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Si vous faites partie des gens qui ont aimé cette scène folle de Sinners, l‘actrice Wunmi Mosaku et la directrice de la photographie Autumn Durald Arkapaw en racontent un peu les coulisses.
De loin, ça ressemblait à un carambolage en puissance : un film de vampires de 2h17 se déroulant dans les années 60, sur fond de blues, et avec un budget de 90 millions de dollars au moins. Propulsé par le succès des blockbusters Marvel Black Panther, le réalisateur et scénariste Ryan Coogler a eu les moyens de ses ambitions chez Warner Bros., qui lui a permis de concrétiser ce projet original porté par son acteur fétiche Michael B. Jordan – en double exemplaire puisqu’il joue des jumeaux.
À l’arrivée, il y a un succès qui défie les règles habituelles du box-office. Après un démarrage à 48 millions au box-office nord-américain, Sinners s’est maintenu de manière incroyable avec un deuxième week-end à 45 millions, soit une chute de fréquentation de seulement -6%. Ce qui n’arrive à peu près jamais.
Comme avec Black Panther, il se passe quelque chose de spécial avec Sinners aux Etats-Unis. Et ça fait du bien, surtout dans une année 2025 où Minecraft est le seul film à briller au box-office jusque là, avec plus de 816 millions déjà encaissés. Raison de plus pour continuer à parler de ces vampires, et notamment de la fameuse scène géniale au centre de l’histoire.
ATTENTION SPOILERS
LA NUIT EN ENFER DE SINNERS
C’est dans une interview avec The Hollywood Reporter que l’actrice Wunmi Mosaku est revenue sur cette scène mémorable : celle où la musique jouée par Sammie (Miles Caton) provoque une espèce de transe à travers le temps, invoquant des esprits du passé et du futur qui se mélangent à ceux du présent dans le club. Et ces vibrations vont attirer l’attention du vampire Remmick (Jack O’Connell), faisant ainsi basculer cette nuit en enfer.
C’est un moment central dans Sinners, qui représente à la perfection les thématiques du film. Pourtant, cette séquence n’était pas présente dans le scénario au départ, comme l’explique l’interprète d’Annie :
« Le scénario a changé entre le moment où j’ai passé le casting et la lecture avec le reste des acteurs. Il y avait les ancêtres du passé et du futur dans le scénario que j’ai eu deux jours avant la lecture, et ça m’a donné des frissons. Ce petit détail en plus, je me suis dit : « Waouh, ce mec est un génie ». Ryan est tellement brillant qu’il a pris ce qui était déjà à mes yeux un scénario parfait, pour l’améliorer. Donc quand on est arrivé à la lecture, c’était tellement puissant, et on était tous en larmes, surtout en entendant Miles chanter pour la première fois. »
Interrogée sur ses éventuelles craintes par rapport à l’originalité de la scène, qui mélange les époques le temps d’une parenthèse magique, Wunmi Mosaku répond :
« Je pense que le doute ne s’est immiscé dans aucun de nos esprits à partir du moment où on a entendu que Ryan Coogler travaillait sur un projet original. C’est tellement un gardien de la culture et du cinéma, et maintenant de la musique. Il a une pensée tellement profonde que je n’ai jamais eu le moindre doute en faisant ce film, et je peux garantir que c’était pareil pour chaque membre de l’équipe et chaque acteur. »
L’IMAX ET LA MAGIE DE SINNERS
L’actrice vue dans Loki donne ses impressions sur le tournage de cette scène :
« La scène a été tournée sur deux journées, et la première c’était l’extérieur de nuit. Il y avait beaucoup d’aspects techniques à cause du feu et de la grue. J’utilise toujours le mot magique pour décrire cette expérience, mais ça l’était vraiment. On était vraiment heureux et excités ce jour-là, et voir tous ces acrobates et cascadeurs et danseurs nous a époustouflés. Le deuxième jour est arrivé des semaines après. Il y avait moins de feu, moins d’insectes, et tellement de beaux moments. »
Du côté de Variety, la directrice de la photo Autumn Durald Arkapaw a donné quelques informations plus techniques sur cette scène composée de cinq plans différents, réunis en post-production :
« Au départ, cette séquence est ancrée dans le réel, puis ça tourne au surnaturel au moment où la caméra passe à travers le plafond dans le feu, avant de redescendre dans un superbe plan d’extérieur qui fait la transition pour présenter les trois personnages forts, et là, on revient au film.
Il y a un mélange d’effets visuels pour le toit en feu, à partir d’un plan qu’on a filmé le dernier jour du tournage. Puis, on a fait la transition avec le plan d’extérieur nuit, qui a été fait avec une grue de 15 mètres revennant au plan extérieur de nuit où on les voit danser, avec l’effet d’incendie autour d’eux. »
Les trois plans à l’intérieur ont été réalisés au Steadicam (un système de stabilisateur qui permet d’effectuer des mouvements fluides), et filmés en Imax 65mm, comme Oppenheimer. Autumn Durald Arkapaw avait d’ailleurs demandé conseil à Hoyte Van Hoytema, le directeur de la photo du film de Christopher Nolan :
« En gros, il m’a dit : « Ne pense pas au fait que le format et les caméras sont plus grands que tout ce que tu as utilisé jusque là, ou semblent plus lourds, filme comme tu le ferais normalement. »»
Sinners a déjà encaissé plus de 160 millions de dollars au box-office mondial, pour un budget officiel de 90 millions. Et vu comme c’est parti, ce n’est pas fini. Rendez-vous aux Oscars pour Autumn Durald Arkapaw, bien partie pour être nommée, d’autant que c’est la première femme à avoir travaillé en 65mm sur un long-métrage.
C’est vrai qu’elle est vraiment très cool cette scène. Pour moi, elle vaut d’aller voir le film à elle toute seule.