Critique : Krach

Une affiche à la Ocean's eleven, un casting international, un tournage sur le continent nord-américain, Krach est un film ambitieux. Pour tenir toutes ses promesses, Fabrice Genestal, réalisateur de La Squale, a fait appel à Gilles Lellouche, comédien qui monte et qu'on suit avec attention depuis plusieurs années. En bad guy, Michael Madsen, dont la voix devient de plus en plus rauque avec les années, semble le choix idéal. La caution féminine est apportée par la vénéneuse Vahina Giocante, peu crédible en scientifique, mais on pardonnera cet écart.

Tout le film est centré sur son héros, Erwan (Gilles Lellouche), trader frenchy qui essaie de percer à Wall Street. La trouvaille surréaliste sur laquelle il se base pour fonder un nouveau modèle financier fait déraper le film dans la science fiction la plus absurde. Fabrice Genestal a voulu nous expliquer par là que désormais les traders sont recrutés parmi les mathématiciens les plus doués. Soit ! Mais pourquoi ne pas avoir choisi un exemple plus réaliste. Comment peut-on sincèrement croire une minute que des graphiques climatiques peuvent réussir à prédire les courbes de la bourse ? C'est ce point de départ qui fait tourner en rond son intrigue au point que la suite devient prévisible et donc ennuyeuse. Il y avait pourtant tellement à dire sur ce milieu si décrié en ces temps de crise. A quelques semaines de la sortie de Wall Street 2 : l'argent ne dort jamais, on ne peut que déplorer la supériorité d'un réalisateur américain sur une équipe française. Tout simplement parce que Oliver Stone, lui, sait de quoi il parle.

Reste à sauver la performance de Gilles Lellouche très crédible en trader survolté et dépassé. Sans oublier Michael Madsen en pourri plus vrai que nature. Il donne depuis Sin City et Kill Bill 2 une nouvelle dimension à sa carrière. Un casting de premier choix qui aurait mérité un scénario mieux construit et une réalisation plus originale. Dommage.