Shrek (et Le Chat Potté) : on a classé les films de la saga, du pire au meilleur

Déborah Lechner | 17 mars 2023 - MAJ : 20/03/2023 14:08
Déborah Lechner | 17 mars 2023 - MAJ : 20/03/2023 14:08

Les aventures de Shrek, Fiona, l’Âne et Potté forment la saga la plus monstrueusement culte de DreamWorks, et elle mérite un classement.

Après son arrivée sur grand écran en 2001, Shrek s’est vite imposé comme la première franchise phare de DreamWorks, sauvant le studio de ses précédentes déconvenues financières et critiques avec un esprit cool et désopilant qu’on ne retrouvait alors nulle part ailleurs et surtout pas chez Disney qui n’était pas très en forme au début du siècle. Jeffrey Katzenberg, le cofondateur du studio et ancien président de Walt Disney Pictures avait clairement dans l’idée de ne pas décalquer les standards enfantins érigés par Mickey et sa compagnie aux grandes oreilles. 

Le coproducteur a donc parfaitement réussi son pari avec un début de franchise familiale, drôle et décomplexée, qui s’est étalée sur quatre films et deux spin-offs, sans jamais être totalement abrutissante pour les enfants ou assommante pour les plus âgés. Avec sa juste dose d'impertinence, ses références cinématographiques par centaines, ses procédés numériques d’une nouvelle ère et de réelles thématiques en sous-texte, la série de films fait partie des incontournables, même si les six ne se valent malheureusement pas tous.

Pour rétablir certaines vérités, flatter à nouveau ce qui mérite de l’être et parler des choses qui fâchent, on a donc décidé de faire un classement des Shrek et des Chat Potté, du pire au meilleur. Et évidemment on spoile comme des cochons, c'est un classement ! 

 

photo"Mais Shrek, le meilleur c'est moi hein ?"

 

6. SHREK LE TROISIÈME

Sortie : 2007 - Durée :  1h33

 

photoHigh School Medieval 

 

De quoi ça parle : Le roi est mourant et la succession du trône revient à Shrek, qui veut juste retourner au marais et couler des jours crasseux avec Fiona. Afin de refourguer la couronne, l’ogre, L’Âne et Potté partent à la recherche d’Arthur Pendagron, qui est le deuxième dans l’ordre de succession.

Entre temps, Charmant tente de venger sa môman et Fiona apprend à Shrek qu'elle est enceinte. Pour ne rien arranger, Arthur est un pleutre et Charmant réussit à rallier tous les méchants du royaume. Mais tout est bien qui finit bien : Arthur se couronne lui-même et Fiona accouche de triplet. Merci et à la prochaine.

 

photoQuand la critique t'attend au tournant

 

Pourquoi c'est le pire : Parce que sans être foncièrement mauvais, c’est sûrement le seul volet qu’on déprécie vraiment avec l’âge, contrairement au reste qu’on réévalue généralement à la hausse après quelques années de plus au compteur. Après s’être appliquée à verser de l’acide sur les contes de fées en faisant un doigt d’honneur ou deux aux classiques de Disney, la saga revient sur les sentiers battus avec Shrek le troisième, accomplissant l'ennuyeux adage du « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ».

S’il s’apprécie, ce troisième volet marqué par l’absence de Katzenberg à la production reste le maillon faible (malgré ses  813 millions au box-office mondial), alors même que son propos semblait plus adulte et sérieux que jamais avec des thématiques complexes et intimistes comme l’angoisse de la paternité ou le poids de l’héritage. Sauf qu'avec deux histoires parallèles qui se rejoignent à la rame dans un dernier acte qui peine à relever l’ensemble, le récit coécrit par Andrew Adamson est beaucoup trop décousu pour être aussi truculent que ses prédécesseurs. 

 

photoUn ogre bien léché 

 

Le film réussit toujours à voler un sourire ou deux, mais l’hilarité est loin, avec dès les premières minutes une avalanche de gags trop burlesques et cartoonesques pour être aussi redoutables qu'avant pour nos zygomatiques. D’une façon générale, si l’humour semble aussi potache et inégal, c’est probablement parce qu’il occupe une place prédominante dans le récit, n’en laissant aucune à l’émotion que savait pourtant très bien débusquer la saga.

Même la mort de beau-papa est tournée au ridicule en ponçant le comique de répétition, alors qu'elle aurait pu avoir un réel impact sur l'arc narratif de Fiona. Hormis Shrek, tous les personnages font du surplace, comme si la franchise n’avait plus rien de bien intéressant à raconter ou de neuf à apporter, alors que les enjeux (mal exploités) étaient pourtant les plus importants jusqu’ici.

 

photoLa revanche des princesses

 

On peut aussi être assez déçu du traitement parodique des légendes arthuriennes qui promettait des rires à gorge déployée, mais n’a eu à offrir qu’un adolescent tête à claques et un Merlin sénile qui sert de gadget au scénario. Contrairement à Potté, Charmant ou le couple royal, ni Archie ni le vieil enchanteur ne sont revenus dans la suite, prouvant d’une certaine manière qu’ils étaient tout à fait dispensables dans l’univers. 

Pourquoi ça reste un peu cool quand même : Parce que le doublage français, en particulier Alain Chabat dans la gorge de l’ogre, s’en donne toujours à coeur joie, que la séquence Girls Power des princesses guerrières a permis au film de replonger un instant dans cet excès fendard qui a fait le succès de la franchise et que l’animation, les graphismes et la réalisation sont encore une fois parfaitement léchés. 

 

5. SHREK 4, IL ÉTAIT UNE FIN

Sortie : 2010 - Durée : 1h33

 

photo"Pas le premier soir"

 

De quoi ça parle : Juste avant la fin du premier film, les parents de Fiona étaient à deux doigts de signer une transaction magique avec le peu fiable Tracassin pour sauver leur fille, ce qui aurait permis au gnome de monter sur le trône. Retour au présent. Shrek est papa et sa vie est une suite sans fin de couches et de biberons.

Cette routine le plombe, jusqu’à ce qu’il rencontre Tracassin qui lui propose de redevenir un ogre libre l’espace d’une journée, en échange du jour de sa naissance. Shrek accepte et se retrouve dans un monde où il n’existe pas, n’a jamais rencontré Fiona et où Tracassin gouverne Fort Fort Lointain. Seul un « vrai baiser d’amour » peut tout remettre dans l'ordre. Il part donc retrouver Fiona, qui s'est libérée toute seule de son donjon pour devenir la cheffe d’un clan d’ogres révolutionnaires, et qu'il finit par reconquérir. 

 

photo"Puisqu'ici tout est négociable"

 

Pourquoi c'est presque le pire : À cause des réactions mitigées de Shrek 3, il convenait de conclure la saga en bonne et due forme, même si l’idée pouvait paraître plus casse-gueule qu’autre chose après que la franchise a clairement montré ses limites. Sans grande surprise, Shrek 4, il était une fin n’est pas pire que le précédent film, mais pas du tout au niveau des deux premiers volets, probablement parce que le concept a été largement usé par les trois précédents films. 

Après le recyclage de Charmant, cette conclusion introduit Tracassin, un nouvel antagoniste peu inspiré qui rassemble la petite taille de Farquaad, la mégalomanie de Charmant et le machiavélisme de Marraine la Fée. Même si l’univers parvient à se renouveler en déconstruisant tous ses personnages pour en faire leur propre antithèse, on pouvait s’attendre à un final beaucoup plus épique et décapant (encore plus avec Fiona version ogresse en armure).

Globalement, le rythme est plutôt coulant, les événements s’enchaînent sans trop de difficulté, laissant sur le carreau le dynamisme narratif et visuel qui faisait autrefois les beaux jours de la saga. Sans oublier l’Âne qui chante du Florent Pagny en VF. 

 

photoL'épilogue que nous cachent les contes de fées

 

Pourquoi c’est quand même cool : Parce que la franchise a retrouvé toute la profondeur et les thématiques destinées à un public un minimum forgé par la vie. Sans jouer les psys de comptoirs, le film réussit à retrouver des points d’ancrage solides avec son public adulte en s’adressant aux jeunes parents plus qu’à leurs enfants. Shrek est blasé, domestiqué et pire que tout, aimé de tout le village qui le voit désormais comme une créature inoffensive. Il souhaite donc redevenir l'anti-héros que les fans ont découvert dans le premier film, se calquant assez intelligemment sur le ressenti des spectateurs dont la lassitude s'est d'ailleurs ressentie sur les recettes (752 millions au box-office mondial, hors inflation).

En faisant du premier film un événement clé à réécrire, Shrek 4 ne cache pas sa volonté de tirer sa révérence. Ce quatrième opus privilégie d’ailleurs l’émotion avec sa pointe de niaiserie réconfortante (ce qui faisait défaut à Shrek 3), recentrant tout son récit sur le couple d’ogres et plus particulièrement Fiona, qui avait été laissée de côté dans le troisième opus. 

 

4. Le Chat Potté

Sortie : 2011 - Durée : 1h30

 

Le Chat Potté : photoMamma miaou

 

De quoi ça parle : D'une des aventures du Chat Potté avant sa rencontre avec Shrek. Accompagné de la chatte Kitty Pattes de Velours et de son ami d'enfance Humpty Alexandre Dumpty, Potté part à la recherche de l'Oie aux Œufs d’Or, la seule créature capable de sauver la petite ville où il a grandi.

Pour y parvenir, il doit d'abord voler les haricots magiques de Jack et Jill, un couple de hors-la-loi plus bourrins que retors. Sauf que tout cela n'était qu'une manigance de la part d'Humpty Alexandre Dumpty, qui n'a jamais dirigé que Potté a pris la fuite lors d'un braquage plusieurs années auparavant. 

Pourquoi c'est pas mal : Parce que pour un film que personne n'attendait (et qui avait tout d'un produit dérivé pensé pour continuer à faire les poches des parents après le décevant Shrek 4), Le Chat Potté est un divertissement plus que correct. Le félin roux, avec ses yeux doux et son accent caliente, a toujours été un accessoire et ressort comique pour la saga, tandis que ses arcs narratifs étaient systématiquement tournés au ridicule ou de la profondeur d'un pédiluve.

 

Le Chat Potté : photoCette bouille...

 

Un spin-off était donc l'occasion d'étoffer le personnage et de le prendre plus au sérieux en nuançant sa caractérisation au-delà de la vanne sur pattes qu'il est censé incarner. Le film parvient ainsi à faire de Potté un personnage plus faillible, et donc plus crédible et intéressant en tant que protagoniste, tout en conservant l'humour ultra référencé propre à la saga mère. Le tout est joliment orchestré à l'écran, avec une animation dynamique et une réalisation beaucoup plus vivace (et à nouveau signée Chris Miller après l'accident de parcours de Shrek 3), tel le pastiche de film de cape et d'épée qu'il est. 

Pourquoi ça reste moins bien que Shrek : Même si le film est un bonus agréable, il reprend la même formule éculée que les quatre précédents films de la série, à savoir la subversion de conte. On peut regretter le parti-pris de ne pas raconter l'origin story de Potté en détournant le conte de Charles Perrault, et de se rabattre à la place sur les haricots magiques et poules aux oeufs d'or, déjà détournés mille fois et bien moins excitants d'un point de vue narratif.  

 

3. Le Chat Potté 2 : La Dernière quête

Sortie : 2022 - Durée : 1h42

 

Le Chat Potté 2 : la Dernière Quête : photoSon nom, il le signe à la pointe de l'épée

 

De quoi ça parle : Le Chat Potté a épuisé huit de ses neuf vies de félin. Soudainement apeuré à l’idée de mourir, il se lance dans son ultime aventure : trouver la mythique Étoile à vœu de la forêt sombre, afin de reprendre ses vies manquantes. Le voilà de nouveau en vadrouille avec Kitty Pattes de Velours, ainsi qu'avec Perro, un chien errant abandonné.

Pourquoi c'est trop cool : Parce qu’après un premier opus assez anecdotique, Le Chat Potté 2 : la Dernière Quête a tout bonnement réinventé le personnage, et la saga Shrek au passage. Alors que les premières aventures de l’ogre vert ont définitivement popularisé (aux côtés de Pixar) une standardisation de l’animation 3D aux textures photoréalistes, ce dernier spin-off a bouclé la boucle de vingt ans de style Dreamworks.  

Avec son mélange de 3D, de textures pastel et de cel-shading, le film convoque l’inventivité permise depuis Spider-Man : New Generation, et se présente en véritable bouffée d’air frais. En plus d’être techniquement somptueux, Le Chat Potté 2 transpose un tourbillon pop et l’universalité des contes que Shrek se réapproprie depuis le départ (notamment dans sa superbe séquence d’intro, qui n’hésite pas à piocher dans de la japanimation).  

 

Le Chat Potté 2 : la Dernière Quête : photoQue c'est meugnon !

 

Pourquoi c'est tout de même imparfait : Si le long-métrage n’oublie pas d’où il vient, son humour décalé contraste régulièrement avec le sérieux de l'entreprise. C'est plus globalement la limite de l'approche ironique de la franchise, qui joue contre la tentative de développer l’histoire douce-amère autour de Boucles d’Or et le traitement de Little Jack Horner en affreux mafieux.

Derrière la parodie, il y a néanmoins une certaine sensibilité dans Le Chat Potté 2, grâce à son personnage contraint d’admettre qu’il est loin d’être immortel. Le film en vient même à psychanalyser cette fin inévitable de l’héroïsme. Notre petit chat préféré fait des crises de panique et apprend à se reconstruire au contact des autres. Ça aurait pu être encore plus poussé, mais c'est déjà joliment moderne (et pertinent).  

Notre critique du Chat Potté 2

 

2. SHREK

Sortie : 2001 - Durée : 1h29

 

photoLe début d'une plus grande aventure

 

De quoi ça parle : Shrek est un ogre misanthrope qui vivait tranquillou dans son marais, jusqu’à ce que des créatures magiques élisent domicile sur sa propriété après avoir été expulsées par le despotique Lord Farquaad. Excédés, lui et l’Âne (un compagnon de route très bavard et collant qui lui tombe dessus) se rendent au château du souverain pour lui demander de récupérer la bande de personnages féériques.

En échange du départ des squatteurs, Farquaad, qui doit épouser une princesse pour devenir roi, envoie Shrek libérer la princesse Fiona, prisonnière d'une dragonne. Une fois la princesse libérée, Shrek en tombe progressivement amoureux, sans savoir qu’elle est victime d’une malédiction qui la transforme en ogresse du coucher de soleil jusqu'au lever du jour, ce qui la rend encore plus belle à ses yeux. 

 

photoDes personnages secondaires bien familiers

 

Pourquoi c'est presque le meilleur : Parce que c’est évidemment celui qui a lancé la machine et créé cet univers malicieux, à la fois singulier, familier et familial qu'on a eu plaisir à retrouver par la suite. Dès le départ, Shrek a joué à fond sur la parodie et la caricature de l’univers très codifié des contes de fées en y ajoutant une dose généreuse d'humour scato, d'action et de pop culture, que ce soit dans ses nombreuses références cinématographiques ou les morceaux choisis pour sa bande-son. Le personnage principal, laid, cynique et crade, s’est tout de suite imposé comme un protagoniste paradoxalement rafraîchissant, à mille lieues des figures idéalisées des histoires pour enfants.

Après une introduction semblable à celles des vieux classiques de Disney, Shrek marque ainsi d'emblée cette inversion des codes audacieuse et subversive (encore plus pour un film classé PG). Découvrir une princesse qui rote à s'en décoiffer la frange, mange du rat, maîtrise les arts martiaux et dérouille Robin des bois avait également un peps assez novateur et inattendu. Le film, réalisé par Andrew Adamson et Vicky Jenson (et coécrit par Terry Rossio et Ted Elliott), a d'ailleurs été sélectionné et présenté en avant-première au Festival de Cannes 2001 avant de décrocher l'Oscar du meilleur film d'animation en 2002. 

 

photoCouple goal

 

Pourquoi ce n’est pas le meilleur : Même s'il s'employait déjà à se réapproprier les codes du conte de fées en déconstruisant ses figures préfabriquées, Shrek reste une histoire d'amour assez classique entre deux personnages peu conventionnels. Si la forme a changé, le fond garde beaucoup de similitudes avec les contes qu'il s'amuse à saloper, avec de beaux messages de tolérance et d'acceptation de soi certes bienvenues pour le jeune public, mais peut-être encore trop éloignés des problématiques adultes qui ont été bien mieux exposées dans les suites.

À l'instar des premiers Pixar, on peut aujourd'hui pointer du doigt l'animation forcément plus dépassée que le reste de la saga (même si la technique a été largement applaudie à l'époque et a dû filer quelques sueurs froides à Pixar). 

 

1. SHREK 2

Sortie : 2004 - Durée : 1h30

 

photoIl préférait le dragon à son beau-père

 

De quoi ça parle : A peine rentré de sa lune de miel, Shrek doit affronter pire que Farquaad : sa belle-famille. Le roi Harold et la Reine Liliale, les parents de Fiona, souhaitent rencontrer "le prince" qui a levé la malédiction de Fiona. Évidemment, personne à Fort Fort Lointain ne sait que Fiona et Shrek sont des ogres.  Comme prévu, les parents de Fiona ont un peu de mal avec leur gendre, surtout son père qui se met en tête d'engager un tueur à gages pour faire la peau à Shrek.

Il paie ainsi le Chat Potté, qui se range finalement du côté de l'ogre après avoir compris qu'il n'était pas son ennemi. Pour régler son différend avec la famille royale, Shrek part voler une potion "heureux pour toujours" à Marraine la Fée qui aimerait bien pistonner son fils, Charmant, pour qu'il devienne roi, comme elle l'avait prévu dès le début.

 

photoEt pas de Mickey dans les parages

 

Une fois la potion avalée, Shrek et Fiona se transforment chacun de leur côté en humain, mais Charmant en profite pour se faire passer pour Shrek, qui se fait capturer avec la complicité du roi. Fiona est alors de plus en plus malheureuse aux côtés d'un époux qu'elle ne reconnaît plus, ce qui attriste énormément son père qui s'en veut de lui avoir menti. Shrek réussit à s'échapper grâce à ses amis venus à sa rescousse, retrouve Fiona et lui propose de rester humains, ce qu'elle refuse. Marraine la Fée vrille et tente de tuer l'ogre, mais Harold s'interpose, et se retrouve changé en grenouille, ce qu'il était avant que la fée lui donne une apparence humaine. Tout est bien qui finit (presque) bien. 

Pourquoi c'est le meilleur : Si Shrek avait réussi à susciter l'intérêt des parents et adultes qui se sont autant amusés que les enfants (si ce n'est plus) à voir un monde de contes de fées être désenchanté à grands coups d'irrévérence, les thématiques abordées dans Shrek 2 sont cette fois beaucoup plus terre à terre et réalistes, renforçant le décalage du premier film qui conservait malgré tout un schéma narratif typique d'un conte de princesse. Dans la veine de Mon Beau-Père et Moi, cette suite est autant une comédie familiale bourrée de bons sentiments qu'une satire sociétale irrésistible où la caricature est poussée à l'extrême dans son insolence et son anachronisme.

 

PhotoLes memes de chat sur Internet ne sont pas sortis de nulle part

 

Fort Fort Lointain devient ainsi Los Angeles, avec son Hollywood Boulevard, son tapis rouge, ses panneaux publicitaires géants, ses coins mal famés et son goût prononcé pour l'apparat. Le film devient alors un jeu ludique pour tous les cinéphiles (aguerris ou en devenir), avec pour but de déchiffrer les nombreuses références qu'on ne capte qu'à force de revisionnages et d'années supplémentaires au compteur. Difficile de ne pas également aborder les nouveaux personnages de cet opus. 

Aucun univers de contes de fées digne de ce nom ne pourrait se passer de son prince Charmant, qui est donc introduit dans cette suite avec un style à la Jamie Lannister métrosexuel qui colle parfaitement à son inconsistance et son inutilité volontaires. Le Chat Potté, dont le statut de nouvelle mascotte est entièrement assumé, est également un bon ajout, son duo comique avec L'Âne ne nécessitant pas de tomber dans la surenchère pour fonctionner.

 

Shrek 2 : photoEncore pire que la figure de la marâtre

 

En sortant trois ans après le premier film, le deuxième opus jouit d'une animation qui a également eu le temps de se perfectionner, gagnant en texture et en fluidité avec des décors beaucoup plus riches et détaillés, mais surtout une inventivité encore plus folle et un humour plus aiguisé. Shrek 2 a d'ailleurs été le film le plus performant au box-office mondial l'année de sa sortie (2004) avec plus 928 millions de dollars de recettes dans le monde (hors inflation), légitimant un peu plus son statut de meilleur opus de la saga (d'autant plus en concourant à Cannes pour la Palme d'or, rien que ça). 

Pourquoi on peut chipoter : Parce qu'on peut quand même être frustré de devoir attendre la scène post-générique du film pour revoir Dragonne, qui annonce au passage à L'Âne qu'il est papa, nous laissant avec un mauvais pressentiment pour la suite... 

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commentaires
Kyle Reese
12/12/2022 à 21:21

J'aurai énormément de mal à revoir un Shrek aujourd'hui. Le design des persos, les animations, et le style général fait sérieusement daté. A part le Chat Potté qui a toujours été mon perso préféré.

Emeth
20/06/2022 à 17:23

Le quatrième volet possède une ambiance plus sombre, par rapport aux trois premiers vraiment marrants qui se complètent bien . Son humour est plus adulte et le personnage de Tracassin antipathique . On sent qu'il s'agit vraiment du dernier épisode . Pas vu le Chat-potté ni le Noël de Shrek

Flash
18/06/2022 à 08:48

Deux et le premier sont les meilleurs.

Francis Bacon
25/04/2021 à 01:17

J'suis d accord avec vous, le 2 est vraiment le meilleur, l'univers s'y déploie pleinement et l'utilisation des codes de la comédie romantique rendent l'ensemble très cohérent.
Par contre le 3 est pour moi le 2ème meilleur, la thématique des méchants qui veulent leurs heureux pour toujours est je trouve la plus belle de tous les épisodes. Hé le discours d Arthur est pas si niais : vous ne voudriez pas être gentil. Et le cavalier sans tête qui pose son épée et dit d'un air calme "J'ai toujours rêver de jouer de la flûte", c'est si beau

Marvelleux
24/04/2021 à 22:18

Rien que le premier volet avait mis disney a terre à l'époque.

FDR
24/04/2021 à 21:23

Le 1 et le 2 sont excellents. Le 3 et le 4 sont ratés.
Au final la saga n’a connu qu’une seule suite réussie.

Gugusse 0
24/04/2021 à 18:15

Pour moi, ça reste le premier pour la surprise totale.

dude
24/04/2021 à 18:04

Le prochain top sera sur une saga comprenant 2 films?

Arnaud (Le vrai)
24/04/2021 à 14:02

En phase avec ce que dit Nonoo sur tous les points !!!!

Nonoo
24/04/2021 à 13:34

On va pas se mentir, si Shrek 2 est le meilleur c'est aussi et surtout grâce à la scène finale avec la reprise de la chanson "Holding Out For a Hero" chantée par la marraine, cette scène est génialissime, épique et super rythmée ! (et puis la reprise est impeccable)

Sinon même si le 3 est un peu moins bon je dois dire que je l'adore à cause du gang des princesses revisitées que je trouve hilarantes

Le 1 sera toujours mythique, quant au 4 c'était une bonne fin

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