Critique : Titeuf, le film

Sandy Gillet | 4 avril 2011
Sandy Gillet | 4 avril 2011

On ne présente plus Titeuf, ce personnage de BD né en 1992 du crayon de Zep qui couchait là une partie de ses souvenirs d'enfance. Il doit son nom à sa mèche en forme d'œuf qui lui doit, il faut bien le dire, une partie de sa renommée. Pas vraiment un sale gosse mais jamais le dernier pour déconner, on peut voir dans ce phénoménale succès en librairie et dorénavant sociale comme le digne héritier du petit Nicolas. C'est que les albums de Titeuf peuvent se lire à tous les âges. Les enfants y voient comme un miroir de leur propre esprit frondeur et les adultes une bouffée nostalgique bien compréhensible. En 2002 une série télé vit le jour, comme une reconnaissance pour son créateur de l'engouement que rencontre son petit d'homme à la mèche blonde. Encore diffusée, elle a le mérite de retranscrire quelque peu la gouaille du parlé « titeufien » tout en innovant dans les intonations et le graphisme.

Quoi de plus normal du coup que tout cela débarque sur le grand écran. Réalisé par Zep himself, Titeuf, le film (en 3D s'il vous plaît) prolonge en fait surtout le plaisir de la lecture tant il est évident que l'on revient ici aux formes rondes et au coup de crayon clair de la BD. L'œil de l'enfant approuve, celui de l'adulte aussi même si l'on mettra un bémol à cette volonté purement marketing d'avoir voulu enrober tout cela d'un voile 3D complètement superflu. Le design choisi ne s'y prête guère de toute façon et on a plus l'impression d'un choix tardif qu'une volonté décidée en amont. Mais qu'à cela ne tienne, on n'en tiendra pas rigueur car l'histoire, bien que prévisible, est attachante, que les voix entendues sur la série sont reprises pour la plupart avec bonheur à commencer par celle de Donald Reignoux, le doubleur attitré de Titeuf depuis qu'il a 16 ans. D'autres personnalités sont au demeurant venues renforcer ce casting vocal et Zep de recruter des comédiens tels que Maria Pacôme, Jean Rochefort, Zabou Breitman (la maman de Titeuf) ou encore Michael Lonsdale tous au diapason d'un film au final assez réussi (entendre par là : les préados vont bien se marrer et les parents ne vont pas trop s'ennuyer).

Il y a même quelques plages « lyriques » comme ce passage où Titeuf rêve et rencontre dans un train une sorte de sosie de Johnny Hallyday qui lui prête d'ailleurs sa voix allant même jusqu'à nous chanter une très belle petite ballade folk Rolk. Au-demeurant tout le film est entrecoupé de chansons pour la plupart écrites par Zep et interprétés, entre autre, par Bénabar, Francis Cabrel, Jean-Jacques Goldman, Alain Souchon, James Blunt... Titeuf le film est donc une petite friandise à partager en famille nettement plus recommandable et comestible que, allez au hasard, Le Petit Nicolas...

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