Critique : La Visite de la fanfare

Sandy Gillet | 3 janvier 2008
Sandy Gillet | 3 janvier 2008

La visite de la fanfare, c'est une évidence, est une œuvre qui fascine. Affublé d'un scénario minimaliste et d'une réalisation à l'avenant, la combinaison des deux donne en effet à voir un petit bout de film au message ingénieux, revigorant et subtilement politisé.

Comme le précise le carton en introduction il s'agit d'une histoire sans importance dont peu de gens se souviennent... mis à part les protagonistes eux-mêmes et les heureux spectateurs dans la salle. Alors qu'elle doit inaugurer l'ouverture d'un centre culturel arabe, la fanfare de la police d'Alexandrie livrée à elle-même (personne pour les accueillir à l'aéroport), se paume et se retrouve au beau milieu d'une petite ville oubliée au fin fond du désert israélien. L'occasion tout de même pour le réalisateur / scénariste israélien Eran Kolirin dont c'est ici le premier long de cinéma, de développer deux-trois thèmes emblématiques qui peuvent se résumer au voyage comme source de rapprochement, d'effacement des préjugés et d'abolition des frontières aidés en cela par la musique comme langage universel...

Pour y arriver il use d'une mise en scène qui fait écho au « dérisoire » des histoires et destins de chacun. Rien au final qui ne vaille la peine d'être raconté et pourtant le tout forme une sorte de poésie de l'ordinaire qu'Eran Kolirin s'amuse à nous dispenser par petites touches burlesques (à commencer par la vision de ces hommes en uniforme d'apparat plongé dans le quotidien d'une ville banal) ou mélancoliques (derrière l'ordinaire se cache les fêlures des êtres).

En faisant ainsi faire à sa fanfare un arrêt forcé au milieu de nulle part, Eran Kolirin en profite pour briser à sa façon les apparentes différences et rêve tout éveillé d'harmonie retrouvée.

Résumé

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