Chaque place étant vendue plus chère (à cause de la location des lunettes et la mise en place), la 3D s’avère rentable. Vous l’aurez remarqué, on utilise depuis quelques mois ce processus à tort et à travers. Vous savez maintenant pourquoi. Ici, il n’apporte rien, il n’est pas totalement au point. En effet les personnages en arrière plan ou sur les bords du cadre sont flous. Concentrons-nous alors sur le film. Le pitch : Shrek et Fiona vivent dans le marais entourés de leurs 3 bambins. Ils reçoivent de fréquentes visites de l’Âne et de ses bébés, et bien sûr du Chat Potté. Comme dans les contes de fées : « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants for ever and ever ». Ajoutons à cela la perte du statut d’ogre monstrueux pour Shrek, symbole de virilité et d’indépendance. Lui qui aimait tant être seul, de véritables visites guidées sont organisées par les villageois. C’en est trop pour notre héros, la routine familiale le fait disjoncter, il pactise avec le diable pour retrouver un peu de solitude.
Si l’on considère que 46% des parents sont nostalgiques de leur vie préparentale (sondage Ifop 2008), il n’y a rien d’étonnant. On saluerait presque la démarche et la perspicacité des scénaristes… Mais la suite est cousue de fil blanc. Evidemment que le deal avec le méchant était vérolé d’avance. Shrek va devoir se battre pour retrouver sa vie, et il se rendra compte du bonheur alors qu’il avait perdu. Moralité, souffrez en silence jeunes parents, le sacrifice en vaut la peine. Ah ? On regrette que la production ne puise pas dans l’audace qui avait fait le succès du premier film. Ils utilisent les mêmes recettes connues mais efficaces : ralentis comiques, chansons de l’âne, références filmiques (ex : le banjo des sorcières hommage à Délivrance), le bad guy mégalo et gags à répétitions avec les bébés montres.