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Les Aventuriers de l’Arche Perdue : Critique aventurière

Par Jean-Noël Nicolau
17 mai 2008
MAJ : 22 octobre 2018
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La sortie des Aventuriers de l’Arche Perdue marque un état de grâce pour le trio Spielberg/Lucas/Ford qui pouvait alors tout se permettre. Car il fallait oser revenir auprès d’un genre quasi oublié du cinéma hollywoodien : le serial bondissant et outrancier. 

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Dès l’ouverture du film, avec son temple plein de pièges, de comparses lâches, d’indiens caricaturaux, tout un imaginaire est épuré et sublimé. Icône parmi les icônes, Indiana Jones redéfinit à lui seul l’archétype de l’aventurier. Presque parfait (une légère phobie des serpents mis à part), le Dr. Jones est moins ambigu et menaçant qu’un James Bond et il est le seul héros de son histoire, à l’inverse d’un Han Solo, pièce d’un puzzle plus vaste.  

 

 

A héros parfait, méchants à la hauteur, et depuis plus d’un demi-siècle, le cinéma n’a pas trouvé mieux que les nazis (à part les communistes, présents dans le quatrième opus de la saga). Un membre de la gestapo, un français collaborateur et une flopée d’officiers costumés, tous punis par la malédiction de l’Arche d’Alliance. Heureusement Indy est bien entouré avec l’indispensable élément féminin au fort caractère, et quelques seconds rôles attachants.

 

 

Tout dans les Aventuriers de l’Arche Perdue respire le coup de génie. Que ce soit les scènes d’action, imitées jusqu’à plus soif, la musique de John Williams (lui aussi en plein état de grâce) ou le scénario, véritable perle, qui est presque un cas unique d’association heureuse entre mystères bibliques et divertissement. Avec Indiana Jones on a le sentiment de vivre une aventure qui dépasse le carton pâte, les effets spéciaux, les cascades et les antagonismes classiques.

Qu’on se souvienne de la scène de la maquette (et des chœurs en extase de Williams), de la découverte du puits des âmes ou de l’assez effrayante séquence d’ouverture de l’Arche pour bien comprendre que Spielberg avait une vision du divertissement qui se situait bien au-delà des figures imposées et des hommages. Une impression mainte fois confirmée depuis par le Wonder Boy du cinéma, mais rarement avec autant de bonheur dans le mélange des émotions. Les accroches des affiches exagèrent souvent, sauf dans le cas des Aventuriers de l’Arche Perdue, car, après ce film, l’aventure allait pour toujours porter le nom d’Indiana Jones.  

 

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Dirty Harry

Le seul film que Spielberg regarde en oubliant que c’est lui qui l’a réalisé ! Certes cela emprunte aux serials mais aussi à De Broca et son « homme de Rio » (qui lui-meme doit beaucoup au bondissant Tintin), un zeste d’Oncle Picsou (la boule géante) et du Jungle Jim pour l’exotisme de Pulp. Mais ce n’est pas qu’un Blockbuster divertissant c’est aussi une quête initiatique qui remettra en perspective la vision d’Henry Jones Jr de l’archéologie avec sa némésis Belloq (pourquoi Dutronc a t il dit non au rôle ?), où le surnaturel vient s’inviter (on ne rigole pas avec la colère de Yavhé) et doté de beaucoup d’humour (des nazis qui font un rite rabbinique, un miroir qui fait très mal, une étudiantes transie d’amour, et un adversaire au sabre pas si redoutable). Le film idéal à n’importe quel moment de l’année, à n’importe quel âge et pour tout le monde sauf les ronchons.