Critique : Minuscule - La vallée des fourmis perdues

Stéphane Argentin | 2 février 2014
Stéphane Argentin | 2 février 2014

Commençons tout d'abord par préciser d'entrée de jeu que l'auteur de ces lignes n'a jamais vu le moindre épisode de la série télé éponyme et que c'est tout à la fois émerveillé, amusé et intrigué par la bande-annonce qui passait en boucle dans les cinémas depuis plusieurs semaines/mois que votre humble serviteur décida de se lancer dans l'aventure de Minuscule en 3D sur grand écran.

Quelques minutes à peine après le début, le temps de « poser le cadre » (intégralement tourné dans des parcs naturels français), nous voilà plongé illico dans ce microcosme où évoluent avec force effets sonores les protagonistes synthétiques. Mais la vraie réussite du film n'est pas tant sa forme que la grande aventure qu'il nous conte : celle d'une petite coccinelle séparée de sa famille et qui va venir en aide à des fourmis noires et leur « trésor de guerre » (une boîte à sucres) convoité par des fourmis rouges.

Là où quantité de longs-métrages d'animation s'étiolent au gré de l'histoire, celle de Minuscule ne faiblit jamais avec une épopée drôle, époustouflante et instructive. Dans notre dossier sur les films les plus attendus en 2014, nous doutions de la pérennité de la série sur la durée lors de son passage au grand écran. Que nenni ! À chaque nouvelle séquence, Minuscule fourmille de trouvailles visuelles (des gags à mourir de rire) et sonores (des courses-poursuites aériennes qui nous rappellent les scènes starwarsiennes les plus mémorables en la matière). Tout ceci sans pour autant sacrifier une intrigue bien plus subtile qu'elle n'y paraît dans son sous-texte pédagogique (l'apprentissage de la vie, l'affrontement de ses peurs, l'entraide, etc.) et son message écologique (la foultitude de déchets du quotidien que déverse l'Homme dans la nature) et où les morceaux de bravoures le disputent aux séquences les plus attachantes (cf. la scène de l'araignée, mimi comme tout).

À ces qualités intrinsèques s'ajoutent de moult références cinématographiques : une séquence de lézard qui ne sera pas sans rappeler les heures de gloire de la stop motion de feu le légendaire Ray Harryhausen, une autre d'araignée qui rappellera cette fois les travaux animés de Tim Burton, sans oublier bien sûr le siège de la fourmilière qui évoque cette fois tout un pan du Septième Art moyenâgeux et autres attaques de châteaux-forts. Un travail référentiel rehaussé par celui accompli sur la photographie, la 3D (une profondeur de champ multi-plans magnifiquement gérée) et sur les éclairages (l'alternance jour / nuit et les jeux d'ombre et de lumière tout simplement splendides). 

Tout ceci emballé avec maestria au sein d'un long-métrage de 90 minutes sans le moindre dialogue, tout en musique, bruitages et gags visuels au service d'un sublime conte animé, spectacle majuscule pour petits et grands qui démontre s'il était encore besoin qu'en France, avec des budgets dix fois moindre que l'ogre hollywoodien, on ne manque ni d'idées ni de talent.

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