Dead Silence : critique silencio

Renaud Moran | 8 novembre 2007 - MAJ : 04/10/2018 13:41
Renaud Moran | 8 novembre 2007 - MAJ : 04/10/2018 13:41

Dead Silence de James Wan mérite mieux que son flop en salles

Echec en salles aux USA (le film aurait coûté 20 millions de dollars et n'en a rapporté que 16,5), surtout quand on le compare au carton planétaire du premier film de la dream team James Wan, réalisateur et Leigh Whannel, scénariste (Saw a rapporté 54 fois la mise de départ à ses heureux producteurs rien qu'aux Etats-Unis), sans parler des deux suites (315 millions de dollars dans le monde), gageons que Dead Silence va vite redorer sa notoriété et regarnir son compte en banque en faisant le bonheur (et la terreur surtout) des soirées DVD entre couilles ou les pyjamas parties entre filles (pour ce qui est de la sortie salles, il faudra être courageux car le distributeur ne lui offre qu'une sortie technique, soit une poignée d'écrans sur toute la France).

 

 

Cela pour une raison très simple : Dead Silence fout les jetons ! Si, si, vraiment ! J'en ai pour preuve, s'il en faut, l'attitude de notre cher et tendre Bouddha a.k.a notre grand rédacteur en chef préféré, qui faisait pipi dans sa culotte de petite fille pendant les 85 minutes que dure la bande, tout en se mettant une main sur chaque œil lors des moments les plus insoutenables. Et faire peur aujourd'hui dans le cinéma d'épouvante, c'est une gageure tellement c'est rare : on n'avait pas vu ça depuis Ring. Surtout qu'il s'agit d'un film de fantôme (comme d'ailleurs Ring), genre qui appartient d'ordinaire plus au merveilleux qu'au fantastique.

 

 

On s'éloigne quelque peu ici du gore crapoteux de musée, de la manipulation roublarde et de l'ostentation clippeuse de Saw auxquels nous lui préférons la simplicité linéaire et le maniérisme plus sobre de ce Dead Silence. Même si quelques effets de manche inutiles se font encore sentir de ci de là. Et même aussi si la fin (apparemment décidée en séances de screen test) ne semble avoir été motivée que dans le seul but de surprendre le spectateur à tout prix, notamment en le prenant un peu pour un con quand même, et en dépit de toute vraisemblance ou quelconque logique (ne serait-ce qu'interne à l'histoire et à l'univers du film).

 

 

Dans ses meilleures moments, cette histoire de mamie ventriloque vengeresse évoque le grand Dario Argento des Frissons de l'angoisse et de Suspiria et a le mérite de déployer une figure peu présente au cinéma et pourtant passionnante. Mais son exploitation/exploration du thème classique fantastique du double et de la monstruosité à travers la ventriloquie reste de surface, la peur suscitée disparaît aussi vite que le DVD se range dans sa boîte ou que l'on sorte de la salle.

 

Résumé

Dead Silence, c'est un peu comme les montagnes russes et les trains fantômes des fêtes foraines. On a eu des sensations, des sueurs froides, on en gardera un bon souvenir et c'est tout. On attendra donc que le projet cinématographique de ses créateurs soit enfin un peu plus consistant que cela.

Newsletter Ecranlarge
Recevez chaque jour les news, critiques et dossiers essentiels d'Écran Large.

Lecteurs

(3.5)

Votre note ?

commentaires
Dorian
04/12/2020 à 18:55

Ce petit film d'horreur m'a agréablement surpris dans son esthétique "american gothic" soignée. L'atmosphère artistique est bien appuyée. Certes, on n'est pas à quelques manipulations près, mais celles-ci justifient le lot de surprises offertes par le scénario. Même l'utilisation du sursaut y est bien rythmée, c'est dire!

Par contre, là où le bas blesse, c'est dans l'écriture de ses personnages. Quelle fadeur! Et que dire de l'insupportable flic incarné par ce bêta de Donnie Wahlberg... L'ambiance d'angoisse est là, mais ces figures archétypales tendent à nous détacher de l'histoire. Reste la direction du futur James Wan, efficiente et référencée (à la Hammer), et qui fera de lui le réalisateur en vue que l'on connaît.

votre commentaire