Critique : Joseph et la fille

Sandy Gillet | 21 août 2010
Sandy Gillet | 21 août 2010

Un vieux truand tout juste sorti de prison se met en tête d'effectuer un ultime braquage. Julie, fille d'un complice de taule, est sur son chemin avant de devenir son complice... voire plus. C'est donc très rapidement que l'on saisit les intentions de Xavier de Choudens : utiliser les codes du polar comme prétexte à une rencontre de cinéma et à une histoire d'amour un peu interdite.

Et celle-ci est vraiment belle. Il y a donc Joseph que Dutronc incarne tel un double troublant avec son physique fragile et sa voix posée mais pas encore tout à fait rassasié de la vie. Rôle voulu et écrit par Choudens qui déclare même que sans l'acteur le film ne se serait pas fait : «  Il a à la fois ce côté cassé, abimé, mais aussi, et avant, tout séduisant  », aime-t-il à souligner. De l'autre côté, on retrouve la plus en plus séduisante Hafsia Herzi, découverte dans La graine et le mulet de Kechiche. Dès le début, l'alchimie opère par la grâce de dialogues débarrassés des scories et des tics que l'on peut entendre ailleurs dans le cinéma français. La parole est là pour charmer, provoquer, apprivoiser et surtout, pourquoi pas, assurer l'héritage.

Car c'est bien d'une sorte de passation de savoir dont il est question ici. De celle que l'on voit dans les films noirs, oui, mais aussi tout simplement dans ces histoires de famille où le passé est aussi fort que le futur en gestation.

Bien entendu l'exercice à ses limites. Les seconds rôles sont un peu sacrifiés et les « bad guys », pas crédibles pour un sou, plombent un peu un final déjà pas mal théâtralisé. Des défauts qui n'occultent en rien le plaisir pris à voir ce couple se mouvoir dans cet espace de jeu magnifiquement dédié.

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