cas avec Good Kill, qui nous plonge dans la peau d’un pilote de drone au bord de l’implosion. Paradoxalement, l’intelligence du sujet vient ici souligner les faiblesses de son traitement.

Niccol ayant toujours été meilleur scénariste que metteur en scène, il se retrouve ici piégé, ses personnages évoluant pendant la majeure partie du film au sein d’une grosse boîte de métal, face à des écrans. Ne parvenant pas à créer de scénographie ou de dramaturgie adaptée à son environnement désespérément fixe, le film a bien du mal à nous sortir de l’ennui où il nous plonge rapidement.

D’autant plus que cette fois, le scénario accuse de sérieux ratés. On est un peu désolés de voir l’intrigue se perdre dans une romance bas de gamme, nous servir les sempiternels clichés sur le couple en train de s’écrouler, ou agiter l’alcoolisme de son personnage principal très naïvement. On est nettement plus gênés par la vision que donne Niccol de l’armée, qui n’ose pas attaquer franchement, faisant de quasiment tous les soldats des modèles de morale et de droiture, pervertis par une CIA anonyme et cruelle.

Voilà qui est d’autant plus regrettable que les problématiques que le film évoque trop superficiellement sont souvent passionnantes. Qu’il s’agisse de la liberté d’action laissée à ces tueurs à distance, des conséquences de leurs actes sur leur psyché ou tout simplement du profil psychologique de ces soldats qu’on déguise en pilotes pour les envoyer tuer des silhouettes évoluant derrière des écrans, tout ces éléments intéressent et compose une toile de fond particulièrement forte.

Résumé

Goodkill ne vaut que pour son sujet, qu'il documente correctement mais ne parvient jamais à incarner.

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