Critique : Lagerfeld confidentiel

Lucile Bellan | 10 octobre 2007
Lucile Bellan | 10 octobre 2007

Depuis des années, le maître de la mode version Chanel, le génial Karl Lagerfeld, se joue des médias et modèle son image. Ce n'est malheureusement pas aujourd'hui qu'il se mettra à nu, et si Lagerfeld Confidentiel est une mine d'informations superficielles, le film a certainement plus de valeur sur la relation entre le réalisateur et le sujet que sur le sujet lui-même.

 

Une volonté de ne pas passer les limites, de ne pas rentrer de force dans l'intimité, pourrait être vue comme une forme de complaisance, mais il s'agit plutôt de la preuve du manque de maîtrise et peut-être d'expérience de Rodolphe Marconi sur son objet de curiosité, d'étude et de documentaire. Tout au long des 85 minutes (sur 3 ans et 300 heures de tournage), il semble sous le charme d'un personnage dont on ne sait pas s'il est réel ou pas, et surtout dont on aurait presque peur de faire la rencontre en vrai sous peine d'en tomber aussi amoureux. Car il s'agit bien là d'une valse de séduction : Rodolphe Marconi rit aux blagues (vulgaires mais drôles) du maître, bégaye et hésite sur ses questions, semble mal à l'aise parfois et fait souvent preuve de tendresse.

 

Un document qui mérite à coup sûr le coup d'œil, que l'on soit fashion victim ou pas, que l'on n'aime Karl Lagerfeld ou pas, car s'il est de par son ampleur la cible de sentiments aussi forts que contradictoires, personne ne peut nier que cette « confidence » dessine le portrait d'un personnage et d'un homme, qui a accompagné - et pourquoi pas marqué - notre histoire. Que celle-ci prenne un grand H pour certains, ou un petit pour d'autres.

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