Critique : Philibert

Louisa Amara | 5 avril 2011
Louisa Amara | 5 avril 2011
En ces temps troublés : guerres, menace nucléaire, et autres péripéties politico-financières, Philibert est de ces films bénéfiques  car ils agissent comme des antidépresseurs ou un bon dessert . Quel que soit votre état de fatigue, de nerfs ou de déprime, vous retrouverez le sourire avec ce pastiche de cape et d'épées. Comment voulez-vous être triste après avoir vu Jérémie Renier, Alexandre Astier et Manu Payet  jouer de l'épée en collant durant 1h43 ?

Reprenant tous les codes des films de mousquetaires, langage châtié, costumes, lumières, damoiseaux et autres gentes dames, Sylvain Fusée (réalisateur de Groland) s'amuse à jouer à la fois le premier degré et le second en s'appuyant sur un quatuor d'acteurs ravis de se prêter au jeu. Sourire béat aux lèvres, Jérémie Renier campe un flamboyant Philibert, jeune puceau qui découvre sa destinée : venger son père qu'il n'a pas connu, parce qu'en fait le père qui l'a élevé n'est pas son père, enfin c'est compliqué. Il rencontre sur sa route un manant qui deviendra son fidèle compagnon, Martin, interprété par Manu Payet, parfait dans ce rôle.  Pour apporter un peu de féminité à ce film 100% crypto-gay assumé, Elodie Navarre déploie tous ses charmes dans le rôle de la princesse sans peur et sans reproche.

On est aussi ravi de retrouver Alexandre Astier sur grand écran. Ce comédien aux multiples talents se fait vraiment trop rare au cinéma. Les fans de Kaamelott connaissent déjà son génie. Les autres vont le découvrir dans ce rôle-clé, il donne en effet toute sa verve à ce rôle de méchant. Et qu'est-ce qu'un film de cape et d'épée sans un ennemi impitoyable et fourbe ?

Si on peut déplorer quelques baisses de rythme, et des scènes moins réussies que d'autres, on  ne s'ennuie pas pour autant, tant l'alchimie des acteurs marche à plein. Un décor et une lumière très travaillés, une musique entêtante, des dialogues ciselés et de nombreuses références : c'est un vrai jeu de piste pour le spectateur.

Jean-François Halin étant à l'origine du projet, on ne pourra pas s'empêcher de comparer Philibert à OSS 117. Si on retrouve des similitudes dans l'humour, le projet est radicalement différent. Aux spectateurs de rester ouverts pour se laisser emporter par ce conte de fées à la sauce Sylvain Fusée : un hommage rieur mais pas moqueur aux films qui ont fait la gloire de Jean Marais, Stewart Granger, Errol Flynn et tant d'autres.

 

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