QUELQU’UN A DES IDEES ?
La recette du premier Very Bad Trip était d’une simplicité et d’une efficacité redoutable : un trio d’acteurs quasi inconnus, ayant un vrai sens comique, plongé au cœur de Las Vegas pour une folle virée. Rebondissements, gags, apparitions d’animaux ou de stars farfelus rythmaient cette comédie très américaine. La bachelor party est là bas une tradition si ancrée, qu’elle fait fantasmer tout un peuple. Après être allé aussi loin dans le délire, que pouvait-on nous proposer de plus pour une suite ?
L’équipe a délibérément choisi de nous redonner exactement les mêmes ingrédients, dans le même ordre, à la scène près. On remplace le tigre par un singe, le marié par le petit frère de la mariée, etc. Vous aurez même droit à la petite chansonnette entonnée par Stuart ! A ceci près, qu’on change de décor (encore heureux), fini le bling bling de Las Vegas, bienvenue dans la moiteur de Bangkok, ville à la réputation bien plus sulfureuse et dangereuse que la capitale américaine du jeu.
ON PREND LES MEMES ET ON RECOMMENCE
Alors oui, on rit car les comédiens sont toujours aussi bons, Bradley Cooper en beau gosse paumé tentant de rationnaliser, le déjanté Zach Galifianakis toujours aussi délirant, et la palme à celui qui se révèle encore le meilleur « comique » de situation de la bande, Ed Helms (Stuart, le dentiste). Ayant marqué les esprits dans le 1, une plus grande place a été donnée au fou furieux Ken Jeong (Mr Chow), une brillante idée.
Mais dans l’ensemble, quel manque d’audace ! Avec un budget plus confortable, un décor où les possibilités sont infinies, des comédiens rôdés, pourquoi cette prise de risque minimum ? Pourquoi ce scénario si prévisible ? Tant de scènes délirantes étaient imaginables. Si Gus Van Sant avait volontairement fait un copié collé de l’œuvre d’Hitchcock dans Psycho (avec quelques ajouts), c’était dans une véritable réflexion cinématographique. On doute que l’équipe ait suivi la même démarche ici.