Critique : Les Chiens
Dans la tradition des films sécuritaires européens des années 70 (dont l'Italie a fait ses choux gras), Les Chiens s'impose depuis quelques temps comme un petit classique en puissance. Victor Lanoux, après ses extraordinaires rôles de crapules dans Dupont Lajoie et Canicule, est ici un homme ordinaire débarquant dans une ville étrange aux limites de la science-fiction. Dans des décors de banlieue moderne sans âme, tous les autochtones se barricadent et achètent des chiens d'attaque afin de se protéger d'une menace invisible. A l'image du terrible Dressé pour tuer de Samuel Fuller, Les Chiens dépeint une société fasciste, recroquevillée sur elle-même et incapable de voir une autre issue que la violence.
Dans le rôle de l'éleveur canin, Depardieu trouve un immense rôle de méchant mielleux, psychopathe sirupeux qui fait monter la tension auprès des citoyens. Alain Jessua, responsable du très bon Traitement de choc, réalise un grand film, analytique et divertissant à la fois, qui fonctionne comme un cauchemar éveillé.
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