Critique : Chongqing blues

Sandy Gillet | 15 mai 2010
Sandy Gillet | 15 mai 2010

Un capitaine de bateau resté plus de six mois en mer revient à Chongqing, une des principales villes de la province du Sichuan en Chine, pour essayer de comprendre pourquoi son fils dans la fleur de l'âge mais qu'il n'a plus revu depuis ses 10 ans, a été abattu par la police passant instantanément de jeune sans histoire à délinquant dangereux. De cette enquête paternelle, le film de Xiaoshuai Wang tire sa matrice émotionnelle. La ville de Chongqing servant alors de réceptacle en forme de double fantomatique du fils disparu.

Personnage central de fait, Chongqing fascine par son climat caractérisé par une brume omniprésente. Ses habitants l'ont d'ailleurs surnommé « capitale du brouillard ». Et à l'image cela donne une tonalité froide et aride qui sied parfaitement à cette quête d'une vérité, prétexte à un retour sur soi et à certaines valeurs familiales appelées à se fondre puis disparaitre dans la Chine moderne. Xiaoshuai Wang accentue d'ailleurs encore ce spleen en choisissant de filmer caméra à l'épaule affirmant par là l'urgence qu'il y a à capter avec force et détail ce qui ne sera plus dès demain.

L'errance du père allant de témoins du drame en proches de son fils y puise là sa force introspective réussie dont on ne pourra reprocher que le final un peu « too much » parce qu'obéissant bien trop clairement aux codes du mélo à l'occidental. Rien de rédhibitoire cependant même si cette note finale tire le blues du titre vers quelque chose d'un peu moins convaincant.  

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