Critique : Arrietty : le petit monde des chapardeurs
Arrietty est une chapardeuse, l'une des dernières, un être minuscule qui vit avec ses parents dans une maison miniature sous la demeure d'une vieille dame. Leur tranquillité va être bouleversée par l'arrivée du petit-fils de cette dernière, Sho, loin d'imaginer ce qui l'attend. Le film ne manque pas de qualités. Le livre dont il s'inspire, déjà à l'origine du Petit monde des Borrowers se révèle tout à fait compatible avec l'univers et l'esthétique du film. A ce matériau de base se greffent de nombreuses trouvailles visuelles et sonores. Certaines scènes, telles que l'expédition de chapardage menée par Arrietty et son père sont enlevées et inventives, à l'image de l'ascension épique d'un réfrigérateur. La prise de contact, impossible et défendue, entre la jeune chapardeuse et Sho est riche d'émotions allant de la tendresse à l'angoisse, culminant lors de l'attaque d'un immense corbeau qui rappelle la force des oeuvres de Miyazaki.
Paradoxalement, la marque du studio Ghibli est à la fois la force et la limite du film. La patte de ses producteurs lui assure un savoir-faire certain, mais l'absence de Miyazaki se fait cruellement sentir. Car le long-métrage, tout poétique qu'il soit, donne souvent le sentiment de remplir un cahier des charges, de suivre une recette que nous commençons à connaître par coeur. Les ingrédients en sont délicieux, mais inévitablement, vient la lassitude. Ce constat est d'autant plus dommage que Ghibli et Miyazaki nous avaient offert il y a peu l'éblouissant Ponyo sur la falaise.
Arriety : le petit monde des chapardeurs régalera petits et grands pas encore spécialistes de l'animation japonaise. Les autres apprécieront, frustrés par cette partition mélodieuse, mais désincarnée.
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(3.0)