Critique : Twelve

La Rédaction | 7 septembre 2010
La Rédaction | 7 septembre 2010

Adapté d'un roman du jeune prodige des librairies, Nick Mc Donell, le scénario de Twelve s'inscrit dans  la lignée de Bret Easton Ellis. L'histoire se situe dans le fameux quartier de l'Upper East Side de New York où derrière les façades des belles maisons de riches familles se trouve une jeunesse dorée pour qui l'argent est rarement un problème. Partagés entre le désœuvrement et le paraître, ils ne trouvent de salut que dans des fêtes dantesques arrosées d'alcool et de drogues. White Mike vient de ce petit monde de privilégiés, mais depuis qu'il a perdu sa mère, il se contente de n'en être que le fantôme.  Il traverse les soirées dans le seul but d'offrir aux garçons et filles en manque de sensations et capables de payer, la petite part de paradis artificiel qui va leur permettre de quitter pendant un instant la superficialité ambiante. On peut y voir une vengeance : déchu du who's who des ados friqués new-yorkais, il sévit en les tuant à petit feu grâce à la drogue. Mais même s'il le déteste, Mike se hait plus qu'il ne hait ce milieu se refusant même à leur vendre cette fameuse drogue dure et très addictive qu'est la « Twelve ». Pour cela, il préfère envoyer Lionel, dealer bien plus  « traditionnel » (entendre « stéréotypé ») venant du ghetto. Mais derrière l'apparence se cache des drames bien plus profond qui vont aboutir en tragédie.

Joel Schumacher s'était pourtant offert un scénario sympathique : sorte de Gossip Girl plus sombre façon Elephant de Gus Van Sant ou de Skins version longue. Le problème est qu'il n'arrive jamais à transcender son sujet. Il abuse sans cesse de la troisième personne du singulier pour présenter et nous expliquer les états d'âme de Mike semblant vouloir insister sur le fait que c'est une adaptation de livre. De plus, le réalisateur paraît perdu mélangeant douloureusement les genres : Twelve ressemble à un mix de film d'action, de bluette adolescente, de reportages TF1 sur les banlieues et de clip de Prodigy. Jamais, Schumacher ne trouve le moyen de lier ses ingrédients et livre un film sans saveur où la fin, sensée être émouvante, apparaît ici comme un soulagement. Le point positif du film reste tout de même le casting de ses acteurs principaux : Chace Crawford démontre qu'il sait faire un peu plus que le beau, la très rafraichissante Emma Roberts dévoile une partie de son potentiel en amoureuse transie mais incomprise, Rory Culkin a récupéré ce qui restait de talent dans la famille et 50 Cent, bien que cliché en vilain dealer sans scrupules, sonne juste. Par contre, pour les autres tout comme pour la mise de Joël Schumacher, on repassera.

Perrine Quennesson

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