Critique : Wackness

Julien Foussereau | 5 septembre 2008
Julien Foussereau | 5 septembre 2008

New York City, 1994. Le nouveau maire Rudolph Giuliani s'apprête à montrer à ses concitoyens de quel bois il se chauffe avec sa politique de tolérance zéro. La Grosse Pomme va bientôt changer. Au milieu de ses 18 millions d'habitants, Lucas, ado dealer de beuh avec ses soucis personnels, familiaux, amoureux et le docteur Squires, psy et client de Lucas sentant sa vie professionnelle et maritale s'effriter.

 

Jonathan Levine avait 18 ans en 1994. Avec cette seule information, on imagine la sincérité injectée par ce dernier lors de l'écriture du scénario. The Wackness ambitionne non seulement de raconter un éveil amoureux doublé d'un passage à l'âge adulte mais aussi de capturer l'énergie de New York quelques mois avant que Giuliani procède à un gros nettoyage. Sur ce point, on espérait ressentir la vie new yorkaise de cette époque, être emporté par un souffle. Levine se contente seulement d'ajouter une touche musicale ou iconique par ci par là (Tupac et Biggie à fond les basses, une affiche de Forrest Gump dans le métro, une tête de Kurt Cobain taguée sur un rideau de fer, des Reebok Pump, etc...). En d'autres termes, le politique / sociologique et l'intime ne se rencontrent jamais vraiment. Fort heureusement, l'histoire personnelle offre une universalité très attachante.

 

Luke rencontre Stephanie, la belle-fille de son psy. Elle est son antithèse : populaire, hédoniste, chaleureuse et insaisissable. Elle est celle qui voit le bang à moitié plein, en somme. Avec elle, The Wackness se transforme, à l'image de Luke : il arrête de faire la gueule et s'illumine. Peut-être aidé par une identification nous ramenant à nos 18 ans, on se laisse bercer par leur flirt hésitant, leur premier week-end à deux, leur première maldonne... la dernière d'ailleurs. En cela, Levine a la bonne idée de partir sur une thématique de teen comedy (baiser pour devenir adulte) et de ne pas en faire la finalité.

 

La mise en parallèle de cet amour naissant avec le mariage du docteur Squires volant en éclats s'avère intéressante (malgré une Famke Janssen complètement hors-sujet) : il débouchera sur un derniers tiers chargé en drogue et étrangement lucide quant aux difficultés croissantes à mesure que l'on vieillit. Ben Kingsley assure impeccablement dans la peau de ce psy largué. La complicité qu'il développe avec Josh Peck vaut à elle seule le déplacement pour cette chronique pleine de charmes.

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