Critique : Tournée

Par Sandy Gillet
13 mai 2010
MAJ : 18 septembre 2018
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Un ancien producteur de télé qui a tout plaqué en son temps (travail / amis / pays et famille) revient en France avec une troupe de strip-teaseuses dans la veine « New Burlesque ». L'occasion pour lui de rouvrir des plaies mal cicatrisées… Et pour Amalric de continuer après Le stade de Wimbledon et La chose publique à parler de personnages « hors normes » et plus qu'humain.

À commencer donc par son personnage (première fois que l'acteur / cinéaste joue dans son propre film) pas vraiment à la recherche de son passé mais plus curieux de voir comment ses proches se sont accommodés de son absence. Une sorte de voyeurisme mortifère qui rappelle le fantasme de celui qui aimerait bien assister à son propre enterrement. Amalric y puise là la force de son inspiration et sa capacité à filmer les autres figures « bigger than life » de son histoire que sont les fameuses strip-teaseuses. Sorte de trublions scéniques devant et en dehors des planches, voici des femmes (et un homme) capables de transcender les corps pour en faire des icônes fantasmées. Conscient d'avoir sous la main un bestiaire fellinien, Amalric ne se gêne dès lors pas pour l'appréhender à la façon du maestro : sordide et glam…

De cette dichotomie où surnage une histoire au final plus prétexte à « montrer » qu'à surligner, on peut des fois rester en dehors. La faute à une introspection parfois un peu lassante même si cela peut donner lieu à des scènes dialoguées d'une étonnante vigueur (celle de la station-service en particulier). Mais que l'on ne s'y trompe pas, Tournée est une relecture au final assez brillante d'un genre tombé en désuétude : la comédie dépressive.

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